«Attends-moi, ti-gars / Tu vas tomber si j'suis pas là / Le plaisir de l'un / C'est d'voir l'autre se casser l'cou» (Félix Leclerc).
Jamais ce refrain d'une chanson de Félix Leclerc ne m'a semblé aussi pertinent. La course à la direction du Parti québécois a été lancée officiellement le 4 février dernier, mais, dans les faits, elle a commencé plusieurs semaines auparavant. On peut donc dire qu'elle dure depuis au moins deux mois au moment où j'écris ces lignes. Et elle se terminera à la mi-mai, à moins d'un deuxième tour. Ce qui représente un bon quatre mois d'affrontements. Il a été convenu de tenir cinq débats télévisés, dans autant de régions du Québec, dont le premier a eu lieu le 11 mars dernier.
J'ai parlé ci-dessus d'affrontements parce que je pense sincèrement que le spectacle auquel on a droit en ce moment ne laisse guère de place au véritable débat d'idées. Ça ressemble de plus en plus au triste spectacle qu'on voit et entend à l'Assemblée nationale tous les jours.
Premièrement, vous ne trouvez pas qu'un seul débat aurait suffi? Moi, je ne suis pas partisan du lavage de linge sale en public. Je pense qu'on ne gagne rien à voir cinq candidats, qui ont tous leurs qualités et leurs défauts, se chicaner, chercher à mettre leurs «adversaires» en contradiction, les faire trébucher, les mettre KO, s'en désolidariser s'il le faut pour marquer des points. On ne dirait plus cinq aspirants d'un même parti mais bien cinq adversaires qui luttent avec acharnement pour le pouvoir.
Je ne suis pas contre le fait que chaque aspirant à la direction du Parti québécois doive faire connaître les grandes lignes de son programme, ses stratégies pour faire du Québec un pays. Mais je pense que pour cela, un seul grand débat aurait suffi. Surtout que ce débat à cinq est largement diffusé et médiatisé à travers tout le Québec. Mais de là à dénigrer ses collègues pour montrer qu'on est le meilleur, je trouve ça complètement démobilisateur et ridicule.
À vrai dire, j'ai plutôt l'impression d'assister à une bataille d'enfants, où chacun essaie de planter l'autre, de lui glisser une pelure de banane sous les pieds. Ma maison est plus belle que la tienne. Mon père est plus fort que le tien. Un spectacle enfantin, mesquin et désolant. Sans personne pour les rappeler à l'ordre.
D'ailleurs, il faut voir comment les journalistes sont à l'affût du moindre faux pas, de la moindre déclaration controversée qui s'éloigne de la langue de bois des politiciens traditionnels, comment ils sont main dans la main avec le Parti de la corruption au pouvoir pour discréditer et le PQ et le candidat le plus téméraire.
Il faut voir aussi comment ils tentent tous, les quatre autres candidats, les journalistes radio-canadiens, les libéraux et même Québec solidaire de mettre dans l'embarras le favori de cette course, le candidat qui est en avance, Pierre Karl Péladeau. Est-ce bien cela qu'on veut? Qu'on dénigre le Parti québécois à travers celui qui mène dans les sondages? Il faut que PKP ait la couenne bien dure pour passer à travers une épreuve aussi futile, où les Brutus abondent.
Que va-t-il se passer au lendemain de la victoire plus que probable de PKP? Les candidats défaits vont-ils déchirer leur carte de membre du PQ, après toutes les mises en garde qu'ils nous ont servies advenant la victoire de PKP? Ou bien se rallier comme il se doit derrière ou aux côtés du nouveau chef? J'entends: se rallier avec l'enthousiasme nécessaire pour continuer le combat, et non pas en reculant ou par dépit?
Je trouve que le «Derby show» de démolition a assez duré. Les quatre autres candidats devraient d'ores et déjà mettre fin aux hostilités, se rallier à PKP et déclarer tout de go la guerre au Parti de la corruption et de la démolition de nos acquis actuellement au pouvoir à Québec. Ça urge.
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