"Le Remède imaginaire", par Benoît Dubreuil et Guillaume Marois

Un allègement de la chape obscurantiste

Livres-revues-arts 2011

Vient de paraître aux éditions Boréal un ouvrage sur l’immigration intitulé: « Le Remède imaginaire; Pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec », co-écrit par Benoît Dubreuil et Guillaume Marois. Nous avons déjà eu la chance par le passé de présenter ici même sur notre site des textes écrits par ces deux auteurs.
Comme pour « La Dénationalisation tranquille » de Mathieu Bock-Côté, il s’agit d’un ouvrage que nous saluons. Souhaitons qu’il contribue à nous faire entrer dans une ère post-xénophile, libérée de ces « éclairés-citoyens-du-monde » dont parle Bock-Côté, et de leur immigrationisme à tout crin. Et tout comme pour « La Dénationalisation tranquille », nous sommes aussi désireux de présenter notre point vue nativiste par rapport à cet ouvrage.
Nous subissons la politique du multiculturalisme depuis 1979. Nos frontières ont été ouvertes en 1963 à une immigration élargie. Il n’y avait rien, apparemment, qu’un patriote puisse faire. La caste dirigeante et l’intelligentsia ne juraient que par l’immigration.
Le Remède imaginaire annonce un allègement de la chape d’obscurantisme qui pèse sur le sujet.
L’essai conjugue la démographie et l’analyse économique statistique, pour se demander s’il est vrai que l’immigration est bonne pour le Québec en regard de sa démographie et de sa prospérité économique.
Ses conclusions sont sans équivoques: l’unanimité médiatique soutenant l’immigration pour contrer le vieillissement de la population et engendrer la prospérité ne repose sur aucune donnée solide. L’immigration ne peut mathématiquement pas enrayer le vieillissement. De plus, les immigrants ne contribuent pas à la prospérité, car leurs performances économiques ne sont pas à la hauteur de celle des natifs et la situation empire. L’excuse de la discrimination ne tient pas et une meilleure sélection des immigrants n’y ferait rien. L’ouvrage expose enfin deux programmes gouvernementaux frauduleux qui illustrent à la fois l’aveuglement des élites et la fatuité de la solution immigrationiste.
Nous savons que notre société est vieillissante et qu’il y a un déséquilibre grandissant entre personnes actives et retraitées. Cela est inquiétant. L’immigration semble à première vue une solution pour payer les pensions. Or son impact est négligeable, peut-être même négatif, concluent les deux auteurs. Ils parlent ainsi d’un « lieu commun »; c’est le « remède imaginaire ».
Le lien entre l’immigration et le rajeunissement du Québec, ainsi qu’une plus grande prospérité, s’imposa à partir de 2007, sommes-nous renseignés. C’était l’année d’une grande consultation pour déterminer le nombre de nouveaux citoyens à accueillir de 2008 à 2010. Très peu d'éléments dans les 70 mémoires et plus qui y furent déposés venaient supporter le besoin d’une immigration plus forte. Seulement deux démographes s’exprimèrent au travers des lamentations habituelles sur le besoin d’intégrer les immigrants. Pour l’un, la sélection des immigrants ne garantissait pas leur intégration en français. L’autre était Guillaume Marois.
Le lieu commun a pourtant été renforcé. La conclusion générale était un appel pour plus d’immigrants. Même le document de consultation préparé par les fonctionnaires pour orienter les débats admettait l’impact négligeable de l’immigration sur les taux de dépendance de la population. Mais il présentait une croyance en des raisonnements spéculateurs au sujet d’immigrants jeunes et créateurs d’entreprises ou sélectionnés pour combler des emplois en pénurie de main-d’œuvre (ce qui n’est pas vrai) et autres fantaisies.
Il y a donc un phénomène de foi dont l’explication dépasse le cadre de cet ouvrage. En réalité, nous rappellent Dubreuil-Marois, très peu de spécialistes se sont prononcés publiquement sur le sujet. De plus, lorsqu’ils le faisaient, ils allaient en général contre le lieu commun. Que ce soit les économistes comme Fortin, Laeto ou les démographes comme Henripin, Paillé, Termote.
