Rallier les jeunes à la souveraineté

On a tendance à ne retenir de la souveraineté que la séparation du Québec et du Canada. C'est là je crois tout le problème.

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé



Vendredi le 18 février dernier, l'émission Huis Clos portait sur la
question "La souveraineté du Québec est-elle une option politique
dépassée?" (pour visionner l'émission, cliquer sur le lien plus bas).
Selon un sondage CROP mentionné par le narrateur de l'émission, 58% des
québécois sont d'accord avec cette affirmation.
Au cours de l'émission, Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing a
montré un graphique montrant les variations de l'appui à la souveraineté
depuis le référendum de 1995 en fonction de la tranche d'âge. En 1995, les
18-24 ans et les 25-34 ans votaient majoritairement pour le Oui (70% et 60%
respectivement environ). Maintenant le pic d'appui à la cause
souverainiste se retrouve chez des gens du début de la trentaine jusqu'au
début de la cinquantaine, soit à peu près les mêmes qu'en 1995. Quant à
l'appui des jeunes d'aujourd'hui à la souveraineté varie entre 40 et 45%.
En début d'émission, un participant a dit que les jeunes s'intéressent
maintenant davantage à des questions comme l'environnement. On pourrait
aussi ajouter qu'ils s'intéressent aussi au pacifisme, à
l'altermondialisation, à la lutte pour les droits humains ou contre le
racisme, etc. Je crois que l'une des raisons expliquant le manque
d'intérêt des jeunes québécois envers la cause souverainiste, c'est qu'ils
ne réalisent pas que les causes qui leur tiennent à cœur pourraient en
bénéficier. On a tendance à ne retenir de la souveraineté que la
séparation du Québec et du Canada. C'est là je crois tout le problème.

Il serait important de faire réaliser aux jeunes québécois que si le Québec
devenait un pays, les québécois cesseraient de financer par leurs impôts et
la TPS l'industrie des sables bitumineux, les allègements fiscaux consentis
aux industries pétrolières et gazières, l'achat de matériel militaire, la
présence canadienne en Afghanistan, les dépenses pour assurer une sécurité
démesurée lors des sommets, etc.
Nous sommes à l'ère où l'on s'efforce de
faire des choix de consommateurs responsables, en achetant local,
biologique ou éthique mais aussi en boycottant les entreprises qui ne
respectent pas l'environnement et les droits humains. Je suis surprise que
le financement passif des québécois à des décisions gouvernementales
fédérales qu'ils n'approuvent pas toujours ne soit pas davantage pris en
compte lorsque vient le temps d'évaluer la pertinence de la souveraineté.

Peut-être cet argument a-t-il été davantage utilisé que je ne le crois, mais
tout ce qui me vient à l'esprit, ce sont les macarons très "peace and love"
que le PQ avait fait faire en 1995 avec une planète Terre, un signe de
paix, une marguerite et un pictogramme scolaire en guise de "O" pour le
"Oui" avec "et ça devient possible" imprimé dessous...
***
Internet n'en était qu'à ses premiers balbutiements à l'époque et il n'y a
pas encore de site de réseautage social. Les outils informatiques offrent
désormais beaucoup plus de possibilités; alors pourquoi ne pas nous en
servir pour rejoindre des jeunes qui militent pour diverses causes? La
souveraineté du Québec cesserait peut-être enfin d'être perçue comme une
cause de personnes déconnectées de la réalité vivant dans une bulle de
nostalgie.
http://video.telequebec.tv/video/6735/la-souverainete-du-quebec-est-elle-une-option-politique-depassee

