PROJET DE LOI SUR LES RETRAITES

Un impact sur 20 ans, selon la Fédération des policiers

E7851e7afa393e9b7cb2d0ec08081f66

Une «sérieuse chicane» en vue

Les syndicats policiers se disent prêts à manifester contre le gouvernement pendant des mois pour bloquer le projet de loi 3 sur les régimes de retraite. Tel quel, il pourrait affecter les relations de travail pendant 20 ans, plaide même le président de la Fédération des policiers municipaux du Québec, Denis Côté.
« Ce n’est pas compliqué, ce projet de loi là, s’il est adopté tel quel, au niveau du climat de travail au Québec, on en a pour 20 ans ! », a lancé M. Côté en marge d’une manifestation à Québec mardi.
Même si la commission parlementaire sur le projet de loi doit débuter la semaine prochaine, le regroupement syndical se prépare à manifester pendant des semaines, voire des mois. « Une fois que le projet de loi est sanctionné, on parle de douze mois de négos plus six mois d’arbitrage », dit-il.
Le représentant syndical a laissé entendre que les moyens de pression allaient se radicaliser, mais il affirme que cela se fera dans un cadre « légal », sans « affecter les services à la population ».
Les déclarations récentes du premier ministre Philippe Couillard ont visiblement jeté de l’huile sur le feu chez les opposants à la réforme des retraites. En affirmant qu’il ne reculerait pas dans le dossier, le premier ministre a donné l’impression que la commission parlementaire était un exercice « bidon », clame Denis Côté. « C’est pas vrai qu’on ne sera pas entendus, dit-il. M. Couillard a dit que les Québécois n’aimaient pas la chicane. Bien, vous êtes en train de vous en magasiner une sérieuse, M. Couillard ! »
Ils étaient quelques centaines de policiers à avoir interrompu leurs vacances pour manifester contre le projet de loi dans la capitale. En raison des travaux devant l’hôtel de ville de Québec, ils se sont réunis devant le bureau d’arrondissement où travaille le vice-président du comité exécutif chargé des relations de travail, Jonatan Julien.
La plupart des manifestants provenaient de la grande région de Québec et des environs, mais des policiers de Blainville, de Trois-Rivières, de Saguenay et de Longueuil étaient aussi du nombre. La grande majorité d’entre eux refusaient de s’entretenir directement avec les journalistes, suivant une directive syndicale.
« Respect », ont-ils scandé en brandissant des pancartes dénonçant le « vol » de leurs conditions de travail. À la fin de la manifestation, un représentant de la Fraternité des policiers de Québec est allé coller sur la porte d’entrée de l’immeuble une copie signée de leur dernière convention collective, avec dessus l’autocollant « Au voleur ! ».
Comme les retraités la veille, le président de la Fédération a cité longuement des déclarations passées de Régis Labeaume qui semblaient lui donner raison. « On ne changera pas rétroactivement les régimes de retraite. Ces régimes sont des contrats négociés entre un employeur et ses employés. Dans une société de droit, on respecte les contrats », avait déclaré M. Labeaume en 2012.
Dès lors, les représentants des policiers se sont amusés à répéter qu’ils « pensaient comme lui » et qu’il fallait que le gouvernement écoute le maire. À une journaliste qui faisait remarquer que le maire de Québec ne tenait plus ce genre de discours, M. Côté a rétorqué que si le maire Labeaume « a des problèmes avec sa mémoire », lui et ses membres étaient « ici pour le lui rappeler ». Invité à répliquer, l’attaché de presse du maire Labeaume a indiqué qu’il ne ferait pas de commentaires.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->