La nouvelle politique d’immigration du Québec vise juste, pour l’essentiel. Il faudra plus que des voeux pieux pour intégrer pleinement les nouveaux arrivants au marché du travail et à leur société d’accueil.
Il y a les intentions, et la réalité. La politique d’immigration emploie un langage mesuré et rassurant. Le discours est au « mieux » : mieux sélectionner les immigrants, mieux les intégrer, mieux vivre ensemble.
Cette politique ne souffre d’aucune ambiguïté sur l’importance primordiale du français comme langue d’intégration sur le marché du travail, sur les vertus du modèle interculturaliste québécois, sur l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, sur la neutralité religieuse de l’État et sur la nécessité d’endiguer la discrimination à l’emploi qui freine la progression des nouveaux arrivants.
La grande nouveauté consiste à privilégier l’immigration dite économique, et à mieux arrimer la sélection des immigrants aux besoins du marché du travail. En abolissant la règle du « premier arrivé, premier servi », pour privilégier l’immigration économique, le gouvernement Couillard espère ramener les délais de traitement d’une demande de trois à six mois, alors qu’ils s’étiraient parfois jusqu’à quatre ans. C’est une éternité pour quiconque songe à quitter sa patrie pour faire le choix du Québec.
L’intégration passe par l’école pour les enfants, et le travail pour les adultes. En choisissant les immigrants en fonction de leur capacité d’accéder rapidement au marché du travail, le Québec active un important levier d’intégration à la langue et à la culture de la société d’accueil.
Le monde du travail et le ministère de l’Immigration devront redoubler d’efforts afin d’offrir des cours de francisation à ces immigrants si courtisés par le Québec. Leur présence est requise pour relever le double défi du vieillissement de la population et de la pénurie anticipée de main-d’oeuvre. D’ici 2022, il y aura 1,4 million d’emplois à pourvoir, dont 1,1 million en raison de départs à la retraite. L’immigration façonnera une grande partie de l’avenir du Québec, comme elle a forgé son passé.
La réussite du parcours migratoire des nouveaux arrivants dépendra autant de leur volonté d’adhérer à l’exception francophone d’Amérique du Nord que des ressources et des opportunités que le Québec mettra à leur disposition. Laissés à eux-mêmes, ils risquent de choisir l’anglais au détriment du français.
« Les sociétés diversifiées qui ne se préoccupent pas d’inclusion voient s’établir des dynamiques de marginalisation, de discrimination, de racisme et de repli identitaire, qui constituent des terreaux fertiles à la montée des tensions sociales », affirme la politique, intitulée Ensemble, nous sommes le Québec.
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POLITIQUE D’IMMIGRATION
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