Stéphanie L.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


Laissez un commentaire



6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2011

    Messieurs Racine et Bertrand,
    Vous avez tellement raison. Je vous ai cité aussi dans l'argumentaire Mille et une raisons pour que le Québec devienne un pays. La raison numéro 2519 pour Monsieur Racine et la raison numéro 2520 pour Monsieur Bertrand. L'argumentaire est accessible à l'adresse suivante: http://coalitionsouverainiste.com/1001raisons.aspx
    Un lien vers l'argumentaire se trouve aussi sur le site du CAP sur l'indépendance à l'adresse suivante: http://www.capsurlindependance.org/se-former/lindependance-du-quebec-pourquoi/
    Mille et une raison pour que le Québec devienne un pays est un argumentaire pour le peuple et écrit par le peuple. Il comporte plus de 2500 raisons à ce jour. C'est un argumentaire interactif dans le sens qu'il n'a pas de fin. Tout un chacun est invité à envoyer sa raison pour qu'elle soit ajoutée à l'argumentaire.
    Je lance une invitation à tous ceux que cela intéresse. Cet argumentaire a besoin d'être publicisé sur Face livre et ailleurs. Il a besoin d'être adopté réellement par les gens et les organismes patriotiques. Cela prendrait une organisation pour le maintenir à jour. Sachez qu'après 2500 raisons, je suis un peu essoufflé.
    Nous avons tellement la mémoire courte, qu'il est important d'avoir une source où sont enregistrées les raisons de faire du Québec un pays. Il n'est pas nécessaire de toute les lire. L'important est de savoir que les raisons existent. Il y a les principales raisons de statut d'État comme le dit si bien JRMS, et il y a toutes les autres raisons inscrites dans l'argumentaire. Si tous les Québécois savaient les raisons ou savaient que les raisons existent et sont écrites quelque part, on aurait les conditions gagnantes.
    Daniel Roy, C.A.

  • Luc Bertrand Répondre

    11 juillet 2011

    En fait, l'équation est très simple: si on n'est pas souverains, on n'existe tout simplement pas sur la scène mondiale; et si on n'existe pas, on n'a pas de droit de parole; si on n'a pas de droit de parole, on n'a aucune influence sur les enjeux importants qui affectent le monde entier; enfin, si on n'a pas d'influence, on ne pourra rien changer dans le monde dans le sens que nous le souhaitons.
    Être citoyen du monde, ça n'existe pas. Tous les citoyens ont un pays qui constitue leur patrie. Si on reste Canadien, on symbolise les valeurs promues par le Canada (solidarité aux pays qui policent le monde, appui tacite à l'exploitation des sables bitumineux, favoriser l'intégration économique qui profite aux plus puissants au détriment des gens ordinaires, contribuer à exploiter les habitants les plus pauvres de la planète, favoriser le développement économique au détriment de l'environnement, culture d'élite plutôt que de masse, etc.) et il est impossible d'en faire abstraction aux yeux des autres. Si le Québec devient un pays, c'est ce qui nous distingue du Canada qui prend la place qui lui revient: favoriser les énergies propres, contribution à la paix et l'entraide sociale, développement durable, respect des différences, etc.).
    Pour en arriver à réintéresser la jeunesse à la souveraineté du Québec, il faut rendre obligatoire un cours vraiment objectif et critique d'histoire du Canada et du Québec au secondaire, rendre plus dynamique l'apprentissage du français, valoriser les artistes québécois, conscientiser à l'importance d'acheter les produits québécois, etc.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2011

    "Les étudiants pensent voir large en se disant mondialistes"
    Je dirais surtout qu'ils se disent citoyens du monde. C'est un beau principe, mais ça fait surtout le jeu de l'oligarchie qui désire un nouvel ordre mondial, un seul gouvernement et une seule armée.
    Je doute que ces jeunes n'ont pas beaucoup voyagé pour croire que l'idée de la nation, de doter la nation québécoise d'un État à lui, serait dépassée.
    Plus je voyage, plus je découvre de cultures, de nations, de pays, que j'apprends de nouvelles langues (j'ajoute l'espagnol au français, à l'anglais, à l'italien et au suédois cet été lors d'un petit séjour de trois mois en Espagne), etc, je crois suis convaincu que le Québec doit se doter d'un État. Pourtant, je ne me considère pas comme étant un citoyen du monde. Je me présente comme Suédois ici, d'origine Québécoise. Et quand je dis que je suis né au Québec, 100% du monde sait d'où je viens. Que je parle à des Chinois, à des Anglais, des Écossais, des Irlandais, des Italiens, etc, etc, etc, tout le monde sait que je viens du Canada, mais que je n'ai "comme" pas d'État.
    Ce sont encore trop de Québécois qui ne le comprennent pas!
    Mais tant et aussi longtemps que la plupart des jeunes québécois se contenteront d'aller fumer des joints à Vancouver en jouant à la "cheap labor" en cueillant des petits fruits ou en travaillant en Alberta dans l'industrie du pétrole, puis se dire "je suis un citoyen du monde, tsé, I speak English now and Canada is so great, et bla bla bla...
    Le Canada anglais est tout en bas de ma liste des endroits que j'aimerais aller visiter. Le Canada est multiculturel, donc pourquoi aller visiter un melting pot de n'importe quoi, alors que j'ai l'original en Europe, en Asie, au Moyen-orient? Pourquoi aller à Vancouver quand je peux aller en Chine et au Japon? Pourquoi aller dans les Rocheuses quand je peux aller dans les Alpes?
    Bref, les Québécois sont beaucoup plus "Européens" qu'Américains. Les Québécois doivent se doter d'un État, autrement, c'est la fin. D'ici 30 ans, s'il ne se passe rien, les Québécois ne seront vu que comme étant une tribu quelconque du Canada, parlant ni anglais ni français. Ça deviendra la nation la plus absurde de l'histoire de l'humanité: une tribu de n'importe quoi dans un pays de n'importe quoi. Ct'écrit dans le ciel!
    Alors, oui, ma conclusion est la même que Madame Stéphanie L.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2011

