Un nouveau Duceppe?

La fin des exils

Tribune libre

Mon père me disait souvent qu’ « on ne fait pas du neuf avec du vieux », un adage qu’on pourrait appliquer au « retour d’exil » de Gilles Duceppe à la tête du Bloc québécois. En effet, telle a été ma première réaction lorsque j’ai appris cette nouvelle.
Connaissant le stratège étapiste qu’a toujours incarné Gilles Duceppe au cours de sa carrière à Ottawa, je me suis dit que des frictions seront à prévoir entre lui et PKP pour qui le cap sur l’indépendance représente la raison d’être de sa venue en politique.
Toutefois, je dois avouer que la pugnacité avec laquelle M Duceppe a répondu aux questions d’Anne-Marie Dussault à l’émission 24/60 du 10 juin m’a agréablement surpris. J’ai eu l’impression d’entendre un « nouveau Duceppe » tellement ses arguments en faveur de la mobilisation des forces souverainiste étaient empreints d’une verve, voire d’une conviction, que je ne lui connaissais pas dans « son autre vie ».
Peut-être est-ce l’aura de Monsieur qui plane au-dessus de la tête de l’ex-nouveau-chef du Bloc…Je n’en serais absolument pas surpris, tellement les hommages rendus à M Parizeau à la suite de son décès ont rejailli sur la cause indépendantiste du Québec!
La fin des exils

Vers la fin de son hommage à Jacques Parizeau lors de ses obsèques, Jean-Martin Aussant s’exprime en ces termes : « S’il est une chose que son départ devrait amener, c’est la fin des exils, de tous les exils. Qu’ils soient géographiques ou intellectuels, il faut que chacun de nous participe à sa façon dans la construction de cette société pour laquelle il a tant travaillé… »
Venant de la bouche du fondateur d’Option nationale à la suite de son départ du PQ, et de celui qui s’est « exilé » en Angleterre, ces paroles revêtent une connotation spéciale et soulèvent des interrogations. Entre autres, est-ce à dire que JMA est prêt à retrouver le giron québécois ? Et montre-t-il, par ses paroles, une ouverture à réintégrer le PQ ?
Des questions auxquelles lui seul détient les réponses. Pour ma part, je demeure convaincu que JMA incarne un atout majeur dans l’accession du Québec à son indépendance. À preuve l’affection quasi filiale que lui vouait Jacques Parizeau…une affection qui devra se traduire un jour par « la fin des exils » pour le fils spirituel de Monsieur.
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2015

    Pour voir été membre dès la première heure d'Option nationale et étant un jeune Québecois dans la vingtaine, il m'apparaît indéniable que Jean-Martin Aussant ne doit pas non seulement avoir un rôle spécial au sein du PQ, mais je crois même qu'il devra être le porte étendard du futur camp du Oui. Un peu comme Lucien Bouchard l'a été en 1995.
    Jean-Martin Aussant représente le renouveau indépendantiste et il a le don de capter l'attention de tout ceux qui l'écoute, particulièrement les jeunes. On se voit en lui, on veut lui ressembler, on veut que le Québec soit à l'image de Jean-Martin Aussant. Stratégiquement, ça serait très payant. Il est inattaquable. Formation scolaire impressionnante, parcours professionnel crédible, s'exprime bien, calme, pragmatique, trilingue, côté pédagogue très fort...
    Bref, c'est lui qu'il va falloir mettre '' sur le stage '' en temps et lieu. Ni plus, ni moins. Bien sûr, avec un PKP pas trop loin.

  • Fernand Lachaine Répondre

    12 juin 2015

    Un autre ancien chef qui était revenu en politique: Robert Bourassa.

  • Henri Marineau Répondre

    11 juin 2015

    L’invitation de Jean-Martin Aussant de « mettre fin aux exils » prononcée lors de son allocution aux funérailles de Monsieur Parizeau a fait couler beaucoup d’encre, certains y voyant un retour éventuel de l’ex-chef et fondateur d’Option nationale, d’autres un appel au rassemblement des forces souverainistes. Quoiqu’il en soit, JMA ne peut se dissocier des deux interprétations, compte tenu que l’une et l’autre, s’il demeure conséquent, sont indissociables dans son cas personnel.
    De son côté, Pierre Karl Péladeau s’est montré ouvert au retour de JMA dans le giron du PQ : « J’ai l’intime conviction que Jean-Martin Aussant est un indépendantiste, j’ai l’intime conviction que nous partageons cet objectif. Dans la perspective du rassemblement, chose certaine, nous allons échanger ensemble. »
    À cet effet, je crois que la formation d’économiste réputé de JMA représente certes un atout majeur dans le débat sur la souveraineté du Québec. Et PKP aurait tout avantage à lui offrir un poste de conseiller économique spécial au sein du PQ, une proposition qui pourrait avoir l’heur de ramener d’exil l’économiste chevronné et l’indépendantiste convaincu.