Un petit changement au statu quo qui ne serait pas un caprice

Tribune libre

J’ai appris une chose depuis mon adolescence que je ne comprenais pas à cet âge-là. Les élites dirigeantes (économiques en particulier, car les élites politiques sont en général aux ordres des premiers) travaillent 24 heures sur 24 et 7 jours par semaine à trouver des moyens de préserver le statu quo social et économique.
Et ça marche parce que dans les vingt dernières années par exemple, l’écart entre le petit nombre de riches (le fameux 1 %) et les 99 % du reste de la population n’a cessé de croître.
Quand je pense qu’il faut que les élites, non seulement décident des orientations sociales et économiques de la société, mais prévoient aussi la réaction des citoyens à leurs orientations.
La dernière élection au Québec nous donne un bon exemple de cela. Alors que la crise étudiante battait son plein, les élites, pour dénouer la crise, ont pensé au déclenchement d’élections.
Nul ne peut contester le fait que les élections de septembre dernier ont bel et bien mis fin à la crise et redonner au statu quo social et économique une nouvelle vigueur. Alors qu’on entendait parler de gratuité scolaire au printemps dernier, force est d’admettre que le sujet n’est désormais plus abordé depuis l’élection du PQ.
Inspiré par le regretté Michel Chartrand que j’avais entendu lors d’une conférence à la fin des années 1990, conférence qui portait sur l’opportunité d’établir au Québec un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel, j’ai milité pour un tel revenu qui, comme le disait monsieur Chartrand, aiderait à faire du Québec une société plus humaine dans laquelle tous pourraient vivre décemment, s’épanouir et être heureux.
Il y a bien des vies brisées au Québec par manque du nécessaire pour une vie décente. Ce petit changement au statu quo que serait le revenu de citoyenneté universelle ne serait pas un caprice.


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 octobre 2012

    Merci aussi à monsieur Ricard pour son commentaire. Ce que vous dites, monsieur Ricard, est exact. On pourrait économiser sur les coûts de santé si le revenu de citoyenneté universel était implanté.
    Les gens s'alimenteraient mieux, vivraient moins d'inquiétude et seraient donc plus en santé.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 octobre 2012

    Merci monsieur Cloutier pour vos propositions qui sont bien sensées.
    Je sais que vous avez connu personnellement monsieur Michel Chartrand. Monsieur Chartrand disait qu'il y en avait de l'argent au Québec pour combler les besoins des citoyens mais, comme vous dites, qu'il était mal utilisé.
    Comme cela a déjà été dit, les patrons, employeurs, entrepreneurs et hommes d'affaires ont intérêt à garder une importante partie de la population dans le manque du nécessaire afin de créer de la compétition pour les emplois et de faire baisser les salaires si possible. Le problème, c'est que les intérêts de cette élite patronale et d'affaires, qui en passant en mène large auprès de tous les gouvernements qui se succèdent peu importe la couleur, vont à l'encontre des besoins des citoyens et à l'encontre de l'idéal d'une vie décente pour tous.
    Si les plus démunis avaient autant d'influence auprès des gouvernements que les patrons et hommes d'affaires, on aura une distribution différente des revenus de l'impôt vers les besoins des citoyens plutôt que vers des entreprises qui, après avoir reçu autant comme autant pour créer des emplois, ferment souvent leurs portes peu après.

  • François Ricard Répondre

    19 octobre 2012

    A bas le B.S.
    Le revenu minimum garanti ou Revenu de citoyenneté, qui peut être administré par le ministère du revenu, permet de mettre au rancart toute la bureaucratie actuellement consacrée aux différents programmes d'aide sociale. De plus, il permet aux gens de vivre dans la dignité et leur laisse entière liberté de tenter de bonifier leurs revenus.
    Par exemple, le Prix Nobel d'économie Milton Friedman, fondateur du monétarisme et critique du keynésianisme, défendait cette idée dans Capitalisme et liberté (1962). Il s'agissait pour lui d'éviter l'effet pervers de la solution d'un empilement d'allocations sociales créant, selon lui, un esprit d'« assistanat », voire de mendicité, plutôt que de matérialiser un droit inhérent de la personne. Il proposait de mettre en place cette proposition par l'introduction de l'impôt négatif sur le revenu, couplé à un impôt à taux unique.
    Faut-il répéter ce que conclut le Conseil national du bien-être social dans un rapport publié en septembre.
    "L'organisme gouvernemental estime que les conséquences de la pauvreté coûtent annuellement 25 milliards de dollars, alors qu'il n'en faudrait que la moitié pour que tous les Canadiens puissent vivre au-dessus du seuil de la pauvreté."
    Donc, avec un revenu minimum garanti, on ferait des économies par rapport aux coûts actuels pour contrer les conséquences de la pauvreté.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 octobre 2012

    Pour mettre sur pied un tel programme qui constitue une dépense pour l'État, il faut trouver les revenus. Que proposez-vous?
    Moi, je vous propose quelques pistes de solutions :
    1 - Quitter le Cadenas apc et l'État québécois économise environ 2 milliards$ par année. Voir le livre de Stéphane Gobeil intitulé : Un gouvernement de trop. Nous nous endettons à rester dans le Canada en plus de nous faire assimiler à moyen et long terme.
    2 - Faire un audit sérieux de cette dette afin de déterminer si cette dette est légitime, si elle ne constitue pas un cas patent de lésion envers le peuple québécois de la part des riches et des institutions financières.
    3 - Faire une réforme en profondeur de la fiscalité par l'imposition d'une taxe sur toutes les transactions économiques y compris évidemment les transactions financières.
    4 - Instituer la carte de débit obligatoire pour tous et imposer une surtaxe sur l'argent comptant afin d'éliminer l'économie au noir, la fraude et l'évasion fiscale.
    5 - Dites-vous une chose : le système fiscal actuel profite aux riches et constitue la forme de statu quo la plus importante.
    7 - Non seulement les riches, les affairistes ne veulent pas ou veulent payer des impôts le moins possible, mais en plus ils sont constamment aux aguets pour détourner l'argent public à leur avantage. Ce sont eux les assistés sociaux et ce sont de mauvais citoyens.
    Pierre Cloutier