En 1989, à Montréal quelques jours avant d'accrocher les tableaux d'une exposition que j'avais dédiée à la cause palestinienne, le responsable d'une association marocaine de Montréal est venu me voir pour retirer son appui à mon expo! Pourquoi demandais-je ? Il m'a répondu que Hassan II venait de faire un discours dans lequel il menaçait sérieusement de souiller la maison de tout marocain qui se trouverait en contact avec un palestinien!
La colère du roi serait provoquée par une tentative d'atteinte à la sécurité de l'état et la stabilité du régime. Deux palestiniens auraient été impliqués dans cette opération commando qui a été avortée à temps par les services secrets marocains.
J'ai retiré le petit mot de remerciements adressé à l'association marocaine de Montréal, mais je n'ai pas annulé l'exposition qui a eu lieu comme prévu à la Caisse populaire Desjardins de la Maison de Radio Canada. Quelques mois plus tard, je suis rentré au Maroc. Je n'ai jamais été arrêté, ni interrogé et la maison de mes parents n'a jamais été souillée.
Durant les années de plomb qui a duré une trentaine d'années, la peur de Hassan II était palpable même en dehors des frontières du royaume. "Avant, les marocains avaient peur de Hassan II, aujourd'hui, ils ont peur pour Mohammed VI". Cette phrase déclarée par un parlementaire marocain quelques jours avant le 20 février 2011, illustre un changement d'époque et une évolution des rapports entre les marocains et leur monarchie. Elle affirme néanmoins que la peur est toujours là! La peur du changement. La peur du chaos. La peur de l'inconnu. Depuis 12 siècles, les marocains n'ont connu qu'un système politique pour les diriger et assurer leur unité et leur stabilité, la monarchie.
Quelques jours avant le 20 février 2011, des milliers de marocains ont exprimé leur peur sur Facebook en multipliant les appels pour boycotter la grande manifestation appelée par quelques jeunes sur les pages de Facebook. Certains employaient des mots d'une violence inouïe. On les accusait d'être à la solde des "ennemis" du Maroc. On les qualifiait de traitres et faisait circuler leurs photos comme s'ils étaient des criminels recherchés.
Les plus modérés des monarchistes justifiaient leur peur en prétendant que ça ne servait à rien de manifester, que ça ne réglerait pas tous les problèmes comme par magie, qu'au lendemain de la manif, la corruption continuerait, que ce n'était pas bon pour le tourisme, qu'il ne fallait pas donner au monde l'impression que le Maroc c'est la Tunisie ou l'Égypte, que nous n'avions pas besoin de singer les autres, que la révolution marocaine était entamée depuis 20 ans déjà avec les réformes initiées par Hassan II et Mohammed VI, qu'il valait mieux des petits pas vers la démocratie qu'un grand pas vers le chaos..!
Mais ce qui devait arriver, arriva...!
Ce dimanche du 20 février 2011, ils étaient 383 mille marocains à marcher dans les rues de 53 villes. Dimanche le 20 mars ils étaient 653 mille et le 24 avril, un autre dimanche, ils étaient plus d'un million. Depuis le 20 février 2011, au Maroc chaque jour est un dimanche. Chaque jour, une vingtaine de manifestations sont organisées dans différentes villes du pays. Croiser des manifestants, cela fait partie maintenant du quotidien des marocains. J'en étais témoin lors de mon dernier séjours qui a duré deux mois.
Le 4 mai dernier, un mercredi à Rabat, en me rendant à un rendez-vous, j’ai croisé une centaine de personnes handicapées rassemblées face au parlement. Aussitôt j’ai sorti le micro de mon sac à dos, la voix des handicapés du Maroc s’est exprimée haut et fort en chants, en discours et en témoignages.
Armé d’une liste de revendications, le meneur de la manif a prononcé un long discours en concluant avec un slogan repris par la petite foule "L’intégration sociale de la personne handicapée est une responsabilité et une obligation nationale et internationale".
