Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, est un homme riche. Ce n’est pas un défaut, mais quand on se retrouve avec les pouvoirs qui sont les siens, le potentiel de conflits d’intérêts s’en trouve décuplé. Il est par conséquent inexplicable et inacceptable qu’il n’ait pas confié ses avoirs à une fiducie sans droit de regard.
Après avoir plongé le gouvernement dans la tourmente avec sa réforme de la fiscalité des petites entreprises, Bill Morneau est à nouveau sur la sellette. Le Globe and Mail a révélé lundi que le ministre n’avait pas confié la gestion de sa fortune à une fiducie sans droit de regard et que personne ne pouvait dire s’il s’était départi de ses avoirs. La Loi sur les conflits d’intérêts exige pourtant des ministres qu’ils les vendent ou les confient à une fiducie de ce genre dans les 120 jours suivant leur nomination.
Pour défendre M. Morneau, les libéraux ne cessent de répéter qu’il a toujours collaboré avec la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, Mary Dawson, et qu’il a suivi tous ses conseils. M. Morneau a de plus écrit à Mme Dawson mardi pour solliciter une rencontre, question de réexaminer la situation.
Le fait qu’il ne voit toujours pas, par lui-même, la nécessité de confier ses avoirs à une fiducie sans droit de regard est ahurissant. M. Morneau n’est pas propriétaire d’un dépanneur, il est multimillionnaire. Au moment de sa nomination, il détenait des actions évaluées à 43 millions dans l’entreprise Morneau Shepell. Mme Dawson a reconnu mardi qu’elle ne lui avait pas déconseillé d’avoir recours à une fiducie, mais qu’elle lui avait dit qu’elle n’était pas nécessaire. De quoi douter de son jugement à elle aussi.
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