Caroline Rodgers - Un fonctionnaire fédéral du ministère de la Justice et candidat aux dernières élections provinciales pour Québec solidaire prétend avoir été congédié pour ses convictions souverainistes. Antoine Pich crie à l'injustice et à la chasse aux sorcières.
Le 11 mai dernier, le notaire de 26 ans a été congédié parce qu'il avait omis de demander l'autorisation de la Commission de la fonction publique du Canada (CFP) avant de se porter candidat, comme le stipulent les règles.
«Je savais qu'il y avait une procédure, mais c'était nébuleux, et j'étais un candidat de dernière minute, dit M. Pich. Tout a été trop vite et je ne savais pas qu'il s'agissait d'une obligation légale. On m'avait dit que d'autres personnes qui se présentaient n'avaient pas l'autorisation. J'ai cru que c'était une pratique courante.»
Ce congédiement est survenu un mois après qu'Antoine Pich eut été convoqué par ses supérieurs pour des textes à saveur souverainiste de son crû circulant sur l'Internet. Selon M. Pich, il s'agirait de la véritable raison de ce renvoi.
Membre depuis 2001 du Rassemblement pour l'indépendance du Québec, M. Pich considère que ses activités politiques ne le placent pas en conflit d'intérêts. «Le fait que je sois souverainiste n'a aucune incidence sur mes capacités d'exercer mes fonctions de façon impartiale.»
Un enjeu pour les fonctionnaires
Au ministère de la Justice, on ne veut pas commenter le congédiement. «C'est une affaire privée entre l'employeur et l'employé», dit Christian Girouard, porte-parole du Ministère.
Du côté de Québec solidaire, on exige la réintégration d'Antoine Pich. «Cette sanction nous paraît abusive et injustifiée. Le gouvernement fédéral se serait-il montré aussi impitoyable si Antoine Pich s'était présenté pour un parti fédéraliste?» ont déclaré Françoise David et Amir Khadir, par voie de communiqué.
À l'Alliance de la fonction publique (AFPC), on croit que le cas de M. Pich pourrait avoir un impact négatif sur les droits des fonctionnaires à participer à la vie politique. «Les gens qui voient quelqu'un être congédié de cette façon hésiteront à se présenter en politique, par peur de perdre leur emploi», pense Edward Cashman, vice-président à la direction de l'AFPC. Il est d'avis que le congédiement de M. Pich est exagéré, la plupart des fonctionnaires n'étant pas au courant du règlement.
Quant à savoir s'il y a vraiment une chasse aux sorcières, M. Cashman dit n'avoir reçu aucune plainte récente de fonctionnaires intimidés pour leurs convictions. Les dernières plaintes remontent à 2004, quand Édith Gendron avait été remerciée de Patrimoine canadien parce qu'elle était présidente d'un groupe souverainiste.
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