S'ils sont loin de pouvoir jouir d'une démocratie participative à la Suisse, les citoyens du Québec peuvent quand même se prévaloir de certains mécanismes afin de mettre de la pression sur la joute électorale. C'est ainsi qu'un particulier ou un groupe d'électeurs peut requérir le statut d'intervenant particulier afin d'effectuer des dépenses en publicité au cours d'une élection pour défendre un sujet en particulier.
Un citoyen engagé décide de brasser la cage
Conscient de ses droits de citoyen, Robert Giguère s'est adressé au directeur de scrutin du comté d'Hochelaga-Maisonneuve afin d'obtenir le statut d'intervenant particulier et d'être en mesure de dépenser jusqu'à 300 dollars en publicité pour mousser une cause qui touche plus de gens qu'on pourrait le croire.
Le principal intéressé a donc mis sur pied un site Internet destiné à mobiliser un maximum de pétitionnaires afin de défendre l'idée d'interdire les accommodements religieux. « L'interdiction de tous les accommodements religieux signifie qu'il ne sera plus possible désormais de faire des requêtes judiciaires pour en obtenir. À coup sûr, la société en retirera un grand bénéfice », peut-on lire sur le site de M. Giguère.
Une démarche favorisant une réelle intégration
Rencontré dans un café du sud-ouest de Montréal, notre interlocuteur a tenu à remettre les pendules à l'heure sur les tenants et les aboutissants d'une démarche qui ne vise pas à casser du sucre sur le dos de certaines minorités religieuses.
Le créateur du site Je vote pour interdire tous les accommodements religieux estime que ces accommodements font partie de l'arsenal d'un multiculturalisme qui fait en sorte que les immigrants ne parviennent pas à s'intégrer à la société d'accueil. Il soutient son argumentation en nous faisant prendre conscience que la multiplication des demandes en accommodements fait en sorte que les employeurs hésitent à embaucher les ressortissants de certaines minorités visibles.
C'est ainsi que, toujours selon lui, certaines données statistiques démontrent qu'une personne sur deux portant un patronyme arabophone ne sera pas considérée pour un entretien d'embauche. « Il s'agit d'une discrimination réelle qu'il nous faut abolir le plus tôt possible », précise-t-il dans le cadre d'un entretien qui nous a permis de mieux saisir sa démarche.
Poursuivant sur cette lancée, M. Giguère soutient que « la crainte des entreprises de devoir honorer toutes sortes d'accommodements religieux constitue un véritable frein à l'embauche. Parvenir à abolir cette pratique discutable fera en sorte que les entreprises pourront accorder des accommodements à leur entière discrétion », précise-t-il.
Les musulmans modérés fuient la charia
Bien loin d'avoir une dent contre les immigrants, notre citoyen engagé nous rappelle qu'il a gagné la majeure partie de sa vie dans le domaine hôtelier et qu'il a eu à fréquenter à plusieurs reprises des musulmans. « Laissez-moi vous dire que j'ai eu affaire à des gens fort bien éduqués en général et qui manifestaient un réel désir de s'intégrer parmi nous ».
Robert Giguère est formel : « En Occident, la séparation de l'État et des religions a mis un terme aux guerres de religion. Malheureusement, la charia est appliquée dans plusieurs pays où l'Islam est une religion d'État, ce qui n'aide pas à promouvoir une réelle liberté de conscience ». Notre interlocuteur croit donc qu'un grand nombre de ressortissants de ces pays a opté pour nos démocraties afin, justement, de se retrouver dans un État de droit.
Faire de la vague électorale
Nous rappelant qu'il existe déjà une association québécoise des Nord-Africains pour la laïcité (AQNAL), M. Giguère est certain que la majorité des musulmans est contre les accommodements religieux. Cette conviction est peut-être discutable, mais il n'en demeure pas moins que les médias traditionnels ne semblent pas désireux de faire écho à ce son de cloche inusité.
Toujours est-il que près de 2 000 pétitionnaires ont déjà rempli un formulaire leur permettant de se prononcer contre ces fameux accommodements religieux. Robert Giguère souhaite pouvoir rejoindre un maximum d'individus afin de faire un peu de vague en cette période électorale particulièrement terne.
La pétition de M. Giguère peut être signée sur son site Internet : http://www.jevotepourinterdiretouslesaccommodementsreligieux.ca
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