Au risque de passer pour un dinosaure et par respect pour tous les Félix Leclerc et les Gilles Vigneault de ce monde, je m’érige en défenseur de notre belle langue française devant la destruction massive de son vocabulaire et de sa syntaxe dilapidés par les jeunes adeptes de ce qu’il est convenu d’appeler le français «full chill».
Pour réaliser son Dictionnaire du chilleur, l’auteur, Jérôme 50, a fait le tour du Québec pour répertorier les mots qui façonnent la langue des francophones de 15 à 35 ans, un amalgame qui s’inspire d’internet, de l’anglais sans égard aux anglicismes, et d’autres emprunts à d’autres cultures, telles l’espagnol, l’arabe et le créole. Aux yeux de l’auteur, ce dialecte demeure du français, «style» québécois avec ses distinctions, arguant que l’important réside dans le fait que les mots doivent évoluer et les idées circuler. Justement, parlant de circulation des idées, comment un jeune «chilleur» pourra-t-il communiquer avec une personne âgée s’exprimant dans un français «normal»alors qu’un cul-de-sac linguistique s’érige en barricade, et qu’un fossé infranchissable se creuse entre les deux «interlocuteurs»?
Ce n’est pas le première fois que la langue française est bombardée de toutes parts sous prétexte qu’elle doit s’ajuster aux nouvelles réalités d’aujourd’hui. Soit! Et après? Qu’advient-il de ses racines qui l’ont nourrie? Comment une castre d’individus peut-elle s’ingérer sans pudeur dans la structure profonde d’une langue et la transformer drastiquement et unilatéralement? À mon sens, ces questions méritent d’être posées et surtout que les «chilleurs» y apportent des réponses.
La langue française transporte avec elle des millénaires d’histoire et de culture qui l’ont lentement façonnée jusqu’à aujourd’hui. Elle a évolué avec les technologies modernes en créant de nouveaux mots dépeignant de nouvelles réalités. Le français incarne une langue fièrement défendue par nos ancêtres depuis des siècles, et à ce titre, elle ne peut ni ne doit être triturée tel un vieux chiffon. Au contraire, elle mérite amplement tout notre respect et doit être protégée soigneusement contre tous les «chilleurs» de ce monde.
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
Henri Marineau Répondre
27 octobre 2024Correction: troisième paragraphe, ligne 1
Ce n'est pas la première fois...