La mère d’un enfant handicapé a conclu son vibrant témoignage en me rappelant que la plus part des handicapés devant moi étaient en fait des mendiants. Elle m’a remercié d’avoir donné priorité à la manif des handicapés avant de passer le micro à l’autre manif juste à côté, celle des hauts-diplômés chômeurs qui étaient au moins 500.
Le même jour, j'ai assisté à une pièce de Daba Théâtre. Une troupe qui s'est donnée comme objectif de parodier l'actualité politique marocaine. Une actualité souvent façonnée par l'activisme du mouvement de 20 février. Le Daba théâtre est devenu un rendez-vous important pour les jeunes de toutes tendances politiques. J'ai bien noté, dans le débat qui a suivi la pièce, le même esprit qu'on retrouve dans la pièce elle-même. Un esprit de liberté, d'audace et d'absence totale de peur. Les créations de Daba Théâtre sont toujours présentées à la salle Gérard Philippe du Centre culturel français de Rabat, à deux pas du palais royal. Cliquez.
De retour chez mes parents, toujours dans la même journée, j'ai croisé un sit-in d'anciens soldats et ex-détenus de guerre par le Front du polisario. Certains avaient passés 25 ans de captivité entre les mains des rebelles sahraouis. Ils m'ont confié leurs revendications. Une reconnaissance et des indemnités pour services et sacrifices rendus à la nation. L'un des soldats me montraient ses doigts coupés. Comme d'autres détenus, il avaient été puni par ses geôliers pour avoir tenté de s'évader à plusieurs reprises. Au Maroc, la cause des soldats, anciens détenus du polisario, est la moins entendue. Le vent du mouvement de 20 février, lui a permis de retrouver une petite attention auprès de l'opinion publique. On attend toujours la réponse des autorités à leurs doléances.
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Comparé aux soulèvements populaires en Tunisie ou en Égypte, force est de reconnaître que le mouvement du 20 février n'a pas été réprimé avec la même violence, du moins au début. En une année, on compte en tout, une quinzaine de morts dont cinq dans la ville d'Al Husseima, le jour même du 20 février. À l'occasion du premier anniversaire du mouvement, des voix s'élèvent pour réclamer une enquête afin de déterminer la responsabilité de la mort des cinq jeunes trouvés carbonisés dans une banque de la ville. Les soupçons pèsent lourd sur les forces de l'ordre qui sont accusés aujourd'hui, par plusieurs manifestants témoins, d'avoir maquillé une bavure.
Les cinq victimes de la manifestation du 20 février 2011 À Al Husseima.
Durant les deux mois après le 20 février, les manifs se sont déroulés d'une façon globalement pacifique. Assistées sans être trop réprimées par les forces de l'ordre, du moins jusqu'à l'attentat de Marrakech. Le 28 avril, une bombe a été déclenchée à distance au grand Café Argana faisant 15 morts dont 7 touristes français. À partir de ce jour, la brutalité des forces de l'ordre à l'égard du mouvement a pris, comme par hasard, une autre dimension.
Ainsi, le sit-in organisé par les jeunes du 20 février le dimanche 15 mai à Témara devant le siège de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a été violemment réprimée par la police. Ce centre a été identifié par des anciens détenus politiques, comme un centre de torture. Cette violence policière rappelait un visage du régime qu’on croyait révolu. Un des leaders du mouvement (Oussama Khlifi) faisait partie des 15 manifestants admis en urgence.
Au mépris de tous les témoignages, le Ministre de la communication du précédent gouvernement a fait une déclaration reniant totalement l'existence d'une prison secrète à Témara. Il a parlé de bureaux administratifs relevant de la DST. Si le régime marocain n’avait rien à se reprocher, pourquoi s'était-il montré soudainement aussi violent ? La vérité a fini par éclater sur Tazmamart en 1990. Un jour ou l’autre, le Centre de la DST de Temara connaîtra le même sort.
On dirait que l’attentat terroriste de Marrakech, avait donné au régime le feu vert pour casser le mouvement du 20 février. D'ailleurs, les jeunes du mouvement étaient les premiers à dénoncer cet acte barbare. Plusieurs se sont déplacés à Marrakech pour faire don de leur sang aux blessés de l'attentat.
