Éducation

Un ordre professionnel des enseignants: pour ou contre?

Tribune libre

Dans la foulée des récentes révélations sur le climat toxique instauré par des enseignants à l’école primaire Bedford, à Montréal, nombreux ont été les commentaires sur la pertinence de créer un ordre professionnel des enseignants.

Jetons d’abord un coup d’oeil sur les circonstances qui ont entraîné, pendant sept ans, la situation chaotique dans laquelle sont plongés l’ensemble des intervenants liés à ce conflit. On reproche notamment à ce groupe d’enseignants d’avoir eu recours à des techniques d’intimidation et d’humiliation, ainsi qu'à de la violence physique et psychologique envers certains élèves et membres du personnel. Certains d’entre eux ne reconnaissaient pas l’existence des troubles d’apprentissage et exerçaient une pression indue sur les jeunes en difficulté, qui recevaient des punitions pour leur incapacité à suivre le rythme des autres élèves. Certains enseignants croyaient qu’ils seraient en mesure de contrer les difficultés de certains élèves par une discipline d’une rigueur excessive, arguant qu’ils parviendraient de la sorte à les «casser» et leur permettre de retrouver le «droit chemin», etc...

À la lumière de ce scénario pour le moins fort inquiétant, il m’apparaît évident que certains dirigeants oeuvrant dans ou hors de l’école, notamment la direction et la directrice générale du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) ont fait preuve d’un laxisme éhonté et manqué lamentablement à leurs responsabilités liées à leur fonction élémentaire d’une saine gestion du personnel.

Or à la suite de ce fiasco administratif, certaines voix se sont élevées pour réclamer la création d’un ordre professionnel des enseignants qui, soit dit en passant, doit être recommandé par l’Office des professions du Québec lequel,en 2002, avait refusé une telle demande alléguant que la profession enseignante était déjà amplement encadrée. Le cas de l’école Bedford relève essentiellement d’un manque de leadership de la part des personnes déjà en place, et de facto, en mesure de prendre les décisions qui s’imposaient dès les premiers signes avant-coureurs. Conséquemment, je ne vois aucune utilité à créer un ordre professionnel des enseignants. À chacun des dirigeants des instances impliquées de prendre les responsabilités qui leur incombent.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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