Un grand québécois: Lucien Bouchard

Ressentir

Tribune libre

Lucien Bouchard m'est toujours apparu comme un homme loyal et réfléchi. Son parcours d'homme politique laisse percevoir des apparences contraires suite à ses changements d’allégeances. Dans le documentaire « Nation, huis clos avec Lucien Bouchard », il donne l'image d'un homme engagé, loyal à ses convictions profondes, un nationaliste de coeur mais aussi un souverainiste de raison. Bien entendu, les intégristes de la souveraineté qui croient en l'absolu lui reprocheront toujours ses doutes et sa prudence. Lucien Bouchard admire René Lévesque car il en est le fils spirituel.
Son cheminement de pensée en rapport avec l'objectif d'une autonomie plus respectueuse des aspirations québécoises suit la même trajectoire que celle de la majorité des québécois. Bien qu'ayant voté oui aux deux référendums, je comprends la majorité du non d'avoir hésité. Pour moi, ils font partie des personnes à convaincre. Pas les convaincre avec la notion du "crois ou meurt" mais avec des arguments qui reflètent une profonde conviction que c'est la chose à faire. Ma perception, c'est que Lucien Boucharda d'abord été fidèle à ses convictions et non pas à des visions politiques partisanes changeantes au gré des pressions politiques et économiques.
L'histoire rend hommage à un homme qui se tient debout face à l'adversité au risque de perdre des amis et ses liens affectifs. Il s'agit de rappeler son désengagement face au rapport Charette et le bris de ses liens avec le parti conservateur de Brian Mulroney ou de sa position de prudence face à l'absolutisme de Parizeau sur la question référendaire ou encore sa lucidité dans la nécessité de l'équilibre budgétaire de l'État québécois.
Lucien Bouchard est un homme de ressenti, un homme politique qui a du flair comme en ont les grands hommes politiques qui l'ont inspiré.
Je crois tout comme lui que le Québec est une nation qui se construit. Il est nécessaire d'inculquer à notre jeunesse le sens profond du "J e me souviens" et d'intégrer les nouveaux arrivants en affirmant nos valeurs profondes et en faisant l'effort de diriger leurs aspirations vers des objectifs communs. Si nous atteignons bien ces objectifs, le Québec sera en bonne position


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3 commentaires

  • Jean-Claude Michaud Répondre

    27 août 2014

    Bravo monsieur Ouellet, merci pour votre texte! Sur ce site trop de gens critiquent pour critiquer. Les concours de pureté idéologique sont le principale problème du mouvement souverainiste et indépendantiste. Lucien Bouchard était certes torturé sur la question indépendantiste, je crois que l'homme voulait surtout une reconnaissance de la nation Québécoise et une souveraineté accrue dans un nouveau partenariat d'égal à égal. On peut critiquer ce projet mais ce dernier demeure un grand projet nationaliste auquel beaucoup ont cru.
    Pour rassembler les Québécois, il faut aller chercher tout le monde et cesser de diviser. D'ailleurs le bloc est fini parce qu'il ne rassemble plus.
    Il faut un projet positif pour le Québec pas un combat revanchard. Si le Québec devient un pays ça doit être pour s'épanouir et non pour se venger du Canada ou contre nos voisins Canadiens.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    26 août 2014

    "Il est nécessaire d’inculquer à notre jeunesse le sens profond du "J e me souviens" et d’intégrer les nouveaux arrivants en affirmant nos valeurs profondes et en faisant l’effort de diriger leurs aspirations vers des objectifs communs."...
    -Genre: "Mon fils, souviens-toi de toutes nos victoires comme peuple et sers t'en comme ligne de conduite face aux haines raciales canadian..."
    -"Hé, nouveaux arrivants, nous sommes une minorité linguistique en Amérique, nous perdons des plumes à chaque jour. On a besoin d'aide pour nous défendre contre le Canada qui vous accueille...intégrez-vous à nous, s.v.p."
    Allons, les jeunes en ont soupé de la magouille. Et les musulmans, même francophones, ne s'intègrent pas!
    Nous avons perdu assez de temps à adorer des veaux d'or, des sauveurs "charismatiques", en particulier des orateurs qui adorent s'entendre pérorer... puis, frustrés, s'en vont vendre du pétrole sale.
    Les vrais indépendantistes ne peuvent compter que sur eux-mêmes: s'unir, se concerter, rédiger une Constitution pour le pays du Québec et l'adopter majoritairement. Une équipe démocratique émergera toujours de ces travaux, quand viendra l'heure d'établir les règles précises d'usage de la Constitution dans un nouveau pays pour les nations.