Oussama Khlifi admis à l'urgence le 15 mai 2011.
Au lendemain de la manif à Temara, le 16 mai, les forces de l’ordre se sont attaquées aux détenus salafistes de la prison de Salé. Alors que les deux télévisions nationales ont brillé par leur silence sur la répression à Temara, sur l’intervention policière de Salé, ils ont consacré un temps anormal aux images des gardiens blessés. Aucun mot, ni la moindre mention, sur les détenus blessés, dont un gravement.
Malgré les manifestations quotidiennes qui secouent le Maroc depuis un an, pour les grands médias occidentaux, le Maroc ne faisait toujours pas partie intégrante du printemps arabe. Il a fallu attendre l'attentat de Marrakech, pour que les médias occidentaux se tournent vers le Maroc. Mais leurs caméras se sont concentrées exclusivement sur les ravages de l’explosion au Café Argana. Des images qui ont fait le tour du monde. Mais aucune sur les manifestations quotidiennes. Aucun mot sur le mouvement du 20 février.
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Le 9 mars (17 jours après la première grande manifestation), Mohammed VI a répondu à la jeunesse marocaine par un discours qualifié d'historique par certains. D'ambigu et insuffisant par d'autres, notamment les jeunes du 20 février. Néanmoins, ce discours n'aurait jamais eu lieu sans l'existence du mouvement. Il a ouvert la porte à un nouveau rapport entre les marocains et leur monarchie. Sans répondre à toutes les revendications, le roi a néanmoins fait signe à son peuple qu'il est entendu. Il a annoncé que le processus des réformes démocratiques connaîtra une plus grande accélération avec l'adoption d'une nouvelle constitution prévue pour le 1 juillet lors d'un referendum. Le discours du Roi est évidement une réplique à la marche du 20 février. À partir du discours royal du 9 mars, le 20 février est devenu un mouvement avec lequel le régime devait désormais compter.
Un an plus tard, force est de constater que le discours du 9 mars s'est révélé une tentative de récupération politique du mouvement. Mais les jeunes ne sont pas naïfs. Ils n'ont jamais cessé de manifester. Après le référendum sur la nouvelle constitution adoptée à 98% et après les élections législatives du 25 novembre qui ont porté les islamistes au pouvoir, le mouvement du 20 février, loin de s’affaiblir, il a tendance a se radicaliser.
Ainsi dans les derniers mois, plusieurs jeunes du 20 février n'hésitent plus à réclamer, à visage découvert, la chute de la monarchie. Certains souhaitent le même sort à Mohammed VI que celui de Ben Ali et de Moubarak.
Et pourtant, au début du mouvement, contrairement aux manifestants en Tunisie et en Égypte, les jeunes de 20 février au Maroc avaient fait le choix de ne pas revendiquer la chute du régime. Tout en dénonçant les symboles du despotisme marocain, la personne du Roi a été épargnée de leurs slogans, excepté pour appeler à une monarchie parlementaire ou le Roi règne mais ne gouverne pas. Le régime marocain aurait-il manqué une occasion historique pour faire réellement la différence avec d'autres pays arabes ?
Dans un article que j'ai publié au lendemain du discours royal du 9 mars, je me suis demandé: "Que vaut la dignité d'un peuple si elle n'est pas reconnue dans la constitution ? Que vaut une constitution si elle n'est pas conçue avec et pour le peuple ? Que vaut le discours d'un roi, aussi solennel soit-il, s'il n'est pas dicté par les aspirations et les besoins de son peuple. Que vaut la majesté d'un Roi, si elle ne correspond pas à celle de son peuple ?".
Ces questions demeurent entières. Dans mes rencontres et mes discussions quotidiennes avec les marocains de tous les milieux, j'ai pris profondément conscience à quel point le 20 février correspond à un mouvement de fond qui trouve ses racines dans une vieille indignation qui habite l'ensemble des marocains.
