Réhabiliter l’humain

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La misanthropie écologiste



Les débuts d’année sont une occasion de voir la vie avec optimisme. Les misères de l’an dernier semblent loin derrière et la nouvelle année s’amorce gonflée de ses promesses et de nos bonnes résolutions.




Cela me donne une occasion de parler du pessimisme profond qui règne dans une partie de notre jeunesse. Il y a quelques semaines, un jeune couple interviewé par Le Journal avait provoqué des réactions en mentionnant refuser d’avoir des enfants pour le bien de la planète. Un humain de plus serait source de pollution.




À la mode




Plusieurs y ont vu des originaux, des marginaux, représentatifs de rien. Erreur. En fin d’année 2018, j’ai été estomaqué d’entendre des jeunes tenir le même genre de discours. Vérifiez vous-même auprès de jeunes : ils vous diront que cette vision des choses, bien qu’elle soit loin d’être majoritaire, circule de plus en plus.




Surtout, cette noirceur s’enracine dans une nouvelle vision du monde plus large. Un monde de bons et de méchants. Du côté des bons, la planète, les animaux, les plantes, l’eau. Du côté des méchants, les êtres humains.




Il s’agit d’un regard sur le monde plus que pessimiste. L’humain est le mal. Il détruit. Il tue des animaux pour les manger (ce qui serait supposément contraire aux lois de la nature). Dans sa folie dévastatrice, l’humain va tout détruire incluant sa propre planète. Conclusion indiscutable : la fin du monde s’en vient.




Un enfant ?




Mettre un enfant au monde relèverait donc de la folie. Accroître son empreinte écologique, ajouter sur Terre un pollueur et un destructeur supplémentaire. Tout cela pour que le rejeton finisse en souffrances dans les affres de la fin du monde.




Je caricature, mais je ne ris pas. Je suis plutôt terrorisé d’imaginer un nombre grandissant de jeunes autour de nous pensant de cette sombre façon. Des gens convaincus d’avoir tout compris, et convaincus que les autres ne sont tout simplement pas « conscients ».




Au moment d’établir la personnalité de l’année 2018, le magazine Time a eu recours au vote du public. Parmi les meneurs dans le vote populaire, on pouvait retrouver la planète Terre. Sympathique à première vue ? J’y vois plutôt un regard terrible sur l’humanité. On voterait pour la planète, une boule de roche et d’eau, parce qu’aucun humain n’en vaut la peine, alors que la planète, elle, survit courageusement, malgré qu’elle soit victime de tous ces mécréants.




Pour 2019, je me permets de proposer un regard plus optimiste. Dans l’histoire, l’être humain a fait des horreurs et des erreurs, des guerres et des destructions. Mais en parallèle, il a fait des merveilles. La science et la technologie ont amélioré notre sort collectif et ce n’est pas fini.




Bien sûr, il faut prendre soin de notre planète. Trouver les moyens durables pour se nourrir, se loger et se déplacer.




Mais en gardant à l’esprit que ce qu’il y a de beau sur la planète, c’est l’humain. Et ce qu’il y a de magnifique, ce sont ses enfants.