Dans un texte publié jeudi dans le journal The Montreal Gazette, l'éditorialiste Brendan Kelly a fait le procès des Québécois francophones qui se sont insurgés contre l'annulation du spectacle SLĀV. Ce spectacle, rappelons-le, avait été annulé par le Festival international de jazz de Montréal (FIJM) parce qu'il avait été l'objet d'une attaque en règle d'activistes d'extrême gauche qui le considéraient comme une « appropriation raciste de la culture noire ».
Pour Brendan Kelly, le débat va au-delà de SLĀV. L'éditorialiste, qui se dit lui-même défenseur du fait français au Québec, affirme que « les producteurs, cinéastes, écrivains et chroniqueurs francophones doivent se réveiller et se rendre compte que la liberté d'expression ne signifie pas que l'on peut écrire tout ce que l'on veut à propos de n'importe quel groupe ».
Il trouve que les Québécois francophones pressent trop vite sur la détente quand vient le temps de s'en prendre à la rectitude politique. Il en veut pour preuve le débat entourant le « blackface », ce phénomène qui consiste à employer un acteur blanc pour lui faire jouer le rôle d'un personnage noir. Brendan Kelly s'étonne à ce sujet que « partout en Amérique du Nord, l'idée d'un acteur blanc peignant son visage en noir pour dépeindre un personnage noir est [...] vouée à l'échec », mais pas au cœur du Québec francophone.