« C'est comme si on n'avait rien compris. » Le message de la Coalition des citoyens engagés pour la sécurité ferroviaire à Lac-Mégantic est sans équivoque. Ni Ottawa ni l'industrie ferroviaire n'ont vraiment tiré de leçon de la tragédie de Lac-Mégantic.
« On ne se considère pas, cinq ans après la tragédie, en toute sécurité », a lâché vendredi le porte-parole de la Coalition, Robert Bellefleur.
Pour s'appuyer, il note l'augmentation du nombre de trains partis à la dérive, et ce, bien que ce soit la « cause première » de la tragédie. Il montre particulièrement du doigt l'« autorégulation » qui sévit, selon lui, dans l'industrie.
Tant et aussi longtemps que les maîtres d'oeuvre seront les compagnies, on va assister probablement à des dérives de train, des accidents.
Robert Bellefleur, porte-parole de la Coalition des citoyens engagés pour la sécurité ferroviaire à Lac-Mégantic Photo : Radio-Canada
Pour lui, il est inconcevable que des trains soient toujours stationnés à Nantes, d'où est parti celui qui a explosé au centre-ville de Lac-Mégantic dans la nuit du 5 au 6 juillet 2013. « Ils transportent souvent de 20 à 30 citernes de gaz propane. C'est inacceptable. C'est comme si on n'avait rien compris », dénonce-t-il.
Selon lui, il faudrait une enquête publique indépendante pour faire la lumière sur ce qui s'est passé. Et qui permettrait enfin, dit-il, « de mettre fin à cette espèce de contrôle des barons de chemin de fer sur la loi ».
Sur le chemin parcouru
La Ville de Lac-Mégantic, pour sa part, a fait un bilan du « chemin parcouru » depuis la tragédie ferroviaire. La mairesse, Julie Morin, a tenu à souligner le « courage » et le « dévouement » des citoyens durant les dernières années.