  • François A. Lachapelle Répondre

    26 août 2014

    Vous admirez Lucien Bouchard sans poser de questions comme les suivantes.
    Q-1 Le 14 décembre 2000, pourquoi Lucien Bouchard PM du Québec a-t-il voté en faveur de la motion contre le citoyen Yves Michaud sans savoir quels avaient été les déclarations reprochées à Yves Michaud ? Condamner un citoyen sans preuve et sans lui permettre une défense est contraire à notre État de droit. Et pourquoi l'avocat Bouchard ne s'est-il pas excusé depuis cette malheureuse journée auprès de Yves Michaud ?
    Q-2 Dans le documentaire de Carl Leblanc, intitulé NATION: HUIS CLOS AVEC LUCIEN BOUCHARD, pourquoi en aucun moment Lucien Bouchard n'émet pas un doute sur le résultat du 30 octobre 1995 au soir dans le sens d'un référendum volé par les malversations du Fédéral, le Fédéral ayant bafoué les règles du jeu établies par les députés de l'Assemblée nationale ?
    ndlr: le 30 octobre 1995 au soir, les trois chefs du OUI auraient dû déclaré qu'ils prenaient les résultats en délibéré afin d'effectuer des vérifications sur la légalité de ceux qui ont voté. Concilier la liste des voteurs avec les détenteurs de la carte soleil du Québec, vérifier si des étudiants habitant hors Québec ont voté (ex: cela a été confirmé par des individus de l'U. Bishop), vérifier combien de nouveaux citoyens au Québec ont été assermentés en 1995 en comparant les chiffres avec les années précédentes. Légalité sans légitimité peut ouvrir la porte à une déclaration de nullité du référendum du 30 octobre 1995.
    L'accélération de l'admission de nouveaux citoyens dans les Cours fédérales de la citoyenneté (on doit connaître le nombre pour les 12 mois précédant le 30 octobre 1995) prêtant allégeance à sa Gracieuse Majesté est une garantie de vote assuré pour le NON et un déni de démocratie. En quoi ces nouveaux Québécois pouvaient-ils comprendre l'enjeu de ce référendum ?
    Fermer les yeux devant une telle évidence relève d'une naïveté ou d'une démission qui s'explique difficilement chez un avocat d'expérience comme Lucien Bouchard.
    Dans le dossier des gaz de schiste, Lucien Bouchard a essayé d'être plus pugnace. Pourquoi ne l'a-t-il pas été pour défendre l'avenir du peuple du Québec ?
    Un référendum volé n'est pas un référendum perdu.
    Dans le documentaire de Carl Leblanc, selon les propos de Lucien Bouchard qu'il faudrait vérifier auprès de Monsieur Dufour qu'il a mentionné, on apprend que Jacques Parizeau était incommunicado par téléphone. Devant l'urgence de la situation, Lucien Bouchard n'avait qu'à aller au devant de Monsieur Parizeau et de forcer la porte pour consolider la stratégie des minutes à venir, incluant Mario Dumont. Le discours final de cette journée référendaire pouvait attendre.
    J'ai bien aimé le documentaire de Carl Leblanc et les faits historiques rapportés, certains ayant besoin d'être validés par une 2e source indépendante. Cependant, Monsieur Bouchard l'a lui-même reconnu qu'il ne voulait pas faire de politique et à mes yeux, il n'avait pas la stature d'un politicien rusé. Sa sincérité ne suffisait pas.