Plusieurs souverainistes ont été piqués au vif par les déclarations des dramaturges Michel Tremblay et Robert Lepage, qui remettent en cause la souveraineté du Québec après avoir appuyé cette option pendant des années.
«C'est complètement baby-boomesque de naître à gauche et de finir à droite. C'est même pathétiquement normal», se désole Biz, le rappeur du groupe Loco Locass.
Selon lui, les déclarations de Michel Tremblay et Robert Lepage (voir autre texte) traduisent moins une conversion au fédéralisme qu'une certaine fatigue. «Mais, comme le disait Pierre Falardeau, si tu es fatigué, va te coucher ! Si les artistes plus vieux n'y croient plus, qu'ils débarquent du bateau, moi je continue», ajoute-t-il.
L'écrivain Victor-Lévy Beaulieu, qui connaît Michel Tremblay depuis les années 1960, n'en revient tout simplement pas. «Quel trou de cul ! Plus moumoune que ça, tu meurs ! s'exclame-t-il. Son succès lui est venu en décrivant la misère sociale, la pauvreté culturelle, et à partir du moment où il devient riche, il se vire de bord et dit que l'indépendance n'est plus nécessaire.»
Il ajoute que selon lui, «un gars aussi important qui fait une déclaration aussi stupide ne mérite pas mieux que d'aller finir ses jours en Floride avec un club de varices».
Le Journal n'a pas pu joindre Michel Tremblay hier puisqu'il était en déplacement vers sa résidence de Key West, aux États-Unis.
De saines remises en question
Le président du Conseil de la souveraineté, Gérald Larose, refuse de jeter la pierre aux dissidents et affirme même partager certaines des craintes de Michel Tremblay sur la trop grande place accordée à l'économie dans le discours souverainiste. «Pour moi, ce sont des remises en question qui sont saines», dit-il.
Vincent Larouche