Heille, j’ai une idée...
Pourquoi on ne transformerait pas Bombardier en organisme sans but lucratif ?
Si on est prêt à le faire pour La Presse, pourquoi on ne le ferait pas pour Bombardier ?
Tant qu’à faire...
ORGANISME DE BIENFAISANCE
L’entreprise ne fabriquerait plus des avions pour de basses raisons pécuniaires, comme c’est le cas présentement, mais pour des raisons « caritatives et altruistes ».
Pour que l’humanité puisse profiter de son expertise et de son expérience...
Vous me direz : pourquoi accorderait-on ce statut spécial à Bombardier ? L’entreprise n’avait qu’à bien gérer ses affaires, c’est tout !
Si elle s’est plantée, ce n’est pas notre problème, l’État n’a pas à se mobiliser pour lui porter secours...
Mais vous ne comprenez pas...
C’est une institution ! Un fleuron ! C’est dans l’intérêt de la communauté d’affaires au grand complet – que dis-je : dans l’intérêt du Québec, du Canada, du monde ! – que cette entreprise vive et grandisse !
C’est comme La Presse...
Il ne s’agit pas de sauver une entreprise qui a pris de mauvaises décisions d’affaires au fil des ans, non.
Il s’agit de maintenir un « journalisme de qualité » ! De sauver le monde de l’information !
C’est ce qu’a écrit le président de La Presse, Pierre-Elliott Levasseur.
« La responsabilité de maintenir une information de qualité accessible à une grande partie de la population est un enjeu de société.
« Il s’agit d’une question qui touche à la fois les gouvernements, les entreprises, les annonceurs, les citoyens et l’ensemble des employés de La Presse.
« La poursuite de ces objectifs ne peut donc être la seule responsabilité d’une seule entreprise, qu’il s’agisse de Power Corporation ou d’une autre. »
C’est tellement important de sauver La Presse que ça dépasse la responsabilité d’une entreprise !
Ça devrait impliquer la société québécoise au grand complet !
Il en va de notre avenir collectif !
Ça devrait être une mission, un devoir moral !
Vite, abrogeons une loi privée et ouvrons les vannes des subventions afin d’empêcher que les forces de l’ombre ne s’abattent sur le Québec !
EN COMMISSION PARLEMENTAIRE
Je blague à peine...
Si on permet que La Presse devienne un OSBL et puisse profiter au max de la générosité des gouvernements pour gruger des revenus publicitaires à des entreprises privées qui, elles, ont pris les décisions d’affaires qui s’imposaient pour survivre, grossir et « assurer leur pérennité », je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire la même chose pour Bombardier...
Ah, bien sûr, les autres constructeurs d’avion déchireraient leur chemise en disant que ce n’est pas juste, que l’État n’a pas à privilégier une entreprise plutôt qu’une autre, mais que voulez-vous, faut ce qu’il faut pour sauver un fleuron !
Cette semaine, les patrons de La Presse se rendront devant une commission parlementaire pour plaider leur cas et demander à l’Assemblée nationale de faire tout ce qu’elle peut pour transformer leur entreprise en OSBL et, ainsi, protéger ses 558 employés et « sauver » le monde de l’information au Québec.
Je pose une question...
Nos députés accepteraient-ils de faire la même chose pour Bombardier, Couche-Tard, Jean Coutu ou toute autre entreprise privée ?