On aura beau louanger le premier ministre du Canada pour sa « générosité » envers le gouvernement du Québec en injectant la somme de 432 millions $ pour répondre à l’« inquiétude des parents » eu égard à la rentrée scolaire, en agissant de la sorte, Justin Trudeau s’ingère sans coup férir dans l’éducation, un champ de compétences strictement provinciales.
Depuis le début de la pandémie, le gouvernement Trudeau a injecté des sommes faramineuses dans toutes sortes de programmes pour venir en aide aux Canadiens, faisant grimper le déficit du gouvernement à quelque 345 milliards $. Or, comme si le budget fédéral constituait « un puits sans fond », M. Trudeau ressort de la poche des contribuables 2 autres milliards $.
En fait, dans ces circonstances, quels sont les motifs qui poussent à payer pour ces mesures alors que l’éducation relève strictement des compétences des provinces? Justin Trudeau est-il en train de mousser sa réélection en se présentant comme un « sauveur » ou, à plus court terme, de garantir sa survie lors du vote de confiance qui aura lieu cet automne?
Bien malin celui ou celle qui pourrait répondre avec certitude à ces deux questions… En attendant, je suis convaincu que François Legault voit dans cette manœuvre de Justin Trudeau un futur retour d’ascenseur lorsque viendra la prochaine campagne électorale fédérale au Québec… Une histoire à suivre!
La bulle de la discorde
Une rentrée scolaire pas comme les autres marquée sous le signe des mesures sanitaires imposées par le contexte pandémique. Tous, parents comme enfants, s’y attendaient. Toutefois, l’annulation du programme sport-études a eu l’effet d’une bombe, particulièrement auprès des jeunes qui s’entrainaient déjà depuis plusieurs semaines.
En termes clairs, le ministre Roberge a décrété que le concept des classes-bulles aura préséance sur toutes les autres activités organisées par les écoles. Donc, si l’équipe de football, où l’on retrouve quand même de 40 à 50 joueurs, est composée d’élèves provenant de trois classes différentes, il n’y aura pas de football à l’école… Jusqu’à ce que le ministre décide que la situation est suffisamment sécuritaire pour implanter le football, ou le soccer ou la natation, etc…
Or, le plus incohérent dans toute cette saga, c’est qu’à la sortie de l’école, ces mêmes élèves, qui ont été privés de pratiquer leur sport à l’école, se retrouveront sur le terrain de la municipalité pour participer soit à des entrainements soit à des matchs inter-équipes. Et tout cela avec la bénédiction de la santé publique!
De vouloir faire en sorte que des joueurs d’une équipe de football se retrouvent dans la même « bulle » tient de l’utopie la plus incohérente, tout d’abord en raison de leur nombre trop élevé, ensuite du fait qu’ils proviennent souvent de degrés différents.
M. Roberge, il n’est pas trop tard pour revenir sur votre décision, à défaut de quoi les jeunes vont carrément abandonner le programme sport-études, un programme, soit dit en passant, qui rehausse le sentiment d’appartenance à l’école publique.
Henri Marineau
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé