Forces de l'ordre, enseignants, universitaires : plus de 18 000 fonctionnaires ont été limogés en Turquie ce 8 juillet, à la veille de l’investiture du président Recep Tayyip Erdogan pour un 2e mandat et d'une probable levée de l'état d'urgence.
Plus de 9 000 fonctionnaires de police et 6 000 membres des forces armées ont été limogés ce 8 juillet en Turquie, alors le président Recep Tayyip Erdogan doit prêter serment demain pour son deuxième mandat.
Par ailleurs, environ 1 000 employés du ministère de la Justice et 650 du ministère de l'Education ont également été renvoyés. Les fonctionnaires limogés perdent leur travail ainsi que leurs droits à la retraite et à la sécurité sociale. Ce nouveau décret-loi, le 35e depuis la tentative de putsch de juillet 2016, porte à près de 130 000 le nombre de fonctionnaires turcs radiés sous l’état d’urgence. En vigueur depuis deux ans et le coup d'Etat manqué de 2016, ce dernier pourrait être levé après la prestation de serment du président, selon plusieurs médias turcs.
Les autorités ont présenté ce décret-loi limogeant plus de 18 000 personnes comme le dernier pris sous l'état d'urgence instauré au lendemain du putsch manqué de juillet 2016 et sans cesse renouvelé depuis.
Plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme ainsi que l'opposition turque voient, dans ce qu'ils qualifient de «purge», une tentative de faire taire toute voix critique.
Le gouvernement défend de son côté ces mesures les jugeant nécessaires pour lutter contre la «menace terroriste» au sein des structures publiques. Le 9 juillet marquera la date de l'entrée en vigueur du système présidentiel turc conformément à la révision constitutionnelle adoptée par référendum en avril 2017