Ce matin dans Le Devoir, Christian Rioux nous propose une chronique qui fait réfléchir:
Il relève l'émergence de partis européens marginaux qui prennent de plus en plus de place. Syriza a même pris le pouvoir en Grèce. En France, le FN a le vent dans les voiles et fait trembler les colonnes du temple de la République. Podemos en Espagne et l'UKIP en Grande-Bretagne sont en train de se faire une place.
Est-ce un mouvement de fond?
Le PQ est de plus en plus considéré comme un parti comme un autre, dont les politiques ressemblent souvent à celles du PLQ. En France, c'est l'alternance PS-UMP. Au Québec c'est l'alternance PQ-PLQ. Je parle du PQ réel, tel qu'on l'a connu jusqu'à aujourd'hui. Pour le PQ de demain, il faudra attendre le prochain chef et le prochain congrès national pour voir ce qu'il en sera.
Le PQ aurait-il avantage à se distinguer en s'inspirant de ces partis européens?
Selon Christian Rioux, ces partis auraient une base politique commune:
-* Anti-mondialisation
-* Laïcité
-* Frein à l'immigration
Ces enjeux ne sont pas étrangers au Québec non plus. Toutefois, aucun de nos partis politique n'a l'audace de se les approprier. Il y a une clientèle politique orpheline au Québec et elle est en pleine croissance.
Le PQ n'aurait-il pas avantage à s'en emparer avant que d'autres ne le fasse? Surtout que pour ces trois enjeux l'indépendance est un outil essentiel pour agir en ces domaines. N'aurions-nous pas là un argument de vente imparable?
Quelle clientèle ce genre de discours serait susceptible d'attirer au Québec?
Justement, Christian Rioux en parle pour ces partis européens. Je le cite
«le FN recrute aujourd’hui principalement parmi les populations jeunes largement issues des milieux populaires. Des zones périurbaines, son influence s’étend maintenant aux villes petites et moyennes où il parvient à convaincre des électeurs qui réclament l’arrêt de l’immigration, plus de sécurité, la préservation des acquis sociaux et moins d’Union européenne, celle-ci étant perçue comme un instrument de la mondialisation sauvage. »
Cette description correspond pas mal à nos régions. C'est justement là que le PQ est le mieux implanté.
Pour terminer, je vous cite un dernier extrait de la chronique de M. Rioux:
«Pour comprendre ce qui arrive au Front national, il faut savoir que ce parti est aujourd’hui rattrapé par un mouvement qui le dépasse largement. Le FN aurait pu demeurer un groupuscule d’extrême droite n’eût été l’ampleur de la crise économique et du sursaut national contre les conséquences de la mondialisation. Ce succès est d’autant plus important que les deux grands partis français ont offert au FN le monopole de la critique de l’Europe et de la lutte pour le contrôle de l’immigration et la préservation de la laïcité. Trois sujets sur lesquels, malgré les déclarations de Nicolas Sarkozy et Manuel Valls, le PS et l’UMP semblent castrés. Au fond, il arrive au FN ce qui est arrivé à Syriza, qui n’était auparavant qu’un groupuscule d’extrême gauche. »
Une sévère crise économique serait-elle la clé à notre conquête de l'indépendance?
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
17 avril 2015Syriza est un front de gauche à la Québec Solidaire. Vous confondez avec Aube Doré (khrysis augi).
On pourrait faire l'amalgame du FN avec le TeaParty de Ron Paul. Mais Marina LePen a plus en commun avec Rand Paul pour diluer le programme populiste et le rendre acceptable pour l'Establishment de la République.
Claude Richard Répondre
11 avril 2015Je suis assez dubitatif quand j'entends les lecteurs de nouvelles et les correspondants de Radio-Can donner du d'"extrême droite" à gogo dès qu'il est question du Front National. S'ils pouvaient donner de l'"extrême-extrême droite", ils le feraient.
Pour ma part, je crois que ce parti est, avec Marine LePen, une formation de droite. Jusqu'à plus ample informé, il n'y a rien d'extrême à réclamer un plus grand contrôle de l'immigration, une affirmation de la laicité et à afficher une attitude critique vis-à-vis de la mondialisation. Et si ce même parti affirme un nationalisme de bon aloi et dit protéger les acquis sociaux, il devient une solution de rechange crédible. Ne me parlez pas d'un Sarkozy ou d'un Hollande entièrement à la solde des Américains.
Il y a peut-être aussi du côté de la gauche (Hollande n'est pas de la gauche, mais du centre-gauche, pour ne pas dire d'un centre flou) un choix intéressant, mais je ne connais pas assez la politique française pour me prononcer sur ce point. Il manque, je crois, de patriotisme dans le crédo gauchiste français.
Archives de Vigile Répondre
11 avril 2015Cher M. Carmichael, si le Parti Québécois est en quête d'inspiration en Europe et plus particulièrement en France, ce serait plutôt du côté de l'Union Populaire Républicaine (UPR) qu'il doit aller la chercher. Ce parti est dirigé par M. François Asselineau qui est un pédagogue extraordinaire mais que vous ne verrez pas ou peu dans les médias de masse. J'ai pris connaissance de son existence tout à fait par hasard en naviguant sur la toile et vous trouverez de nombreuses conférences sur "youtube". En ce qui concerne Syriza, j'ai de la difficulté à comprendre leur raisonnement car la seule solution possible pour rétablir leur situation économique passe par la sortie de l'euro et la dévaluation de leur monnaie nationale. Leurs tergiversations et leur rapprochement avec la Russie me déçoivent. Je les croyais beaucoup plus indépendantistes que cela. Je ne connais pas beaucoup UKIP Podemos, je ne peux donc pas les commenter.