Un francophone affirme avoir été «humilié» en étant escorté «comme un terroriste» lors de son arrivée à l'aéroport Billy-Bishop, après avoir demandé à être servi en français dans un avion de Porter reliant Montréal et Toronto.
Louis Labrecque, un traducteur âgé de 51 ans originaire de la Ville-Reine, a raconté au Droit qu'il n'en était pas à son premier incident linguistique à bord d'un avion ou d'un aéroport, et a déjà déposé plusieurs plaintes contre les services en français dans les aéroports et le transporteur Air Canada au cours des trente dernières années.
Toutefois, c'était la première fois qu'il était ainsi accueilli et escorté jusqu'à l'extérieur d'un appareil par des agents de sécurité après avoir demandé à être servi en français en plein vol.
Agents de bord unilingues
Contrairement à Air Canada, le transporteur Porter n'est pas assujetti à la Loi sur les langues officielles, reconnaît M. Labrecque. Il dit quand même s'être senti «humilié» parce qu'il s'est fait répondre, le 1er juillet, I don't speak French par les deux agents de bord unilingues de ce vol Montréal-Toronto, notamment lorsqu'il a demandé un «jus de pomme». C'est un peu avant l'atterrissage, lorsqu'un des agents lui a donné une consigne de sécurité en anglais au sujet de son sac placé sous son siège, qu'il s'est senti davantage interpellé et qu'il a réagi en haussant le ton, semble-t-il.«J'étais émotif, et les 30 ans d'humiliation et d'arrogance que j'ai subis dans les avions et les aéroports me sont entrés dans le corps. J'étais au bord des larmes. Malgré toutes les plaintes, la situation se dégrade.»
Louis Labrecque
À son arrivée à Toronto, trois agents de sécurité sont entrés dans l'appareil et l'ont escorté à l'extérieur avant de le diriger vers le terminus de l'aéroport Billy-Bishop. Cet aéroport fait partie de la liste des aéroports réglementés par la Loi sur les langues officielles.
«Aucun des trois agents ne parlait français, et j'ai dû attendre environ 10 minutes avant qu'un agent francophone n'arrive sur les lieux. Il s'est excusé, mais j'étais vraiment humilié d'avoir été escorté comme un terroriste pour sortir de l'avion», a-t-il expliqué. M. Labrecque a indiqué avoir transmis une plainte au transporteur Porter, et une autre au commissaire aux langues officielles.
«J'ai maintenant plus peur de demander à être servi en français à bord d'un avion ou dans un aéroport que j'ai peur de prendre l'avion», a ironisé M. Labrecque. «Je suis mieux servi en français à bord de VIA Rail. Je pense que je vais me tenir loin des avions pour le moment.»
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