Par Laurent Mauriac - Capture d'écran de l'article du New York Times sur Mediapart et l'info en ligne
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Critiqué en France pour son traitement du dossier Bettencourt-Woerth, notamment par l'UMP, Mediapart a reçu le soutien de la profession, à travers deux organisations, le Geste et le Spiil.
Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, plusieurs médias prestigieux ont rendu hommage à son travail d'enquête et, plus généralement, à l'émergence de sites capables de faire face aux pressions des pouvoirs et de concurrencer la presse traditionnelle.
« Dans les dîners, on en parle comme d'un Watergate français »
Le New York Times n'hésite pas à se référer au Watergate, en évoquant des dîners où on imagine que les convives ne sont pas membres de l'UMP :
« Dans les dîners, on en parle comme d'un Watergate français, mais avec au moins une grande différence : les futurs Woodward and Bernstein [du nom des journalistes ayant révélé le scandale du Watergate, ndlr] derrière le plus grand scandale frappant la présidence de Nicolas Sarkozy travaillent sur le Web et non dans un journal. […]
Les proches de M. Sarkozy ont lancé des invectives sur Mediapart. Xavier Bertrand, le leader de son parti de droite, l'UMP, a accusé le site de “méthodes fascistes” la semaine dernière à la radio.
Mais Mediapart a frappé les esprits avec son article, révélant sa capacité à définir l'agenda médiatique en France. Pendant plusieurs semaines, sa couverture de l'affaire a fourni la matière des unes des journaux les jours suivants. Lui et d'autres sites web d'information et d'investigation ont ainsi pu se développer en France, alors que la presse imprimée s'enfonce dans la crise. »
« Les sites Web se concentrent sur le reportage en profondeur »
Constat similaire du Financial Times, qui pousse un peu plus loin la critique de la presse traditionnelle :
« Le succès de Mediapart contraste avec les malheurs des journaux français, qui se battent contre des coûts élevés, un lectorat et des revenus publicitaires déclinants.
Paradoxalement, les journaux ont été lents à passer en ligne, ouvrant une niche pour des sites web qui se concentrent sur le reportage en profondeur. »
Selon le journal économique, la couverture de Mediapart souligne également « les limites de l'influence du Président sur les médias », même si « la principale chaîne de télévision et deux journaux quotidiens sont la propriété d'amis ou d'alliés politiques », allusion à TF1, au Figaro et aux Echos.
Sarkozy « isole les journalistes qui lui déplaisent »
Une dépêche de l'agence Reuters précise que ces liens ont permis au président de la République de contrôler une partie de l'information délivrée par les médias :
« Les amitiés proches de Sarkozy avec les propriétaires de médias traditionnels et son contrôle de la télévision publique et de stations de radio lui ont souvent permis de façonner la couverture de l'information et d'isoler des journalistes qui lui déplaisent. »
Une ingérence contre laquelle les sites d'information jouent un rôle salutaire :
« Certains sites web, comme Mediapart, Rue89 et Bakchich.info, sont moins sujets à une telle influence et attirent des lecteurs en publiant des scoops avec un ton plus incisif. »
Illustration : capture d'écran de l'article du New York Times sur Mediapart et l'info en ligne
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Ailleurs sur le Web
* ► L'article du New York Times (en anglais)
* ► La dépêche de Reuters(en anglais)
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