Car l’immigration ne peut mathématiquement pas enrayer le vieillissement de la population. L’analyse exposée par « Le Remède imaginaire » est chiffrée et d’une logique redoutable. L’immigration, c’est environ 30000 individus qui s’ajoutent à une population de 6 millions tous les ans. C’est une goutte d’eau dans l’océan. Leur impact est négligeable au départ. Or, une donnée qui semble échapper aux faiseurs de politique, c’est que l’immigrant vieillit lui-aussi! Aussi, si nous avions été « privés » d’immigrants depuis 1971, notre moyenne d’âge serait aujourd’hui de 41 ans au lieu de 40. Une différence insignifiante.
Les auteurs citent un très grand nombre d’études faites ici et à l’étranger. Elles tendent toutes à montrer l’inefficacité de l’immigration pour contrer le vieillissement. Ou alors les taux d’immigrations devraient être astronomiques et logiquement, ils devraient tendre vers l’infini, puisqu’il faudrait supporter le vieillissement des immigrants eux-mêmes. L’ONU, l’Institut C.D. Howe ont rendu disponibles ces conclusions. L’immigration augmente la taille de la population, mais ne fait rien pour changer la pyramide des âges.
« L’immigration à des niveaux raisonnables, peut donc empêcher le déclin de la population d’une société, mais il est mathématiquement impossible qu’elle influence substantiellement son processus de vieillissement. Celui-ci est essentiellement déterminé par la fécondité passée, présente et future, de même que par la mortalité » p.61
« Le Remède imaginaire » va à l’encontre de plusieurs autres lieux communs. Si les femmes immigrantes ont une fécondité légèrement plus élevée que les natives, leurs filles ont elles un taux fécondité en deçà de la moyenne. C’est une bonne nouvelle pour les nativistes comme nous, mais les défenseurs de l’immigration pour qui elle nous apporterait mers et mondes, sont encore révélés dans leur erreur.
Mais l’élévation du nombre de citoyens serait-elle une bonne chose en soi? Pas du tout, continuent les deux chercheurs. Il fut un temps au Canada où l’on voulait purement et simplement remplir le territoire. C’est fait depuis un moment. Puis il fallait faire des économies d’échelle dans la construction des infrastructures, comme le chemin de fer. Cette époque est révolue. Aujourd’hui nous ne serons pas plus prospères avec un plus grand nombre de citoyens. C’est du PIB que l'on pourrait désirer une amélioration, dans une perspective économiste bien-entendu.
À défaut de la prospérité, que nous amène l’immigration? Les auteurs ont le courage d’aller à contre-sens du discours majoritaire. Elle change la population, l’Islam devient plus important, le poids de Montréal augmente par rapport aux régions, puisque c’est là où les nouveaux arrivants s’installent. Et le clivage entre ces deux composantes du Québec aussi.
Certains auteurs avancent le besoin du Québec de maintenir son poids au sein de la fédération. Dubreuil-Maurois détruisent ce non-sens et faisant valoir qu’il s’agit là d’un objectif très politique qui n’a de sens que pour ceux qui estiment le Québec pour ce qu’il est. Les sondages sur l’identification culturelle montrent que les immigrants n’en sont pas. Ils font de plus diminuer l’importance du français à l’intérieur même de la province.
Un discours utilisé par les politiciens parle des emplois à combler au Québec par le départ à la retraite des baby-boomers et la croissance économique. Voilà encore un sophisme à débusquer qui ne vaut pas mieux que l’épithète « voleurs de jobs » tant décriée par l’élite. Un départ à la retraite ne veut pas nécessairement dire une offre d’emploi. La taille de l’économie est simplement changée. L’arrivée d’immigrants par ailleurs crée de l’emploi car ils consomment. Ils sont plus nombreux dans la population active et pourraient augmenter la part productive de la société, mais ceci dans une proportion si faible, tout en étant en compétition avec les jeunes qui entrent sur le marché du travail et les assistés sociaux.
L’impact de l’immigration sur l’économie est difficile à mesurer. Il y a toujours effet de diffusion dans le reste de la société. Si les immigrants viennent s’installer dans une région, les natifs quittent pour une autre s’ils sont en concurrence directe avec eux. Ou si les immigrants investissent un secteur, ils font chuter les salaires, les natifs se tournent vers d’autres spécialités.
Si l’on observe une venue d’immigrants dans une région ou un secteur, est-ce le boom économique qui attira les immigrants ou les immigrants qui engendrèrent le boom économique?
