L’année a été riche en actualités au fédéral, mais surtout en controverses. Retour sur les événements, de l’abandon d’une des promesses phares du gouvernement Trudeau, soit la réforme électorale, aux problèmes éthiques dans lesquels sont englués les libéraux.
JANVIER
♦ Le premier ministre procède à un remaniement ministériel important pour faire face à l’arrivée en fonction de Donald Trump. Entre autres, Trudeau montre la porte à Stéphane Dion, jusque là ministre des Affaires étrangères. Celui-ci quitte la politique active. Il deviendra ensuite diplomate. De son côté, le député québécois François-Philippe Champagne accède au cabinet, devenant ministre du Commerce international.
FÉVRIER
♦ Une première rencontre « rassurante » entre Justin Trudeau et le nouveau président américain Donald Trump.
♦ Le gouvernement Trudeau annonce qu’il renie sa promesse de réformer le mode de scrutin avant les prochaines élections en 2019.
♦ L’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne est adopté.
MARS
♦ Ottawa dépose un budget prudent, toujours déficitaire et sans éclat. Le budget 2017 est écrit à l’encre rouge avec un déficit de 28,5 G$ pour cette année. Le document prévoit que le déficit va continuer de se creuser au moins pendant cinq ans, sans plan de retour à l’équilibre budgétaire. En campagne, les libéraux s’étaient pourtant engagés à de « petits » déficits de 10 G$ et d’équilibrer les finances en 2019.
♦ Martine Ouellet est officiellement désignée chef du Bloc québécois. Malgré ses nouvelles fonctions, elle continue de siéger comme députée indépendante à l’Assemblée nationale du Québec.
♦ Les cadets victimes d’une explosion en 1974 à la base de Valcartier obtiennent une compensation 43 ans plus tard.
♦ Le député montréalais Nicolas Di Iorio est dans l’embarras après avoir fait une blague de mauvais goût à une collègue conservatrice en sous-entendant qu’elle est une danseuse nue.
AVRIL
♦ Le vice-amiral Mark Norman fait l’objet d’une enquête. Il est soupçonné d’avoir divulgué des informations confidentielles à une société proche du chantier maritime Davie, à Lévis.
♦ Les élections partielles ont vu les libéraux retenir trois châteaux forts dans Saint-Laurent (avec Emmanuella Lambropoulos en photo), Ottawa-Vanier et Markham-Thornhill, tandis que les conservateurs ont continué à dominer les deux circonscriptions dans Calgary libérées par le départ de Stephen Harper et Jason Kenney.
♦ Après des mois d’attente, le gouvernement Trudeau accouche d’un projet de loi légalisant le cannabis récréatif en juillet 2018. La pièce législative est floue, soulève bien des questions et pellette plusieurs tâches dans la cour des provinces. Depuis, les tentatives pour préciser l’encadrement du pot au pays ont accaparé une bonne partie des agendas des politiciens de tous les paliers et des membres de la société civile pendant le reste de l’année.
MAI
♦ Le ministre de la Défense nationale Harjit Sajjan subit un feu nourri de critiques parce qu’il s’est décrit à tort comme l’« architecte » d’une importante opération militaire en Afghanistan. Certains vont jusqu’à réclamer sa démission.
♦ Andrew Scheer est élu à la tête du Parti conservateur du Canada. Le Québécois Maxime Bernier essuie une défaite crève-cœur, passant à deux doigts de diriger les bleus. La course a été marquée par les frasques de l’homme d’affaires Kevin O’Leary ainsi que par les difficultés en français de bon nombre des 14 candidats.
♦ Le sénateur Don Meredith, qui a entretenu une relation inappropriée avec une mineure, annonce qu’il quitte son poste.
JUIN
♦ Le Bloc québécois passe à deux doigts d’éclater. Une bonne partie du caucus se mutine, ce à quoi la nouvelle chef Martine Ouellet réplique que « la récréation est finie ». Elle finit par calmer le jeu.
♦ La candidate désignée par les libéraux de Justin Trudeau au poste de commissaire aux langues officielles retire sa candidature à l’issue d’une vive controverse. Plusieurs voyaient en Mme Meilleur un choix partisan.
♦ Le gouvernement libéral dépose son projet de loi qui a pour but d’améliorer la transparence et l’ouverture de l’appareil fédéral en réformant la Loi d’accès à l’information. Or, les libéraux de Justin Trudeau ont renié leur promesse électorale d’assujettir les bureaux des ministres et du premier ministre à cette loi.
