Dans son dernier numéro de novembre 2012, le magazine « Le bel Âge » nous présente, sous la plume de Julie Stanton, un dossier fort stimulant intitulé
« Ces hommes qui nous inspirent » parmi lesquels elle nous pale de Richard Desjardins.
D’entrée de jeu, je vous propose l’introduction de l’article de Mme Stanton:
« Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de forestiers, Richard Desjardins a la forêt abitibienne fichée au cœur et de la sève d’épinette noire dans le sang. »
Natif de la ville minière de Noranda en 1948, Richard Desjardins n’a que 5 ans quand son père l’amène pour la première fois au chalet qu’il a bâti après la guerre au bord du lac Vaudray, à 40 minutes de Rouyn : « À cette époque, la forêt était bûchée manuellement et les compagnies étaient obligés de faire attention au bois car sinon, elle perdaient leurs concessions. Pendant l’hiver, les repousses vivaient sous la neige et on n’avait pas besoin de reboiser ».
Ce n’est que 20 ans plus tard qu’il a vraiment réalisé le désastre qui se préparait lorsque son père lui signale la présence d’une abatteuse en plein travail à deux kilomètres du chalet familial : « Je pensais qu’ils étaient en train de construire un aéroport! C’était la première fois de ma vie que je voyais une abatteuse. J’ai crié au chauffeur : « Attention, vous approchez du ruisseau! » Il m’a répondu : « Je le saurai quand je serai rendu d’dans ».
C’est à ce moment-là que « L’erreur boréale » a allumé en lui, un film-choc sur une première véritable sensibilisation de public à la surexploitation forestière, pour lequel il obtient en 1999 le prix Jutra du meilleur documentaire en plus de se mériter au Québec comme en Europe plusieurs prix cinématographiques dans les catégories de l’environnement et du développement durable.
À titre de rappel, Richard Desjardins, appuyé de son ami de longue date Robert Monderie, dénoncent dans leur documentaire l’argument qui prétend que la forêt québécoise a toujours été une source de matière considérée tellement riche qu'elle en est quasi-inépuisable. Alors que le discours officiel assure que le patrimoine forestier demeurera, malgré l'industrialisation, la population ignore les effets néfastes de la coupe à blanc sur de grandes étendues du territoire québécois. Face à ce constat, dans son documentaire, Richard Desjardins donne sa vision de la situation sur l'exploitation erratique et abusive de la forêt boréale québécoise et questionne la responsabilité citoyenne face à la destruction de l'environnement.
Toutefois, la fondation de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue [ABAT], créée en 2000 par Richard Desjardins, soutenu par d’autres indignés telle sa sœur Louise, écrivaine, a réussi un premier pas important auprès des autorités gouvernementales qui ont reconnu en partie le bien fondé du documentaire et l'importance d'une gestion plus responsable des forêts si bien que, le 22 mars 2005, suite au rapport Coulombe, le projet de loi no 71 modifie la Loi sur les forêts en prônant des actions concrètes pour amorcer le virage qui s’imposait.
Néanmoins, même si le rapport Coulombe donne globalement raison au contenu du documentaire de Richard Desjardins, les compagnies rechignent,
« Ça va être la guerre ! On n’est pas couchés ! », lance l’activiste qui déplore, du même souffle, l’inertie d’un trop grand nombre de personnes de sa génération qui « sortent pas fort quand vient le temps de s’engager », préférant aller « chez Canadian Tire deux fois par jour pour acheter une vis, puis revenir s’écraser devant la télévision ! »
Henri Marineau
Québec
Richard Desjardins, poète, chansonnier, auteur et activiste
"L'erreur boréale"... le début d'une sensibilisation
"Ça sort pas fort quand vient le temps de s'engager"
Tribune libre
Henri Marineau2093 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Gaëtan Pelletier Répondre
8 octobre 2012Merci pour ce rappel. Il faut absolument voir le documentaire...
On peut le retrouver sur You Tube
http://www.youtube.com/watch?v=SrY-ZCc9cFM