L’exhortation du pape à se faire vacciner, publiée le 18 août, serait-elle un témoignage de jésuitisme dans son sens péjoratif de « caractère dissimulé, hypocrite, voire retors », suivant la définition qu’en donne le Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) ? À l’écoute de son intervention, il y a des points saillants qui accrochent, qui dérangent, qui choquent. Tentons un éclairage.
Il y a déjà une erreur sémantique dans son discours : parler de vaccins quand il ne s’agit que de prototypes de vaccins, tant que les essais de phase III ne seront pas terminés et sanctionnés par des autorisations de mise sur le marché permanentes qui acteront de leurs efficacités et innocuités respectives. « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », écrivait Brice Parain, même si Albert Camus est généralement crédité de ce mot (y compris par moi dans le passé).
« Vacciner, avec des vaccins autorisés par les autorités compétentes, est un acte d’amour. » Sauf que les autorités qui promeuvent les vaccins ne sont pas compétentes : cf. les fiascos des masques, tests, confinements et autres ubuesques oukases. De plus, elles ont menti et commis, dans la gestion de cette crise sanitaire, des actes que l’éthique réprouve, comme brider la liberté de prescrire des médecins ou interdire une molécule sur la base d’une étude bidonnée. Les nombreux conflits d’intérêts relevés chez des décideurs, les membres du Conseil scientifique et les relais médiatiques du pouvoir laissent planer, en outre, un légitime soupçon de corruption. Alors, l’acte d’amour pour un vaccin contre le tétanos ou la poliomyélite, je veux bien y croire, mais pas avec un prototype de vaccin pour une maladie peu létale comme le Covid-19.
« Se vacciner est un moyen simple mais profond de promouvoir le bien commun et de prendre soin les uns des autres, notamment des plus vulnérables », dit encore le pape. En théorie, il n’y a rien à redire, et nul homme de bonne volonté ne le refuserait si c’était vrai. Malheureusement, il y a des arguments sérieux qui contestent cette vision. Tout d’abord, il y a le rapport bénéfice/risque individuel qui semble très variable par type de population : favorable pour les anciens avec comorbidité, neutre ou défavorable pour les plus jeunes en bonne santé. Puis celui qui voudrait que l’on ne vaccinât pas en période d’épidémie/pandémie afin d’éviter de favoriser l’apparition de variants, comme l’indiquait le Pr. Montagnier. Idem, il y a l’intérêt de laisser se développer dans le corps social une immunité naturelle qualitativement supérieure à celle que produit un vaccin. Surtout, il y a le constat qu’être vacciné n’empêche pas de transmettre le Covid. En conférant une présomption d’immunité trompeuse, cela pourrait s’avérer très contre-productif. Enfin, il y a les effets indésirables, connus et non connus. L’omerta médiatique sur ce sujet permet de douter de l’intérêt sanitaire des vaccins pour la population. Mourir de thrombose ou de Covid, c’est toujours mourir. Quel beau pays de Cocagne que la Théorie, mais hélas, nous n’y vivons pas, et tenir la vaccination de masse contre le Covid pour un bien commun est très contestable.
Bref, l’injonction vaccinale papale me semble insuffisamment fondée en raison, en l’état actuel des connaissances de ceux à qui je fais confiance bien plus qu’à la doxa officielle et à ses vecteurs médiatiques. Je ne crois pas, pour autant, aux théories du complot qui feraient du pape François l’agent crypto-progressiste d’un monde transhumaniste, comme cela se lit parfois. Donc, je ne crois pas au jésuitisme ici. Certes, le pape François serait favorable à ce que Blaise Pascal soit béatifié, et il faut l’en remercier. Si « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point », la prééminence de l’amour n’éradique pas complètement la raison. Souhaitez-moi bonne chance pour ma prochaine confession.
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