Dans les contrats de fourniture de logiciel ou d’hébergement informatique, il y a un aspect essentiel qui est la réversibilité. C’est un peu comme de négocier les conditions du divorce dans le contrat de mariage, mais cela évite qu’un fournisseur prenne en otage son client en verrouillant du point de vue contractuel les obligations auxquelles il sera tenu pour que le client puisse poursuivre sa vie avec toutes ses données après la séparation. C’est un exemple de principe de précaution qui n’est que l’anticipation d’un événement possible/probable dont les conséquences pourraient être défavorables.
Sauf que ça ne fonctionne pas partout comme dans le monde de l’informatique. Prenez une personne atteinte de dysphorie de genre qui se ferait opérer : mastectomie, hystérectomie et phalloplastie dans le sens femme vers homme ; ou pénectomie et vaginoplastie, pose d’implants mammaires et rabotage de la pomme d’Adam dans le sens homme vers femme : ce sont des opérations lourdes dont la réversibilité semble compliquée ou impossible. C’est un aller sans retour et, en plus, vous rajoutez un bon cocktail d’hormones.
Il y a des personnes qui regrettent les modifications qu’elles ont infligées à leur propre corps. The Economist raconte l’histoire de Carol, en Californie, qui a subi des effets secondaires graves du fait de sa transition : douleurs, cholestérol, palpitations, anxiété, dépression. Elle a fini par arrêter la testostérone mais, bien sûr, tout ne redevient pas comme avant : si elle a retrouvé un niveau de cholestérol normal, elle garde sa pilosité faciale et ne retrouvera pas sa poitrine.
Le Dr Lisa Littman, qui a pour thème principal de recherche la dysphorie de genre, a récemment publié une étude portant sur une centaine de personnes ayant effectué une détransition de genre. Elle avait déjà encouru les foudres du lobby LGBT-YUIOP en évoquant la possibilité d’un effet de mode ou de contagion dans la dysphorie de genre soudaine en recrudescence chez les adolescents. Trois pourcentages de cette nouvelle étude méritent d’être mis en lumière.
49 % des personnes de la cohorte ont invoqué les complications médicales avérées ou craintes. C’est beaucoup.
Un chiffre stupéfiant : 55 % pensent ne pas avoir eu de diagnostic/d’évaluation adéquate par un médecin ou un spécialiste de la santé mentale. Est-ce à dire qu’aux États-Unis d’Amérique, la médecine est devenue une simple prestation de service à titre onéreux où se donner les moyens d’un diagnostic fiable importe peu quand se présentent des occasions de dollars générés par un traitement lourd ?
La logique se réinvite : seulement 24 % de ceux qui ont détransitionné dans cette population ont prévenu leurs thérapeutes. Cette perte de confiance est sans doute légitime, compte tenu des deux premiers chiffres.
Ces signaux devraient inciter à la prudence, mais il n’en est rien. Un père de Vancouver qui refusait le changement de prénom de sa fille et continuait à clamer que sa fragilité psychologique aurait dû lui interdire une transition s’est vu condamner à six mois de prison. Voilà.
Si les médecins et les juges sont complices, comment préserver les enfants ? Et quelqu’un peut-il m’expliquer le principe de précaution appliqué aux transitions de genre ?