Rousseau assume la responsabilité du papier commercial de la Caisse

Pertes de la Caisse: Rousseau parle de la «tempête parfaite»

Et c'est tout?...



Vincent Brousseau-Pouliot - (Montréal) Henri-Paul Rousseau accepte de prendre le blâme pour le fiasco du papier commercial à la Caisse de dépôt et placement du Québec.
« La situation du PCAA s'est développée pendant que j'étais premier dirigeant de la Caisse et, à ce titre, j'en assume pleinement la responsabilité », a-t-il dit ce midi lors d'un discours devant plusieurs centaines de personnes, dont les anciens premiers ministres du Québec Lucien Bouchard et Pierre-Marc Johnson, à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
M. Rousseau a aussi dit comprendre la réaction des Québécois devant les pertes de la Caisse. « Ces résultats ont semé l'émoi chez les Québécois, a-t-il dit. Je les comprends. Rien de plus normal étant donné l'importance de la baisse (...). »
L'ancien PDG de la Caisse a toutefois tenu à rappeler que la Caisse était "une institution de calibre mondial (...) bien positionnée pour l'avenir."
PDG de la Caisse entre 2002 et 2008, Henri-Paul Rousseau a été louangé à son départ de la Caisse. Sous sa gouverne, la Caisse a même battu le rendement de son rival ontarien Teachers' en 2006 et 2007.
Le bilan d'Henri-Paul Rousseau à la tête de la Caisse a toutefois été entaché par l'aventure du papier commercial, qui a coûté 5,9 milliards jusqu'à maintenant à la Caisse (dont 4 milliards en 2008). La Caisse détient 12,6 milliards de papier commercial, soit le tiers du PCAA non bancaire au Canada.
À cause du papier commercial et de la glissade boursière mondiale, la Caisse a connu la pire année de son histoire en 2008, affichant une perte de 39,8 milliards. L'actif net des déposants de la Caisse est ainsi passé de 155,3 à 120,1 milliards.
Le bas de laine des Québécois a vu ses actifs perdre 25% de leur valeur en 2008. Les grandes caisses de retraite canadiennes ont perdu en moyenne 18,4%, selon l'indice Banque Royale/Dexia. La Caisse figure ainsi au quatrième et dernier rang quartile des caisses de retraite. Sur trois ans, le rendement de la Caisse est de -3,2%, ce qui place l'institution au 4e rang quartile des caisses de retraite. Sur cinq ans, il est de 3,1%, ce qui laisse l'institution au troisième rang quartile.
Si la Caisse a connu une année plus difficile que ses pairs, c'est surtout parce qu'elle a investi massivement dans le papier commercial adossé à des actifs (PCAA), un véhicule d'investissement supposément sûr qui comprenait notamment des hypothèques à risque mais dont la valeur a chuté en raison de la crise immobilière américaine.
Henri-Paul Rousseau a quitté la Caisse l'an dernier afin de joindre les rangs de Power Corporation du Canada (propriétaire de La Presse). Il a été remplacé à la Caisse par son dauphin Richard Guay, qui a démissionné en janvier dernier. M. Guay a passé la moitié de son mandat de quatre mois en congé de maladie. Fernand Perreault, un vieux routier de la Caisse jusque là responsable des investissements immobiliers, assure l'intérim.
Le nouveau président du conseil d'administration de la Caisse, Robert Tessier, dont la nomination a été confirmée la semaine dernière par le gouvernement Charest, a indiqué vouloir nommer le prochain président et chef de la direction de la Caisse au cours des prochaines semaines. Luc Bertrand (ancien PDG de la Bourse de Montréal), Christiane Bergevin (PDG de SNC-Lavalin Capital et membre du CA de la Caisse), Pierre Shedleur (PDG de la Société générale de financement) et Jean Houde (sous-ministre au ministère québécois des Finances) sont les principaux candidats à la succession de M. Guay.
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Pertes de la Caisse: Rousseau parle de la «tempête parfaite»

Vincent Brousseau-Pouliot - (Montréal) Comment la Caisse a-t-elle perdu 39,8 milliards en 2008? Henri-Paul Rousseau parle de «tempête parfaite».
«À l'automne, la Caisse a été frappée de plein fouet par une combinaison de facteurs qui a créé une tempête parfaite», a-t-il dit ce midi devant un auditoire de plusieurs centaines de personnes à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Selon l'ancien dirigeant de la Caisse, trois facteurs ont provoqué les pertes colossales de la Caisse : la baisse généralisée de tous les marchés d'investissement, le coût de la protection contre la fluctuation des devises et l'achat de 12,6 milliards de papier commercial.
«Cette tempête parfaite a frappé tout le monde. Aucun grand investisseur nord-américain n'y a échappé, a dit M. Rousseau. Mais la crise financière mondiale n'a pas frappé tout le monde également. La Caisse a été plus durement frappée que ses pairs canadiens pour trois raisons : premièrement, l'impact des règles comptables qui lui sont propres; deuxièmement, l'impact de la politique de la Caisse en matière de protection contre les fluctuations de change, et troisièmement, l'impact du papier commercial.»
M. Rousseau refuse toutefois d'être alarmiste pour la suite des choses à la Caisse. Il cite notamment les investissements immobiliers de la Caisse, dont la valeur a diminué en 2008 malgré une hausse des loyers. Il se dit confiant que la valeur de ces investissements augmentera à nouveau afin de refléter sa valeur réelle. «L'argent ne s'est pas envolé», dit-il.
L'ancien professeur d'université et dirigeant à la Banque Laurentienne a aussi défendu la politique de protection contre la fluctuation des devises de la Caisse. «La Caisse n'a pas voulu jouer au yo-yo avec l'actif des déposants», dit-il.


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