L’indignation face à l’injustice, face aux écarts entre riches et pauvres, face à la corruption, face au chômage et face à un pouvoir makhzenien omniprésent et omnipotent. Même ceux qui se disent les moins politisés, les moins militants, ont toujours quelque chose à dénoncer. Même ceux qui se disent monarchistes, se sentent mal à l’aise devant le paradoxe d’un Roi, qualifié de Roi des pauvres et qui aurait multiplié sa fortune cinq fois depuis son arrivée au trône en 1999.
Ceux qui prétendent que l'enrichissement du Roi et le monopole de sa famille sur l'ensemble des secteurs de l'économie marocaine, sert à faire travailler les marocains, oublient ou font semblant d'oublier qu'un processus de démocratisation ne peut être fondé sur un tel despotisme. Les supporteurs de Ben Ali en Tunisie tenaient le même discours.
Depuis un an, le mouvement du 20 février a grandement contribué à faire entendre plusieurs causes dont la plus dominante, celles des diplômés chômeurs. Depuis 40 ans, d'autres soulèvements ont eu lieux au Maroc, souvent réprimées dans le sang. Le mouvement du 20 février se distingue par sa capacité d'avoir unis toutes les tendances politiques autour d'une revendication centrale, mettre fin au despotisme, au clientélisme et à la corruption. Même ceux qui percevaient le mouvement avec peur ou avec mépris ont dû reconnaître finalement que le 20 février correspondait à un mouvement de fond qu'il faudrait désormais considérer.
Le mouvement du 20 février n'est pas un parti politique, c'est une coalition politique majeur qui a réussit en une année à faire ce que 33 partis politiques n'ont pas réussi en 20 ans. Moi-même, ne vivant pas au Maroc, je me posais des questions sur l'impact d'un tel mouvement.
En côtoyant personnellement les jeunes du 20 févier, en passant parfois des heures à les regarder et les entendre brandir haut et fort les priorités et les urgences du pays en matière de justice sociale, d'emploi, d'égalité et d'indépendance de la justice, je m'incline devant la majesté de leur cause et de leur savoir faire politique. Par leur pacifisme, leur panache et leur détermination, ils ont fait preuve d'une élégance morale dont des générations futurs pourront être fiers.
Le mouvement du 20 février aura donné un coup de pouce historique à la transition démocratique. Il aura établie un rapport de force sans précédent entre les gouvernants et les gouvernés. Le point culminant de ce nouveau rapport a été illustré par la libération de prisonniers politiques et par la reconnaissance de la langue amazighe comme langue officielle dans la constitution. Mais le combat est loin d'être terminé.
Tout indique que les jeunes du mouvement de 20 février n'ont pas dit leur dernier mot. Plus rien désormais ne leur fait peur.
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Bientôt le Seuil publiera "Le Roi Prédateur" co-écrit par Catherine Graciet et Eric Laurent. D'après le résumé, ce livre déclenchera une bombe aussi forte que celle que "Notre ami le Roi" en 1990. Ce dernier a fait basculer tout le régime en l'obligeant à revoir ses méthodes. Grâce à "Notre ami le Roi", l'horreur de Tazmamart fût révélée au monde. Toute la question est de savoir aujourd'hui si Mohammed VI sera aussi alerte que son père. L'autre question: Si le mouvement du 20 février n'avait pas eu lieu, "Le Roi prédateur" aurait-il connu le jour ?
