Dans une lettre ouverte, une journaliste anglophone qui travaillait pour Radio-Canada depuis plus d'une décennie a déclaré que le média se préoccupait excessivement des questions de la gauche et elle a démissionné.
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«Auparavant, j'étais la plus à gauche dans n'importe quelle salle de rédaction, je suis maintenant facilement la plus conservatrice», a clamé Tara Henley dans sa lettre, publiée lundi sur Substack.
Mme Henley, une femme blanche dans la quarantaine, critique par exemple que l'entreprise porte trop d’attention aux discriminations subies par les minorités ethniques.
«Travailler à la CBC maintenant, c'est accepter l'idée que la race est la chose la plus importante chez une personne et que certaines races sont plus pertinentes que d'autres pour la conversation publique», a-t-elle affirmé.
«En peu de temps, la CBC est passée d'une source d'information de confiance à la production d'appâts à clics qui ressemblent à une parodie de la presse étudiante», s’est plainte Mme Henley.
«Travailler à Radio-Canada dans le climat actuel, c'est embrasser la dissonance cognitive et abandonner l'intégrité journalistique», a-t-elle écrit dans sa lettre.
Selon elle, le diffuseur «incarnait certaines des pires tendances des médias grand public». Le changement serait récent et il se serait produit en l'espace d'environ 18 mois.
Le son de cloche est très différent du côté francophone. Il y a environ huit mois, une étude commandée à une firme externe a révélé de graves lacunes en matière de diversité au sein du diffuseur public. Un sondage mené par la firme RH Sept24 en novembre, auprès de 1383 employés francophones, a démontré que des employés de Radio-Canada issus des minorités visibles se sentaient mis de côté et craignaient d’exprimer leurs idées.