    Madame Stéphanie L., vous avez raison. Je vous ai cité dans l'argumentaire Mille et une raisons pour que le Québec devienne un pays aux raisons numéro 2512 et 2513 à l'adresse suivante: http://coalitionsouverainiste.com/1001raisons.aspx
    Monsieur JRMS, vous avez encore plus raison. Je vous ai cité dans l'argumentaire Mille et une raisons pour que le Québec devienne un pays aux raisons numéro 2514 et 2518 à l'adresse suivante: http://coalitionsouverainiste.com/1001raisons.aspx
    Les étudiants pensent voir large en se disant mondialistes, mais ils perdent le sens des réalités sans les arguments de JRMS. Je peux dire la même chose des syndicats et de bien d'autres organisations et des élites en général. Chacun prêche pour sa paroisse et perd de vue l'ensemble. Il faut nier la légitimité d'Ottawa sur le sol québécois et affirmer la souveraineté de la nation québécoise et de son État.
    Daniel Roy, C.A.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juillet 2011


    Stéphanie,
    Les arguments les plus forts manquent encore dans le
    discours "pro-souveraineté".
    Ces arguments qui viennent de la géopolitique et des
    principes de stratégie d'État sont des arguments
    statutaires simples:

    Avec la "souverainté" le Québec cesse d'être inféodé
    au pouvoir centralisateur, post-impérial et arbitraire
    d'Ottawa.
    Le Québec cesse de n'être qu'une province et devient
    un État.
    Le Québec actuel doit fonctionner autour de deux
    gouvernements:
    un gouvernement de province et un gouvernement d'État
    post-impérial à Ottawa. Avec la souveraineté, le
    Québec n'aura plus qu'un seul gouvernement: son propre
    gouvernement d'État à Québec, ce qui sera plus simple,
    compte tenu de la complexité et de la confusion actuelles.
    Il n'y a pas de "si" le Québec devenait un pays parce
    que le Québec possède déjè les assises de son propre État
    et ne pourra longtemps continuer comme province d'empire,
    ce que les Québécois ont dépassé depuis longtemps.
    L'histoire, notre histoire, est celle d'un progrès
    continu de colonie française puis anglaise vers
    les STATUTS de Nation et d'État, grâce au travail
    acharné des générations qui ont précédé la nôtre.
    Ces convictions, toute la jeunesse actuelle doit les
    acquérir. Il ne s'agit pas pour nous d'être "bons
    vendeurs" mais de savoir acquérir et transmettre
    nos certitudes et nos convictions. C'est ainsi
    que le Sud-Soudan est devenu un État immédiatement
    reconnu par la communauté internationale.
    Salutations
    JRMS

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    10 juillet 2011

    Si tous les étudiants bénéficiaient d'un cours d'Histoire digne de ce nom et d'une initiation à la vie civique, les Québécois ne se contenteraient plus des gros titres des médias de snack bar, genre:
    "Mieux vaut être riche et en santé que pauvre et malade!"