Le train rapide Montréal-New York, qui faisait rêver autant Jean Charest que Gilles Duceppe, semble mort et enterré. Le projet de 4 milliards n'était pas à l'ordre du jour de la rencontre entre le premier ministre du Québec et le gouverneur de New York, Eliot Spitzer, hier. Tant mieux.
C'est un autre corridor qui devrait être prioritaire pour M. Charest, comme pour tous ceux qui se préoccupent du développement des économies et des sociétés québécoise et canadienne: Montréal-Toronto.
Les échanges économiques entre le Québec et l'Ontario sont beaucoup plus importants que ceux entre le Québec et New York. Toronto est aujourd'hui, et de loin, le centre financier du pays. C'est une des villes les plus dynamiques du continent, et un pôle culturel international d'une importance croissante.
Or, aller à Toronto en train, en autocar ou en automobile est trop long et plus ou moins confortable. L'avion est rapide, mais il faut souffrir l'encombrement des aéroports et les exigences de la sécurité. Bref, aussi incroyable que cela puisse paraître, il n'existe pas de lien rapide et confortable entre les deux centres urbains les plus importants du Canada.
Jeudi dernier, M. Charest a fait savoir qu'il s'entretiendrait prochainement avec son homologue ontarien, Dalton McGuinty, pour lancer des négociations visant la conclusion d'un accord de libre-échange entre les deux provinces. Les deux hommes devraient en profiter pour commander de nouvelles études sur la faisabilité d'une liaison ferroviaire rapide entre Montréal et Toronto.
VIÀ Rail avait présenté un projet de 3 milliards en 2003. Celui-ci, basé sur la technologie JetTrain de Bombardier, aurait permis de relier les deux métropoles en trois heures sans nécessiter la construction de nouvelles voies. Le gouvernement de Paul Martin a refusé de donner son aval au plan de VIA. On a plutôt opté pour un projet beaucoup plus modeste de modernisation des locomotives et d'amélioration des voies existantes, projet qui a finalement été annoncé... la semaine dernière. Chez VIA, on est incapable de dire combien de minutes seront retranchées de la durée du voyage à la suite de ces investissements de 516 millions. Selon les communiqués de presse, les travaux permettront surtout de diminuer le nombre de retards sur le trajet de 4 heures 10 minutes.
Compte tenu de la volonté de rapprochement exprimée par MM. Charest et McGuinty, compte tenu aussi de la situation financière enviable du gouvernement du Canada, on ne voit pas pourquoi Québec, Toronto et Ottawa ne verraient pas plus grand que le rafistolage de vieux engins. Le fédéral pourrait aussi étudier d'autres corridors au pays, notamment celui entre Calgary et Edmonton, déjà mis à l'étude par le gouvernement de l'Alberta.
Ce pays s'est construit avec les rails comme ossature. Malheureusement, en voyageant en train de nos jours, on a parfois l'impression qu'on roule dans les mêmes wagons que ceux où prenaient place Macdonald et Cartier! Cent cinquante ans après le Grand Tronc, les raisons économiques, culturelles et politiques concordent pour faire d'un train rapide entre Montréal et Toronto un projet à la fois nécessaire et emballant.
Un train rapide Montréal-Toronto
Un Canada uni par... les chemins de fer, comme au XIXe siècle
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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