La suite ?
La crise Power-Sarkoziste démontre une lacune de notre mouvement. En effet, notre mouvement a basé la reconnaissance internationale uniquement sur les relations franco-québécoise. On pensait, un peu bêtement, qu’après un référendum gagnant, les Français allaient naturellement nous reconnaître et que les États-Unis, invoquant la Doctrine Monroe, allaient suivre par orgueil. Avec un président français carrément hostile aux ambitions les plus nobles du Québec, nous sommes forcés de constater que les relations internationales du mouvement souverainiste ont échoué en mettant tous ses œufs dans le même panier.
Il est donc clair que le mouvement souverainiste doit diversifier ses contacts internationaux.
Le 18 juin dernier, Dimitry Rogozine, ambassadeur de la Russie à l’OTAN déclarait :"Que se serait-il passé si les représentants soviétiques s'étaient rendu au Québec afin de réclamer son adhésion au pacte de Varsovie?". Clairement, les Russes connaissent les ambitions du Québec. De plus, les Russes ont plusieurs contentieux avec le président bling-bling. La Russie a appuyé l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. La Russie s’oppose à l’élargissement de l’OTAN dans les ex-républiques soviétiques. Bref, la Russie s’oppose à l’hégémonie américano-européenne, dans ce qu’on appelle maintenant la « doctrine Medvedev ».
L’installation du port méthanier Rabaska, à Beaumont démontre également un intérêt marqué de la part de la Russie envers le Québec. Gazprom a choisi Beaumont, pas Cacouna. Évidemment, Beaumont est plus proche des marchés. Toutefois, le choix de Beaumont n’est pas dénué de sens stratégique. En effet, deux régions dictent la forme du gouvernement au Québec : Le 450 et la région de Québec. En choisissant Rabaska, Gazprom a choisi de s’installer dans une région pouvant fortement influencer le devenir Québécois. Gazprom n’est pas qu’une simple compagnie gazière. C’est la tête de pont de la Russie.
Les russes s’intéressent donc au Québec, c’est clair. À mi chemin entre l’Amérique du Sud et Mourmansk, le Québec a une position géostratégique évidente. De plus, l’indépendance du Québec représente le talon d’Achille du Canada, la pire menace pour la sécurité du Canada, selon Lawrence Cannon. Rappelons-le, le Canada s’oppose vigoureusement aux ambitions russes sur l’Arctique. La Russie a donc intérêt, pour permettre son expansion dans l’Arctique, d’affaiblir le gouvernement canadien. L’intérêt de la Russie envers le Québec pourrait rappeler également aux Américains et aux Français l’importance du concept de « sphère d’influence », un aspect majeur de la doctrine Medvedev.
Le président Sarkozy n’est pas sympathique à nos ambitions les plus justes? Allons voir ailleurs. Je suis persuadé que Pauline Marois pourrait être accueillie chaudement par le premier ministre Poutine, voire le président Medvedev. Après tout, ce serait sûrement l’occasion idéale de tisser des liens avec cette grande civilisation, voire d’organiser une série de matchs amicaux entre l’équipe nationale de hockey du Québec (un geste de rupture?) et celle de la Russie.
Après tout, lorsque les russes et les québécois parlent de hockey, ils parlent la même langue : Le Kovalev!!!
Se faire des amis
La crise Sarkoziste donne l'occasion de se faire de nouveaux alliés
Tribune libre
Frédéric Picard16 articles
St-Jean-Sur-Richelieu
Membre de l'Union démocratique pour l'indépendance du Québec (UDIQ)
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
6 février 2009Oui, Sarkozy est un valet, pour Paul Desmarais. «Sarko» semble fasciné par le personnage en question; je me demande s'il est une chose qu'il refuserait de faire, pour lui...
Et c'est vraiment triste, quoique ça me mette en colère aussi, de voir qu'une grande nation comme la France, est maintenant gouvernée par un petit bonhomme, particulièrement immature, au service d'une espèce de parasite comme Desmarais!
Je dis que Paul Desmarais est un parasite car, comprenons-nous bien, ce n'est pas un entrepreneur: c'est quelqu'un qui achète ou rachète des entreprises créées par les autres, si elles deviennent en difficulté, car il est très riche. Mais lui, comme tel, ne crée pas d'emploi; ni vraiment de richesse, à part strictement pour lui-même. Et son influence au Québec, est totalement disproportionnelle, aux intérêts qu'il possède ici, à savoir deux ou trois journaux. «Mononcle Paul», depuis longtemps, n'investit à peu près qu'au Canada anglais et qu'en France. C'est à se demander pourquoi notre statut à l'intérieur du Canada l'obsède à ce point, ce Franco-Ontarien qui, de toute façon, nous déteste!
Marcel Haché Répondre
5 février 2009Voilà bien un point de vue rafraîchissant,qui nous sort un temps du sentier battu et rabattu,de la vieille trail boueuse du ni-ni.
Lester B.Pearson disait :"qu'on le veuille ou pas,les américains sont nos meilleurs amis..."
Cela vaut aussi pour le peuple québécois, encore canadien.Soit,les américains sont nos meilleurs amis.Mais faut-il pour autant s'enfermer dans une amitié aussi exclusive,et verser dans la détestation de leurs rivaux,ces russes qui étaient naguère bien plus que des rivaux.En politique internationale,l'amitié n'est pas seulement intéressante,elle peut être intéressée.Pour le P.Q.ma foi,il y aurait là tout un geste de... rupture,en effet.
S'il en est un qui comprendrait alors les souverainistes,c'est bien le président français Sarkozi.