Si le projet de loi 59 devait être adopté dans sa forme actuelle, nous assisterions à l’ouverture d’une boîte de Pandore qui condamnerait d’une part les extrémistes radicaux et d’autre part les citoyens qui critiquent ces mêmes extrémistes. En termes clairs, haro sur les extrémistes pour autant que les critiques ne les attaquent pas.
Mais comment Philipe Couillard en est-il arrivé à proposer un projet de loi aussi alambiqué, à part le fait qu’il souhaite acheter la paix? Une erreur de stratégie qui aura pour effet de laisser libre cours aux extrémistes radicaux et qui tuera dans l’œuf toute forme de manifestations contre les extrémistes radicaux. Bref, de quoi réjouir Adil Charkaoui qui doit bien rire dans sa barbe devant l’éventualité d’un tel cadeau.
À force de vouloir sauver la chèvre et le chou, il m’apparaît clair que les grands perdants dans cette bouillabaisse législative seront sans contredit les Québécois qui se verront museler de toutes parts devant la montée croissante de l’extrémisme radical, une gifle éhontée de la part d’un gouvernement qui ne cherche en réalité qu’à protéger une partie de sa base partisane libérale!
La « liste d’épicerie », un exercice dégradant
Lors d’élections fédérales, il est de coutume que les autres paliers de gouvernements, provincial et municipal, dressent ce qu’il est convenu d’appeler leur « liste d’épicerie ».
Or, en lisant la liste du gouvernement Couillard, j’ai été renversé de constater à quel point la plupart de ses demandes n’auraient aucune raison d’être si le Québec disposait de tous ses leviers économiques.
J’en veux pour preuve les quelques éléments suivants : augmentation du financement pour les infrastructures, investissements fédéraux suffisants pour le développement nordique, reconnaissance du rôle des provinces dans la lutte contre le changement climatique, juste part d’investissements fédéraux en matière de défense et d’infrastructures navale, etc…
Un quémandage avilissant qui place les Québécois dans une situation de dépendance grotesque qui ne peut qu’entretenir ce sentiment colonialiste méprisant que nos amis fédéraux ont tellement de talent à exploiter…Bref, une « liste d’épicerie » qui, de toute façon, comme à chaque élection fédérale, se retrouvera rapidement dans le placard aux oubliettes!
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