Mme Ségolène Royal sera en visite au Québec pour y prononcer, entre
autres, un discours sur le thème de la francophonie, mercredi à
l’Université de Montréal. Il serait utile qu’à cette occasion elle face
connaître aux québécois la position du parti socialiste français sur le
Protocole de Londres. Ce Protocole sera déposé à l’Assemblé Nationale
française pour ratification le 24 septembre 2007.
À notre insu, une réalité stupéfiante et inquiétante se profile au pays de
Molière: l’anglicisation galopante de la société française. On le voit à
plusieurs signes : utilisation abusive de termes anglais en publicité et
dans les médias, l’abandon de la traduction française dans les notices des
produits importés, ségrégation à l’emploi en faveur des candidats
bilingues, communication interne unilingue anglaise dans les entreprises
multinationales, etc. Un grand nombre de personnalités locales commencent à
s’émouvoir des nombreux reculs subits par leur langue à l’échelle
européenne et internationale. Le Québec n’a encore aucune idée du drame qui
se joue chez nos cousins français et encore moins des conséquences que ce
phénomène peut avoir sur notre propre combat culturel.
Un Comité français de soutien contre le Protocole de Londres a
dernièrement dénoncé les risques d’une éventuelle ratification de ce
protocole. En effet, les grandes entreprises étrangères en bénéficieraient
au détriment des PME françaises, et surtout il y aurait des conséquences
dramatiques pour la langue française.
Lien vers le site du comité de soutien :
La ratification de ce protocole, signé en juin 2001, fortement soutenue
par une partie des grandes entreprises françaises et internationales,
aboutirait en effet, en Europe, à la suppression de l’obligation actuelle
de traduire en français tous les brevets rédigés en langue anglaise ou
allemande sous prétexte de diminuer le coût des brevets d’invention. Or,
selon une étude réalisée par l’OEB (Office européen des brevets) le coût de
la traduction représente seulement, en moyenne, 15% de celui du dépôt et
non 40% comme l’avancent les plus fervents défenseurs du protocole de
Londres.
Une atteinte intolérable au respect de la langue française et à la
diversité culturelle :
La ratification du protocole de Londres par le Parlement français
reviendrait à admettre, en réalité, l’usage de l’anglais en droit français
et serait très dangereuse pour la pérennité de la langue française comme
langue scientifique, technique et commerciale.
Une conséquence concrète de la ratification de ce protocole serait de
supprimer brutalement l’emploi de 1200 traducteurs français
hyper-spécialisés en brevets. Ceux-ci contribuent actuellement par leur
activité à enrichir les lexiques dans de nombreux domaines de compétence
scientifique et technologique en France mais aussi au Québec. Cette perte
constituerait donc une grave atteinte à la compétitivité internationale de
nos propres entreprises du Québec.
C’est également le plurilinguisme, reflet de l’identité et de la culture
de l’Europe, qui est directement menacé par le protocole de Londres.
L’accord de la France étant indispensable pour que ce traité entre en
vigueur, c’est elle qui détient le sort de ce protocole.
Au moment où Mme Ségolène Royal réaffirmera, mercredi, l’importance de la
francophonie, le fait que les députés de son parti acceptent de ratifier le
protocole de Londres serait incohérent avec la politique clairement
affichée par la France de défendre la langue française dans le monde.
À la XXIIIe session ordinaire de l’Assemblé Parlementaire de la
Francophonie ayant eu lieu à Rabat au Maroc du 29 juin au 23 juillet 2006,
une résolution a été émise, demandant aux Parlements membres de l’APF de
sensibiliser leur gouvernement sur les dangers de ce protocole qui accentue
le recul de la diversité linguistique en Europe. Malgré cela, le
gouvernement du Québec, qui est membre à part entière de cette institution,
n’a pas été très proactif à ce jour pour influencer les députés français
dans le sens du rejet de ce projet de loi.
Lien vers la résolution :
La France s’anglicise ! Si nous n’y portons pas une attention immédiate,
cette dérive est appelée à faire peser sur le Québec un risque considérable
sur la compétitivité de nos propres entreprises. La culture est un outil
important qui aide nos sociétés à conquérir de nouveaux marchés. Il serait
donc intéressant de connaître l’opinion de Mme Ségolène Royal sur le
sujet.
Pour plus d’information sur l’Office Européen des Brevets et le Protocole
de Londres, veuillez suivre ce lien :
Serge Savoie
Porte-parole au Québec de l’ADIF (Association pour le Droit à
l’Information en Français )
TÉL. : 450-674-6981
CELL. : 514-796-6981
serge_savoie@sympatico.ca
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
mercredi à l’Université de Montréal
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