Pour en connaître l'ampleur, voici avec le résumé du livre:
"Mohammed VI est désormais le premier banquier, le premier assureur, le premier entrepreneur de bâtiments de son pays. Il y joue un rôle dominant dans l'agro-alimentaire, l'immobilier, la grande distribution, l'énergie et les télécoms. La fortune personnelle du roi du Maroc a quintuplé en dix ans, et le magazine Forbes le classe désormais parmi les personnalités les plus riches du monde. Que s'est-il donc passé depuis l'avènement du fils d'Hassan II ? Par le biais des holdings que contrôle la famille royale, avec l'aide du secrétaire particulier de Sa Majesté et la complaisance de nombre de dignitaires et de valets du pouvoir, c'est à une véritable mise en coupe réglée de l'économie du royaume que l'on assiste depuis plus de dix ans. Et si l'absolutisme royal selon Hassan II visait à assurer la pérennité de la monarchie, la structure de gouvernement mise en place par son fils est tout entière tendue vers l'accaparement privé. Voici ce système, et les hommes qui en tirent les ficelles, pour la première fois mis au jour au terme d'une minutieuse enquête de terrain, d'un examen fouillé des dossiers sensibles, de nombreuses rencontres avec les principaux témoins de cette royale prédation, y compris parmi les proches du Palais. Voici comment le souverain d'un des régimes désormais les plus menacés par la vague démocratique dans les pays arabes a transformé ses sujets en clients, l'Etat en machine à subventionner les intérêts de la famille royale, et notre pays en complice d'un désastre politique et moral auquel contribue, à son corps défendant, le contribuable français".
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Fadoua, la première et la seule femme marocaine à s'immoler par le feu depuis le 20 février 2011.
Samedi le 26 février 2011, au cimetière de Tadla Azilal, la marocaine Fadoua Laroui, 21 ans, a été accompagnée à sa dernière demeure par des centaines d’habitants. Lundi 21 février, elle s’est immolée publiquement par le feu devant l’hôtel de ville de "Souk Essabt" au centre du Maroc. Deux jours plus tard elle a rendu l’âme dans un hôpital de Casablanca, laissant deux enfants derrière elle.
Un moment de silence à la mémoire de cette jeune maman qu’on a traité de folle parce qu’elle a osé réclamer un droit fondamental, avoir un toit sur la tête pour toute sa famille et pour ses deux enfants. Un moment de silence à la mémoire d’une femme dont le crime est d’avoir réclamé un peu de dignité. Un moment de silence à la mémoire de la première femme arabe à se tuer par le feu en marge des protestations populaires dans plusieurs pays arabes.
Fadoua serait aujourd’hui vivante et probablement une jeune mère heureuse et reconnaissante si elle n'avait pas été expulsée avec toute sa famille de sa baraque sans jamais rien recevoir en retour. D’après plusieurs sources, elle aurait multiplié les appels aux autorités : "redonnez-moi ma baraque". On lui aurait répondu "Vas t-en espèce de folle". Selon les mêmes sources, le fait que Fadoua soit une mère monoparentale n’aurait pas aidé sa cause pour obtenir un logement social. L'enquête entourant sa mort traîne encore..
Le roi a beau incarner l’État, le Roi n'est pas partout. L’assistanat royale a ses limites. Tous ces pauvres et tous ces jeunes diplômés sans emplois qui rêvent de croiser le roi, pour mettre fin à leurs problèmes, se nourrissent plus d’utopie que d’espoir. Ce n’est pas de la charité dont les marocains très pauvres ont besoin. Ils ont besoin d’être entendus et respectés en tant que citoyens par l’État, quelque soit leur classe sociale.
Le cri d’alarme de Fadoua Laroui n'a pas eu l'impact de celui de Mohamed Bouazizi en Tunisie. Et pourtant, son dernier cri a été lancé le lendemain du 20 février. Un an plus tard, aucun écho, aucune réponse à ce cri. Ne pas l'entendre, ne pas le reconnaître, ne pas en prendre conscience, c’est choisir l’aveuglement comme option politique. Pas besoin de faire un dessin pour illustrer les conséquences d’une telle option.
Le Maroc n’est pas un pays pauvre. Le Maroc est un pays appauvri par les inégalités qui séparent les riches de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Cette réalité est le plus grand danger qui guette le régime de ce pays.
Observons un moment de silence à la mémoire de Fadoua Laroui et faisons d’une sorte qu’elle ne soit pas morte pour rien.
Mohamed Lotfi
anonymes Pao gmail.com
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
19 février 2012Magnifique analyse, monsieur Lofti. Merci.