Les études sont multiples et complexes. Mais elles tendent à montrer que l’immigration n’est pas positive. Ou alors il faut créer des conditions qui ne sont pas plausibles. N’accueillir que des immigrants appartenant à la population active, sans leurs enfants par exemple. Ou alors admettre une immigration astronomique. On prônera de sélectionner les immigrants scolarisés. Mais scolarisation et compétence réelle sont deux choses distinctes, le diplôme n’étant pas une mesure parfaite de l’employabilité d’une personne, vu les différences dans la qualité des systèmes d’éducation selon les pays.
L’immigration engendre-t-elle une économie plus compétitive? On peut avoir en tête une certaine élite immigrante éduquée gravitant autour des institutions de haut-savoir. Les pays occidentaux sont dotés des meilleures universités (dont le bénéfice revient de droit à la population native croyons-nous légitime d’ajouter note FQS) et elles attirent donc les meilleures étudiants. Ceux-ci ne sont pas représentatifs de la masse des immigrants font remarquer les auteurs. Ils n’engendrent pas en soi l’innovation.
Qu’en est-il de l’augmentation du commerce extérieur grâce aux liens des immigrants avec leur pays d’origine? L’impact est modeste et favorise une balance commerciale négative. Certains évoqueront la complémentarité qu’apportent les immigrants. Les natifs seront dans les emplois liés à la communication, les immigrants dans les emplois manuels. Il s’agit là d’une acceptation de la guettoïsation et de la division de la société concluent Dubreuil-Marois.
Ils pourraient contribuer à la prospérité si leur performance économique était bonne. Celle-ci a toujours suivi une courbe ascendante, moins bonne que celle des natifs au début, puis les rejoignant après 10 ou 15 ans. C’est ce que montrait une étude de 1979. Cet état de chose n’est plus. Ceux arrivés après 1992 ont une très mauvaise performance et ne rejoignent plus les natifs.
Les médias anglophones aiment amplifier encore le clivage entre les Québécois et les immigrants et soulignent que ces derniers font mieux dans le reste du Canada. Mais point de vue salaire, les écarts demeurent les mêmes, puisqu’il faut malheureusement l’admettre, les Québécois sont généralement moins riches que les autres Canadiens.
L’ouvrage soulève un intéressant paradoxe selon lequel plus les politiques sociales tendent vers la gauche, moins l’intégration des immigrants semble facile. Aux États-Unis, les immigrants ne chôment pas plus que les natifs, mais en Suisse, la différence entre les deux groupes de population est très élevée (2.8). Les pays anglo-saxons tendent à laisser les gens à eux-mêmes, sans protection. L’écart entre les natifs et les immigrants est moindre. En Europe continentale, le sud (conservateur) fait mieux que le Nord (plus social démocrate) au chapitre de l’égalité immigrants-natifs.
Cela pourrait expliquer la moins bonne performance du Québec qui se trouve à mi-chemin entre le modèle scandinave et anglo-canadien.
Les auteurs expliquent :
« L’explication la plus probable est que, dans un système où la protection sociale est faible, les gens dont l’intégration au marché du travail est plus problématique sont tout de même obligés de travailler. Ils ne peuvent pas bénéficier de généreux programmes d’aide sociale ou de formation. (…) Lorsque les systèmes sociaux sont plus généreux, les immigrants sont les premiers à décrocher du marché du travail ou à retarder leur entrée. Bien entendu, cela ne signifie pas que l’intégration à l’économie soit « meilleure » dans les pays économiquement plus à droite. Les immigrants y sont tout simplement forcés d’accepter le premier emploi venu pour ne pas se retrouver à la rue. » p.134
Un autre lieu commun est de croire que la sélection des immigrants en fonction de leur scolarité, peut enrayer le problème du chômage chez ces derniers. Mieux scolarisés, ils chôment moins, mais leur écart avec la population native est en fait plus grand dans la classe instruire que celle peu-instruite.
« Il fait en sorte que le taux de chômage des immigrants détenant un diplôme universitaire ou collégial est à peu près équivalent à celui des natifs détenant un diplôme d’études secondaires. » p.138
La société s’est enrichie économiquement, les immigrants se sont appauvris et il y a peu d’espoir qu’ils comblent cet écart.
Le Remède imaginaire cherche à connaître les effets les dépenses publiques. Nous comprenons que plus la population active rétrécie par rapport à la population dépendante, plus les coûts sociaux sont élevés et les revenus amoindris.
