Grand bien nous fasse. La présente révolution nous amène à un de ces détours historiques dont nous pourrons difficilement prédire l’issue. Nul n’est prophète en son pays, nous a dit Xavier Dolan. Ceci est encore plus vrai après l’énième rupture des négociations de la part du gouvernement John James. Déclarant quelque menace de la part de la CLASSE, le premier ministre vient de donner vie à la menace qu’il a constituée. Cela dit, nous tenons s’il le faut à dissocier toute menace, nous nous inscrirons comme contradicteurs des courtes vues gouvernementales et ferons tout ce qui est en notre œuvre pour favoriser l’émancipation de notre citoyenneté.
Depuis plusieurs jours, nous assistons au brouhaha des casseroles. Certain-e-s y voient quelque triomphalisme. Pourtant, la sagesse émane parfois du leadership et il peut se vouloir collectif. Nous avons pu le voir au moment d’observer une minute de silence face à l’hôpital Saint-Luc. Après toutes les rumeurs et légendes urbaines qui ont déferlé autour de la psychose d’avoir à déplorer une première mort civile au cours des manifestations, nous retournons à la case départ. What do John James want? Qu’est-ce que tu veux, bonyeu! Allons-nous voir le début d’une fête nationale dépassant le stade de l’autoglorification individuelle?
Line Beauchamp. Gabriel Nadeau-Dubois. Sébastien Tranchard. Jean-François Morasse. Aligner ces quatre noms, c’est mettre le doigt sur ce qui distingue anesthésie collective et libération. Nous en conviendrons pour le moment, Line Beauchamp et Jean-François Morasse ont beaucoup donné dans la personnification du conflit à coup de pulsions, d’injonctions et de poursuites. En outre, John James et les médias sont responsables de ce sentiment d’aliénation qui perdure. Quoi qu’il en soit, John James donne corps à la menace. Il fallait repasser en revue la scène des méfaits policiers dans l’affaire Sébastien Tranchard pour reprendre tout à coup conscience. Semble-t-il que cette aliénation perdure encore… il n’est nulle intention de la banaliser ici. La répression policière ne saurait être justifiée dans le présent contexte.
Tant pis si je remets en question le monopole de la contrainte physique légitime du gouvernement John James et encore là, c’est lui faire une fleur. Les effets délétères des injonctions, des retours en classe forcés et de cette loi 78 qui fait déborder le vase de la «bonne» gouvernance provinciale cautionnent l’inanité gestionnaire. Nous ne saurons encourager le gouvernement à poursuivre dans cette même voie tortueuse. L’autoritarisme illégitime, l’entêtement fait roi et le bruit reprenant de plus belle… mettons fin à cette fausse conscience qui sourd nos aspirations.
Pacifique je suis
Désolé si j’intimide
Je ne saurais enrober
Quelque syllogisme qu’on tenterait
De nous accoler
Je suis Sourd-e
Je vis
Je deviens
Je renais au gré des péripéties de nos vies environnantes
Je suis également Québécois-e
Ceci, personne ne pourra nous l’enlever
Annihiler toute naissance de mouvement,
C’est repousser l’inévitable
Surgissons aux consciences de quiconque
Manifestons-nous,
Réapproprions-nous les possibilités d’une action collective
Signons notre destin
Faisons honneur à Raymond Dewar!
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