Soucieux de rendre l’Assemblée nationale plus « efficace », le gouvernement Legault a déposé hier une réforme parlementaire qui ratisse large et qu’il veut faire adopter d’ici la fin de l’année. Les mesures traitent non seulement de conciliation travail-famille, mais aussi du déroulement de la période de questions et des commissions parlementaires. Pas question toutefois pour les autres partis politiques de perdre du temps de parole, le principal pouvoir de l’opposition. Libéraux, péquistes et solidaires ont prévenu qu’une modernisation des façons de faire à l’Assemblée nationale nécessite que tous les députés soient consultés.
Congés parentaux et halte-garderie
Politique et vie familiale ne font pas toujours bon ménage. Pour une meilleure conciliation travail-famille au Parlement, le gouvernement Legault milite pour un ajournement de la Chambre à 18 h, sauf en période de travaux intensifs. La CAQ veut également instaurer un congé parental d’un an pour les politiciens et politiciennes après la naissance d’un enfant. Durant cette période, les élus continueraient de toucher entièrement leur salaire de député. Notons que les parlementaires n’ont pas droit au Régime québécois d’assurance parentale. La création d’une halte-garderie est aussi au menu des projets de Simon Jolin-Barrette, qui a précisé hier qu’elle pourrait tout de même voir le jour même si les députés n’adoptent pas sa réforme parlementaire.
Le sort du bâillon incertain
Le sort du bâillon, cet outil à la disposition du gouvernement pour forcer l’adoption de projets de loi, est incertain. En conférence de presse hier matin, le ministre Simon Jolin-Barrette a fait valoir qu’il n’avait pas l’intention de toucher à cette procédure d’exception, utilisée déjà à quatre reprises par les troupes de François Legault depuis l’élection. En entrevue à QUB radio quelques heures plus tard, il s’est plutôt dit « ouvert à regarder l’élimination du bâillon... mais il faut que le gouvernement puisse adopter une loi lorsque c’est nécessaire de l’adopter ». À suivre.