Une étude réalisée aux Pays-Bas conclut que l’immigrant a un impact modeste et négatif, car il peine à atteindre le même niveau économique que les natifs. Le même modèle appliqué pour le Québec en arrive à la même conclusion. Les immigrants arrivés avant 1991 recevaient des transferts équivalents, les plus récents reçoivent beaucoup plus. Et la nature sociale de notre province n’aide pas les choses, bien que déficit est aussi présent dans le reste du Canada.
Tout cela dépend-il du racisme, de la société d’accueil ? Là encore, les xénophiles ne se sont pas gênés, mais devront ravaler leurs paroles.
Nous connaissons la question de la reconnaissance des diplômes étrangers. C’était une directive de ces prêtres du politiquement correcte que sont les Bouchard-Taylor. Des universitaires ont blâmé notre société pour être « tricotée serrée ».
Connaissant les lois du marché en matière d’emploi, Le Remède Imaginaire fait remarquer qu’une discrimination ne peut durer très longtemps dans un marché libre et ouvert comme le nôtre. Si un groupe est négligé par les employeurs, il y aura nécessairement une montée des salaires puisque le système restreint, par son comportement, le bassin de candidats. Les discriminés seront susceptibles d’offrir leur force de travail à des conditions avantageuses et les incitatifs à engager les immigrants deviendront trop grand pour être ignorés.
La vérité est qu’un employeur doit pouvoir accorder sa confiance à des critères d’embauche pour choisir un employé. Un diplôme dont on connaît la valeur, un ancien employeur, le bouche à oreille. La dimension de confiance est importante en affaire et d’ailleurs les immigrants créent pour eux-mêmes des réseaux d’embauches car ils savent évaluer les leurs; ils connaissent les filières de compétence de leur communauté. Les natifs ne peuvent être accusés de discrimination.
Une étude du chercheur Arthur Sweetman, montre la corrélation importante (à partir de résultat d’examens internationaux) entre l’employabilité des immigrants et la qualité du système d’éducation de leur pays d’origine. L’étude Bonikowska, Green et Riddell, démontre le lien entre les résultats aux tests de calcul et d’alphabétisation du gouvernement canadien et les salaires.
« Leur première conclusion est que les natifs ont des résultats nettement supérieurs à ceux des immigrants aux examens, malgré le fait que les immigrants soient plus nombreux à avoir fait des études universitaires. » p.186.
100 points de plus en maîtrise des langues officielles améliore de 37% le salaire des immigrants contre 24% chez les natifs. « Selon les auteurs, leurs résultats excluent « qu’on puisse attribuer à la discrimination les écarts salariaux entre les travailleurs immigrants et leurs homologues nés au Canada ». p.189
Conclusion : salaire moindre, compétence moindre. Les immigrants ne sont pas discriminés.
« Il faudra peut-être un jour conclure que les commentateurs et journalistes ont davantage de préjugés par rapport au fonctionnement de l’économie de marché que les employeurs n’en ont par rapport aux compétences des immigrants. » Et qu’en est-il de leurs préjugés envers les Québécois de souche, ajoutons-nous encore!
Les suggestions pour remédier au problème d’intégration économique des immigrants ne sont que des ébauches, expliquent Dubreuil-Maurois, car elles ne sont pas réalistes. Un système pour évaluer la valeur des diplômes à l’échelle mondiale? Tâche titanesque. Un système miracle de francisation? Les immigrants eux-mêmes veulent en savoir le moins possible et « apprendre sur le tas ». Tout cela ressemble à du « planisme », une attitude associée à l’Union soviétique.
Félicitons Le Remède imaginaire de n’avoir point reculé devant un interdit de notre société politiquement correcte. L’origine des immigrants compte pour beaucoup dans leur niveau d’intégration. C’est justement la raison de la moins bonne intégration des immigrants récents. Ils proviennent de pays « non-traditionnels », c’est-à-dire, pour utiliser un langage encore permis, de cultures très différentes de la nôtre. Pourrait-on les sélectionner sur cette base? Cela répugne à certains, notent les auteurs.
Toute sélection mène à une chute considérable d’immigrants et ne peut donc pas être solution dans la perspective immigrationniste.
Et cette sélection a peu d’impact sur la composition de l’immigration. Les réfugiés ne sont pas sélectionnés et 22% viennent en vertu du programme de regroupement familiale. Donc 1/3 ne sont pas l’objet de la moindre sélection. Les immigrants sélectionnés viennent avec leur conjoint et leurs enfants qui eux échappent à toute sélection.
