On ne comprend pas toujours ce qui se passe dans la tête de Jacques Parizeau. Il n'en rate pas une. En 2003 il a contribué à la défaite de Bernard Landry. C'est probablement sur les conseils de Jacques Parizeau que Lisette Lapointe a quitté le PQ pour ne pas y revenir, participant ainsi à engendrer une crise qui pouvait s'avérer fatale pour Pauline Marois et le PQ. Parfois on se demande si Jacques Parizeau est vraiment un souverainiste ou si comme Claude Morin il est un agent à la solde d'Ottawa. C'est dommage d'en arriver à se poser ce genre de question au sujet de Jacques Parizeau mais avouez qu'il court après. Ses déclarations à la suite du référendum de 1995 ont constitué un boulet géant pour le PQ pour un long moment.
J'admets que Jacques Parizeau a parfaitement le droit d'aider Jean-Martin Aussant s'il le considère comme un bon député, un ami et un bon promoteur de la souveraineté. Par contre, Jacques Parizeau et Lisette Lapointe pouvaient bien aider un ami sans se prêter à tout le cirque médiatique que cela a entraîné. Lisette Lapointe a beau parler pour Jacques Parizeau (comme si celui-ci ne pouvait plus le faire lui-même) en affirmant qu'il s'agit simplement d'aider un ami, que ce geste ne constitue pas un désaveu du PQ et de Pauline Marois, il reste que le tout exhale en apparence une odeur qui ressemble étrangement à un fort parfum de vengeance.
S'il reste encore un peu d'intelligence à Jacques Parizeau et à Lisette Lapointe et s'ils sont sincères lorsqu'ils laissent entendre que leur geste n'est pas un désaveu du Parti Québécois et de Pauline Marois, j'espère qu'ils corrigeront rapidement le tir en accordant un don très généreux au PQ tout en s'assurant que cet événement sera abondamment couvert par les médias québécois. Encore faudrait-il que les médias québécois jouent le jeu, eux qui trop souvent, depuis le début de cette campagne, choisissent de couvrir uniquement les faits qui avantagent les positions idéologiques de leurs employeurs.
Si Jacques Parizeau ne corrige pas rapidement son "erreur" il pourrait bien être considéré pour le reste de ses jours comme un grand ennemi du Parti Québécois et de la souveraineté du Québec. Il a beau appuyer un candidat souverainiste, il reste qu'il contribue à diviser le vote souverainiste et à ainsi faire le jeu des fédéralistes et à, peut-être, contribuer à l'élection d'un parti non souverainiste. J'ai toujours eu un grand respect pour Jacques Parizeau mais il vient un temps où le maintien ou le renouvellement de ce respect doit se mériter.
Jacques Parizeau devrait également sonner le rassemblement des troupes souverainistes pour voter en bloc pour le PQ, sauf dans le comté de Jean-Martin Aussant, bien sûr.
Paolo Mitriou