Un tout petit monde !*

Chronique de Louis Lapointe

Parce que je travaillais dans la plus petite université du réseau de l’Université du Québec, celle de l’Abitibi-Témiscamingue, le recteur Rémy Trudel m’avait demandé de cumuler plusieurs fonctions au sein de l’organisation : conseiller en relations de travail, conseiller juridique, secrétaire adjoint de la fondation et responsable de services auxiliaires.
Ces nombreuses affectations me permirent de participer à de nombreux comités réseau, dont celui des conseillers juridiques.
À ce titre, on me demanda un jour de réviser le projet de modification du règlement des études de 1er cycle.
Étant le seul parmi tous les conseillers juridiques du réseau à faire également des relations de travail, c’est-à-dire rédiger, négocier, plaider et gérer les conventions collectives des quatre groupes de salariés que sont les employés de soutien, les professionnels, les chargés de cours et les professeurs, j’étais probablement le seul à entrevoir toutes les difficultés que pouvait poser ce nouveau règlement. Aucun parmi eux n’avait mon expertise administrative et juridique.
Les rédacteurs du règlement qui n’étaient pas des juristes n’avaient pas tenu compte des prérogatives attribuées aux assemblées départementales, syndicats de professeurs et de chargés de cours dans les conventions collectives.
On me demanda donc de réviser en profondeur le règlement des études de premier cycle en prenant en compte l’ensemble de l’environnement juridique et de présenter un projet révisé au comité des conseillers juridiques et aux instances du réseau.
Un tout petit monde*
Notre première ministre a confié à Lise Bissonnette et John R. Porter, respectivement présidente et président des conseils d'administration de l'UQAM et le l'Université Laval, le soin de préparer un projet de loi-cadre sur les universités et au recteur sortant de l'UQAM, Claude Corbo, le chantier sur le Conseil national des universités.
Il faut savoir que cet ancien recteur a toujours été opposé à l’existence d’un siège social fort au sein du réseau de l’Université du Québec auquel il n'a jamais aimé rendre des comptes.
Je me souviens de batailles épiques entre lui et Michel Leclerc, l'homme fort du réseau.
Plusieurs se souviendront également de son récent bras de fer avec les instances du réseau visant à diminuer ses pouvoirs.
À moins qu’il n’ait changé, Claude Corbo n’est tout simplement pas un homme de réseau, ni l'homme des redditions de comptes. Il est l’homme d’une université, l’UQAM.

Il y a donc de fortes chances que le Conseil national des universités soit purement consultatif et que la reddition de comptes qu'il proposera se limitera au plus petit commun dénominateur.
Espérons que ces gens aient l’audace de s’entourer de personnes qui auront la vision, l’expertise et le courage nécessaire pour sortir des sentiers battus...
* Titre d’un roman de David Lodge portant sur le monde universitaire.
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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