La sélection des candidats à notre citoyenneté se fait par le biais d’une grille et l’attribution de points. Bien que cette grille comporte d’assez bons critères, la note de passage est si basse, qu’elle permet l’entrée de personnes qui ne pourront pas s’intégrer à notre société.
Au printemps 2010 le vérificateur général du Québec Renaud Lachance, identifia de sérieuses lacunes dans le travaille du ministère de l’immigration en rapport avec cette grille. Peu d’immigrants sélectionnés (9%) étaient qualifiés pour travailler dans des secteurs en demande. Les qualifications elles, n’étaient pas prouvées par des diplômes. 48% des dossiers comportaient des erreurs de calcul dans l’attribution des points de la grille.
Un fait des plus révélateur est exposé par l’ouvrage sur l’attribution des points. Une proportion de 55% des candidats acceptés le sont de justesse, n’ayant que la note de passage, ou seulement 1 à 3 points au dessus. Cela signifie donc que les fonctionnaires, qui doivent eux-mêmes communiquer le résultat, veulent éviter de dire non trop souvent. Soit ils répugnent à refuser des gens, soit ils veulent simplement satisfaire les quotas et les attentes du ministère, concluent les auteurs. Osons avancer aussi une autre hypothèse: un fonctionnaire ne désire peut-être pas avoir la réputation auprès de ses collègues et peut-être auprès des postulants, d’être celui qui refuse, celui qui dit non. Le contexte bien-connu qui pèse sur les natifs, associe tout manque d’enthousiasme à l’accueil des immigrants, comme de la xénophobie. Son nom pourrait même se retrouver dans les médias et associé au crime des crimes : le racisme! Et ce malgré qu’une juste attribution des points le mènerait à dire nom 25% plus souvent, puisque environ la moitié de 55% devrait en fait être sous la note de passage.
Le Remède imaginaire conclut que le programme de sélection ne fonctionne pas et n’entrevoit pas comment il pourrait être amélioré.
Les études montrent qu’une proportion très élevée des immigrants qualifiés admis du milieu des années 90 à 2004, ont recourt à l’aide sociale : 35% d’entre eux. Après 5 ans, le 1/3 ne travaillait pas dans le domaine où ils sont sensés être qualifiés. Si bien que 28.6% des prestataires d’aide sociale en juin 2010 étaient nés à l’extérieur du pays. Ils étaient 25,3% en janvier 2006. La situation donc s’aggrave.
L’un des chapitres du Remède imaginaire a un titre un peu tordu : Comment ne pas immigrer sans investir?
Il s’agit d’une analyse de la fraude du programme des immigrants investisseurs que la propagande immigrationniste utilise pour faire associer, chez le public, immigration et prospérité.
Grâce à ce programme, tout immigrant qui investit 400000$ est accepté. Dans les faits, le postulant remet cette somme au gouvernement qui achète un billet à terme. Il récupérera son 400000$ cinq ans plus tard en renonçant aux intérêts. Ce qu’il laisse sur la table n’est pas un 400000$ tout rond, mais l’intérêt sur 5 ans de ce 400000$ Donc entre 40 et 80000$ dollars selon les taux d’intérêt.
Mais ce n’est pas tout: l’immigrant ne sort pas de 400000$ de sa poche. Il l’emprunte aux institutions financières, les vraies bénéficiaires, en termes monétaires, de ce programme. Les banques récolteront en plus 44% du profit réalisé sur le billet à terme avec le gouvernement.
L’étude des économistes Roger Ware, Pierre Fortin et Pierre Emmanuel Paradis, évalue le grain restant à 7200$ pour Québec, après que soit soustrait le coût du programme pour le gouvernement. 7200$ en échange d’avoir accordé la résidence permanente au Canada à 4 personnes.
Et ils ne restent généralement pas. 24.9% d’entre eux admis entre 1998 et 2007 étaient encore présents au Québec en 2009. Ils préfèrent s’établir au Canada anglais. Pour cette raison et à cause de leur faible nombre, leur impact est minime sur l’économie.
Cette citoyenneté coûte cependant 120000$ aux immigrants investisseurs (puisqu’ils empruntent aux banques plutôt que d’investir argent comptant). Pourquoi le font-ils? Pour profiter du système d’éducation. 120000$ sur 5 ans, c’est justement le coût moyen de l’éducation supérieure au Canada, qui est hautement considérée. Les immigrants investisseurs sont souvent d’origine chinoise.
