Pendant la plus grande partie de son mandat, le premier ministre Philippe Couillard a cherché à se distancier de l’ère Charest. Les squelettes libéraux du passé récent ne viendraient pas faire une danse de l’épouvante sous sa gouverne.
Lors des célébrations du 150e anniversaire du Parti libéral du Québec (PLQ), samedi soir, M. Couillard a consacré son alliance avec M. Charest, un homme dont la voracité en matière de financement politique a plongé le PLQ dans la tourmente. Quel revirement ! Quel mauvais calcul politique à moins d’un an des élections provinciales!
L’allocution de M. Charest réconfortera probablement la base militante, nostalgique des années grandioses de règne du PLQ. Elle inquiétera tous ceux qui, en dehors de la famille libérale, s’interrogent sur les valeurs morales du PLQ et sur sa capacité de résister à l’influence des affairistes. En fixant des objectifs de financement disproportionnés (100 000 $ par ministre) et en permettant à l’argentier bénévole Marc Bibeau de jouer un rôle surdimensionné dans son entourage politique, Jean Charest a jeté le discrédit sur le PLQ du temps où il était premier ministre. Il a fait courir à ses cabinets ministériels le risque de se placer en situation de conflit ou d’apparence de conflit d’intérêts par rapport aux firmes qui sollicitaient des contrats publics et qui soutenaient le PLQ. La tenue de la commission Charbonneau et l’enquête en cours de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) sur le financement du PLQ découlent de son indolence à mettre une distance entre le financement du parti et les affaires du gouvernement.
Bien sûr, M. Charest bénéficie de la présomption d’innocence. Bien sûr, la commission Charbonneau n’a trouvé qu’un lien « indirect » entre le financement politique et l’octroi des contrats publics au provincial, gracieuseté de l’incompréhensible dissidence du commissaire Renaud Lachance. Il n’en demeure pas moins que M. Charest est porteur d’un héritage toxique pour le PLQ.
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