L’heure est grave ! SNC-Lavalin continue de se fragiliser.
Quand la Caisse de dépôt et placement du Québec se permet de faire une sortie publique contre un de ses illustres partenaires, comme c’est présentement le cas avec SNC-Lavalin, cela signifie que ça va vraiment mal pour son placement.
Et c’est bel et bien ce qui arrive à l’investissement massif de la Caisse dans le fleuron fané qu’est devenu SNC-Lavalin depuis le refus du procureur général du Canada de conclure l’automne dernier une entente financière à l’amiable lui permettant d’éviter le procès criminel pour fraude.
En l’espace d’à peine 13 mois, la Caisse a vu la valeur de son placement dans SNC-Lavalin fondre plus de 1,1 milliard de dollars.
Le 13 juin 2018, l’action de SNC-Lavalin se négociait à 60,82 $.
Hier, l’action de la firme d’ingénierie et de construction a chuté sous la barre des 24 $, pour fermer à 23,80 $. Cela représente une déconfiture de 60 %.
En cours de séance, l’action est même descendue jusqu’à 23,48 $. C’est le plus bas niveau depuis septembre 2005, il y a presque 14 ans.
La capitalisation boursière de la compagnie a ainsi fondu de 6,5 milliards de dollars en à peine un an.
En tant que principal actionnaire de SNC, avec près de 20 % des actions en circulation, il va sans dire que la grande débandade de SNC en Bourse lui assène un coup de massue. À court terme, à tout le moins.
Et si SNC-Lavalin ne se redresse pas en Bourse, ce placement représentera en quelque sorte le talon d’Achille du règne de Michael Sabia à la tête de la Caisse.
Sous son règne, la Caisse a acheté 30 millions d’actions de SNC-Lavalin, le bloc d’actions détenu par la Caisse passant de 5 millions (fin 2008) à près de 35 millions d’actions aujourd’hui.
RESTRUCTURATION
La direction de SNC a annoncé hier une nouvelle restructuration de la compagnie, laquelle se traduit par une surcharge financière de 1,9 milliard de dollars et des résultats financiers qui s’avéreront en 2019 nettement inférieurs aux prévisions.
Dans le cadre de cette restructuration, SNC ne veut plus soumissionner sur des contrats à prix fixe. De plus, la compagnie veut regrouper ses activités dans le secteur des ressources et de construction dans une entité distincte.
SNC entend également considérer « toutes les options » relatives à son secteur des ressources, dont sa division pétrolière et gazière, allant jusqu’à une vente d’actifs.
RÉACTION DE LA CAISSE
En tant que principal actionnaire de la compagnie, la Caisse a promptement réagi en laissant clairement entendre que la situation l’inquiète au plus haut point.
La tendance actuelle chez SNC est « inacceptable », aux yeux de la Caisse.
Message de la Caisse aux dirigeants de SNC : « Nous continuerons de suivre de près les décisions de la société dans les prochaines semaines. »
Accusant une perte d’un milliard avec son placement dans SNC, convenons qu’il est temps que la Caisse mette ses culottes !