Une seconde fraude étudiée par Le Remède imaginaire est celle du programme des aides-domestiques venus surtout des Philippines. Le principe de ce programme repose sur l’admission d’immigrants pour combler des secteurs d’emplois où il y a pénurie de main d’œuvre. Il est vrai que les aides-domestiques sont disparus de notre société. Y a-t-il pour autant pénurie? Les auteurs font un parallèle pertinent avec le métier de laitier. L’économie a changé et avec elle une activité. Il faut faire avec. Est-il juste de soustraire les riches du rituel si bien connu de la population en générale, qui consiste à aller porter ses enfants à la garderie? Faut-il leur procurer des nounous bon marché?
La conclusion de Dubreuil-Marois est sans équivoque. Les AFR sont un fardeau pour l’état, elles s’intègrent mal à l’économie et elles contribuent à angliciser le Québec.
La notion de pénurie de main-d’œuvre est frauduleuse en elle-même, dans une large mesure. Les partons n’aiment pas la rareté de travailleur, mais apprécie la rareté du produit qu’ils offrent. Mais, cela veut dire de meilleures conditions pour les employés. Qui faut-il satisfaire?
Le président du Conseil québécois du commerce au détail, prétend qu’il y a pénurie dans ce secteur. Pourtant les salaires n’y évoluent pas plus rapidement que la taille de l’économie. Donc il n’y a pas de pénurie. Une abondance de main d’œuvre serait quand même avantageuse pour les gens qu’il représente.
Les auteurs concluent qu’il faut réduire les attentes par rapport à l’immigration.
« Pour autant, les nuances dans les détails ne doivent pas masquer la clarté du portrait global : économiquement et démographiquement, le Québec n’a pas besoin d’immigration. » « Le vieillissement de la population est un problème réel, mais l’immigration est un remède imaginaire. »
Ils exposent aussi sans équivoque la trahison des élites :
« Malgré la francisation relative de l’immigration, l’appui au Parti Libéral du Québec demeure proportionnellement plus fort chez les immigrants que chez les natifs. Le gouvernement a donc un intérêt objectif à faire diminuer la part relative des natifs dans la population. »
Même l’ADQ et le PQ adhèrent au lieu commun.
Répétons-le, l’ouvrage qui vient de paraître aux Éditions Boréal est excellent. Ayant défini son cadre de façon très précise, c’est-à-dire analyser l’impact démographique et économique de l’immigration sur notre société, il mène cet exercice à terme de façon convaincante.
Nos quelques remarques ne concerneront que son avant propos et… son sous-titre!
Lorsqu’en présentant leur sujet, les auteurs cherchent à comprendre pourquoi très peu de chercheurs ont osé se prononcer sur l’immigration publiquement, question dépassant le cadre principal de l’ouvrage, empressons-nous de rappeler, l’hypothèse avancée passe sous silence l’essentiel. C’est le développement même des courants intellectuels depuis au moins un siècle qui sont en cause et qui contribuèrent au recul des peuples d’origine européenne et ce à l’échelle de l’Occident. La faute n’est pas seulement la nature toxique d’un débat de ces « dernières années ».
Se demander « pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec » suggère une définition rationalisante du Québec. C’est à dire une société considérée par le biais des statistiques, économiques particulièrement. L’aspect identité ethnique, pourtant essentielle selon nous, est ignoré. Il importe pourtant peu que le nom Québec persiste, si ceux pour qui il signifiait le plus sont disparus.
Faisons un parallèle qui peut paraître tiré par les cheveux, mais qui illustre bien la grande erreur de l’intelligentsia dirigeante depuis la Révolution tranquille. Imaginons que la direction d’un golfe, voyant les affaires allez de mal en pis, décide d’ouvrir les parcours aux motos tout terrain, histoire d’augmenter l’affluence. Quelques années plus tard, elle constate que ce ne fut pas une très bonne chose financièrement et publie un rapport intitulé : « Le Remède imaginaire, Pourquoi le moto-cross ne sauvera pas notre golf ». Pour les amants du golf, jamais cette solution ne pouvait sauver le golf. Même en étant un succès financier, ce choix détruisait le golf en tant que golf.
Les biens-pensant seront peut-être plus ouverts aux plaintes des simples gens, lorsque leur soi-disant rationalité aura été dénoncée pour ce qu'elle est, une illusion qui n’avait de la science et de la raison que la prétention. Le Remède imaginaire est un ouvrage longuement attendu qui fait grand bien.
***
Fédération des Québécois de Souche
www.quebecoisdesouche.info


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