Dans quelques jours, soit le 14 mai, l’organisation du Québécois soulignera son dixième anniversaire. Dix ans, c’est un peu l’âge de Gavroche, le gamin parisien inventé par Victor Hugo, qui symbolise la résistance et l’esprit révolutionnaire.
Si aujourd’hui l’organisation, mise sur pied par Patrick Bourgeois et Pierre-Luc Bégin, semble bien installée, il n’en fut pas toujours ainsi. Au départ, l’idée était de créer un journal indépendantiste, Le Québécois, qui soit en mesure de faire pendant aux médias sous contrôle fédéraliste. Pari insensé s’il en est, mais néanmoins essentiel, et tenu à bout de bras par une équipe à laquelle viendra se greffer René Boulanger.
Depuis, l’entreprise a fait des petits: un site Internet, une maison d’éditions, Québec-Radio, le Réseau de résistance du Québécois… et, comme une telle organisation ne peut compter que sur ses propres forces, une boutique de produits dérivés pour financer une partie de ses activités.
Une telle entreprise comporte son lot de défis, certains gigantesques, car vous comprendrez aisément que l’État canadien ne fait pas de quartier à quiconque entend le faire battre en retraite, puis, à plus forte raison, lui indiquer la sortie, même démocratiquement.
C’est d’ailleurs ce que raconte Patrick Bourgeois dans son livre Résister, dont le lancement aura lieu samedi, qui relate le parcours jonché d’obstacles, parfois de revers, mais aussi de victoires de l’organisation. Le livre est donc à la fois une chronique exhaustive de l’organisation depuis ses débuts et un bilan de ses actions. Ce n’est pas une histoire figée, puisqu’elle se poursuit toujours et inlassablement, mais davantage l’aventure de toute une vie. Car, on l’aura compris, c’est dans la détermination et dans la durée que l’on reconnaît le militant.
À l’heure où certains souverainistes se prélassent dans le surplace ou perdent leur temps en palabres, les militants du RRQ se préparent aux combats qui les attendent. Je n’ai pas gardé grand-chose de ma vie antérieure maoïste, si ce n’est cette certitude exprimée naguère par le grand timonier que la révolution n’est pas un dîner de gala. Il faut avoir la couenne dure pour résister aux multiples intimidations que nos adversaires fédéralistes useront, aux constantes attaques qu’ils dirigeront contre nous.
Là encore, les membres de l’organisation du Québécois y ont goûté plus souvent qu’à leur tour. Quand Patrick Bourgeois a osé écrire que Jean Charest n’avait pas les moyens de financer le train de vie qui est le sien, avec l’affaire des résidences secondaires, il reçut une mise en demeure de l’un des plus gros cabinets d’avocats du Québec. Bourgeois refusa toutefois de retirer ses propos. On apprit par la suite que Charest touchait un salaire secret annuellement du Parti libéral du Québec.
Et la jeune histoire de l’organisation est remplie de petites et grandes escarmouches, mais aussi de luttes plus vigoureuses, comme celle menant à l’annulation de la reconstitution de la bataille des Plaines d’Abraham, ou encore celle de la réception faite au prince Charles.
Certains souverainistes timorés ont cherché à diaboliser le RRQ, notamment en laissant entendre qu’il était violent, alors que même en cherchant bien vous ne trouverez aucune trace de violence dans les gestes qui ont été posés. Quant aux propos tenus, que d’aucuns qualifient parfois d’inconvenants, il est certes vrai qu’on est loin de la mièvrerie qui caractérise trop souvent ce qu’on entend de la part des souverainistes gnangnan, mais il faudra s’y faire, car l’organisation n’entend pas édulcorer son style de sitôt. Exit la moumounerie!
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Le 10e anniversaire de l’organisation du Québécois se tient samedi, le 14 mai, au Cabaret du Mile-End, 5240, avenue du Parc, à Montréal.
Les portes ouvrent à 15 heures. À 18 heures, c’est le lancement du livre de Patrick Bourgeois, suivi à 20 heures d’un spectacle.
Bienvenue à tous les indépendantistes !
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