Le gouvernement canadien attendait une preuve pour envisager l’annulation du contrat de vente de véhicules militaires à l’Arabie saoudite. Il l’a obtenue cette semaine de nulle autre que l’ambassade saoudienne à Ottawa. Le Canada n’a plus d’excuses, il doit prendre acte des déclarations de Riyad et rompre tout contrat de vente d’armes avec ce régime.
À la fin de juillet, le Globe and Mail a obtenu des vidéos et des photos montrant des véhicules militaires de fabrication canadienne utilisés pour réprimer des citoyens chiites de la province orientale de l’Arabie saoudite. Riyad s’était pourtant engagé à ne pas utiliser le matériel militaire canadien contre sa propre population ni pour porter atteinte aux droits de la personne. Il s’agissait d’une condition pour que la vente soit autorisée par le Canada.
À la suite de ces reportages, la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a rapidement annoncé une enquête pour vérifier les faits. Elle a aussi promis que, si ceux-ci s’avéraient exacts, elle agirait. Et agir, a-t-on compris, pourrait dire l’annulation du controversé contrat de vente de véhicules blindés conclu par General Dynamics avec l’aide du gouvernement canadien. Ce contrat d’une valeur de 15 milliards signé sous les conservateurs avait besoin de permis supplémentaires pour se concrétiser. Les libéraux les ont accordés en avril 2016, malgré le tollé.
Si des doutes persistaient sur le peu de poids des engagements de Riyad, ils n’ont plus raison d’être. En réponse aux questions du Globe cette semaine, l’ambassade de l’Arabie saoudite au Canada a déclaré que le régime saoudien a le droit « d’utiliser son matériel militaire pour combattre des groupes terroristes d’Awamiyah afin de protéger les civils ». Elle a comparé l’utilisation des armes canadiennes à l’usage de la force par les Canadiens pour mettre fin à l’attentat contre le Parlement canadien en octobre 2014. « Combattre le terrorisme et protéger des civils innocents ne sont pas des violations des droits de la personne », a ajouté la chancellerie saoudienne.
> Lire la suite de l'article sur Le Devoir
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé