L'autopsie de Jeffrey Epstein avait conclu à un suicide en août 2019. Or un expert mandaté par le frère de l'homme d'affaires accusé de trafic sexuel de mineurs conteste cette version. Pour lui, en réalité, il aurait été tué en prison.
Les causes de la mort en prison de Jeffrey Epstein durant l'été 2019 ne font toujours pas l'unanimité parmi les experts. Nouvel épisode dans cette affaire, le 30 octobre, un médecin légiste mandaté par le frère de l'homme d'affaire accusé de pédocriminalité et de trafic sexuel a émis des doutes sur la thèse du suicide par pendaison, à laquelle avait conclu le médecin légiste en chef de la ville, Barbara Sampson, après autopsie en août 2019.
Cette mort en détention à New York le 10 août, avait par voie de conséquence mis fin aux poursuites visant le milliardaire. Jeffrey Epstein était accusé d'avoir exploité sexuellement des jeunes filles mineures, privant les victimes présumées d'un procès qui s'annonçait retentissant, car impliquant potentiellement des personnalités de haut rang, au vu du carnet d'adresse particulièrement fourni de l'homme d'affaire.
Dès l'officialisation de la thèse du suicide, dans des documents rendus publics le 16 août, les avocats de Jeffrey Epstein avaient immédiatement mis en doute ces conclusions et annoncé le lancement d'une enquête «indépendante et complète» sur les causes du décès.
Sur la chaîne américaine Fox News, le médecin légiste Michael Baden – âgé de 85 ans et ancien responsable de l'institut médico-légal de New York à la fin des années 1970 – qui était lui-même présent lors de l'autopsie à la demande du frère de Jeffrey Epstein, assure ainsi que les fractures sont typiques d'un homicide par «strangulation». Il ajoute de fait que «les éléments témoignent davantage d'un homicide que d'un suicide», évoquant de «multiples fractures» de l'os hyoïde, situé au niveau du cou, «qui sont très inhabituelles pour un suicide».
Après ces déclarations, la responsable de l'institut médico-légal de New York, Barbara Sampson campe pour sa part sur ses positions dans une déclaration transmise à l'AFP : «L'examen initial était poussé et complet.» Elle a aussi estimé qu'il n'y avait «aucune raison pour que [l']institut procède à un second examen».
Gestionnaire de fortune devenu millionnaire lui-même, Jeffrey Epstein avait été inculpé début juillet de deux chefs d'accusation, exploitation sexuelle et association de malfaiteurs en vue d'exploitation sexuelle.
Il aurait organisé un vaste réseau de jeunes filles mineures qu'il faisait venir dans plusieurs de ses résidences pour abuser d'elles.