Les hauts dirigeants de la CBC/SRC annoncent une fois de plus, juste avant la période de Noël, de nouvelles coupes de budget. Cela aura comme conséquence directe des pertes d'emploi. En réalité, avouons-le, les dirigeants de la CBC/SRC ne sont que les messagers du gouvernement Harper et de la ministre du Patrimoine, Mme Shelly Glover qui, avec beaucoup d'élan, continuent le grand festival du sous-financement pour notre réseau national; cela à travers serpentins et confettis.

Mais à quoi veut-on jouer à la longue? Ma parole, on se rapproche d'un derby de demolition fédéraliste qui pointe encore le Québec, quel hasard! À ce rythme CBC/SRC ressemblera malheureusement à un os troué et ravagé par l'ostéoporose. De son côté la SRC, beaucoup plus petite que la CBC, reçoit plus que sa part dans les coupes de budget. Cela est troublant pour les régions francophones qui se voient sans cesse couper des heures de production locale si importantes pour l'identité et l'attachement au milieu.

On parle sans cesse du virage numérique pour rejoindre certains groupes d'âge qui délaissent les services traditionnels. Mais tout cela ne pourrait-il pas se produire en conservant les emplois déjà en place sans passer obligatoitement par une cure diète financière intensive? Les dirigeants de CBC/SRC n'osent pas prononcer le mot «sous-financement» comme si ce sujet était hautement tabou.

Du côté de la jeunesse, sincèrement, je crois que les jeunes francophones n'écoutent pas la SRC, ils s'en foutent éperdument. Cela doit venir avec l’âge et l’intérêt pour les actualités et la politique. Lorsque les jeunes seront plus vieux, je me demande sérieusement quelle sorte de mouture leur sera offerte par CBC/SRC? La question me fait peur car je crains une forte dégradation dans la qualité de l’information si l’on tient compte de la rapidité à laquelle arrivent les coupes dans le budget. Je peux comprendre que les tablettes offrent des avantages indéniables, il serait alors bête d’oublier ou mettre de côté les merveilleux écrans de grand format dans nos salons qui nous gavent de leur qualité visuelle. Mais au-delà de tout cela, les payeurs de taxes accepteraient fort probablement de payer un peu plus pour obtenir un réseau d'état qui, enfin, serait digne d’un réseau national de grand cru tout en ayant la force et la solidité de Gibraltar. Agissons avant que la SRC ne soit qu'un Service Rapide de Chômage.

Les services en français demeurent une priorité, voir même une obligation, envers la population francophone puisqu’ils peuvent souvent servir de trait-d’union entre les regions ainsi qu’un pont vers le futur pour nos jeunes qui voudront bien écouter la SRC.