JUILLET
♦ Le ministre des Finances Bill Morneau dévoile sa controversée réforme qui vise à abolir des échappatoires fiscales qu’utilisent de riches professionnels comme des médecins et des avocats pour payer moins d’impôt. Le tout provoque un tollé, si bien que le ministre reculera ensuite deux fois.
♦ Omar Khadr est indemnisé dans la controverse. Ottawa lui verse 10 M$. Enfant-soldat selon certains, terroriste selon d’autres, M. Khadr réclamait 20 M$ au Canada dans une poursuite civile pour l’avoir laissé croupir dans la prison américaine de Guantanamo à Cuba.
♦ Julie Payette est officiellement nommée gouverneure générale. On apprend quelques jours plus tard que l’ex-astronaute a déjà été arrêtée et accusée d’agression en 2011 aux États-Unis. Les procédures avaient été ensuite abandonnées. N’empêche que cette révélation fait grand bruit. Mme Payette sera assermentée en octobre.
AOÛT
♦ L’arrivée de migrants à la frontière près de Saint-Bernard-de-Lacolle, au Québec, prend une ampleur inégalée. L’armée doit installer un camp temporaire pour abriter les centaines de demandeurs d’asile qui traversent des États-Unis. La gestion du fédéral est vertement critiquée.
♦ Justin Trudeau procède à un autre remaniement ministériel. Entre autres, il mandate deux ministres pour tenter de régler les enjeux autochtones.
♦ Les États-Unis, le Canada et le Mexique entament une série de négociations sur l’ALENA. Le président américain Donald Trump a plus d’une fois promis de déchirer cette entente, cruciale pour l’économie canadienne.
♦ Le député libéral Darshan Kang aurait tenté d’acheter le silence de sa présumée victime. Il aurait offert 100 000 $ à l’une de ses employées, qui allègue avoir été harcelée sexuellement par lui.
SEPTEMBRE
NETFLIX
♦ Mélanie Joly dépose sa « politique culturelle », dont le plus gros morceau est une entente avec Netflix. Jugée carrément injuste, la décision du fédéral de ne pas taxer Netflix entraîne de vives critiques qui ne se sont toujours pas taries.
OCTOBRE
♦ Jagmeet Singh remporte haut la main la course à la chefferie néo-démocrate. Le soir même, il tend la main aux Québécois.
♦ Le candidat libéral Richard Hébert remporte l’élection partielle au Lac-Saint-Jean.
♦ Le gouvernement annonce la réduction du fardeau fiscal des petites entreprises.
NOVEMBRE
♦ L’autorisation des lames de 6 cm et moins dans les avions par Ottawa fait réagir et sème l’inquiétude.
♦ Justin Trudeau offre les excuses du Canada aux ex-fonctionnaires fédéraux et ex-militaires victimes d’une chasse aux sorcières en raison de leur orientation sexuelle par le passé.
♦ Les « affaires » Morneau. Le ministre des Finances Bill Morneau est visé par une série d’allégations concernant des conflits d’intérêts et des questions éthiques relativement à ses avoirs. L’homme d’affaires et no 2 du gouvernement Trudeau est dans l’embarras au point où on réclame sa tête.
♦ Les Paradise Papers impliquent le grand argentier libéral et proche de Justin Trudeau, Stephen Bronfman. Selon la fuite de documents, Bronfman se serait associé à l’ex-sénateur libéral Leo Kolber pour mettre sur pied différents stratagèmes afin de cacher 60 M$ US dans les paradis fiscaux. Ce que les principaux intéressés ont nié. Le premier ministre a affirmé avoir « reçu des assurances » que « tout était conforme ». Justin Trudeau est tour à tour accusé de protéger ses riches amis et de manquer de jugement.
♦ La décision du gouvernement Trudeau de ne pas commander un 2e navire ravitailleur au chantier Davie mobilise la communauté d’affaires, les maires et Québec pour éviter des centaines de mises à pied au chantier de Lévis. Malgré la pression, le fédéral garde le cap.
DÉCEMBRE
♦ Justin Trudeau est sévèrement blâmé pour avoir violé la Loi sur les conflits d’intérêts en séjournant sur l’île privée d’un philanthrope milliardaire l’hiver dernier pour ses vacances des Fêtes. Aucune sanction n’est imposée et le premier ministre s’excuse.
♦ Le juge québécois Richard Wagner est nommé à la tête de la Cour suprême du Canada.