Dernièrement, Jean Charest affirmait avec mépris que « Bellamare, n’a pas encore compris que c’est moi qui nomme les sous-ministres ». Il nomme aussi ses ministres.
Regardons un exemple de cette gestion partisane et à courte vue de cet homme imbu de lui-même.
Réélu en décembre 2008, Jean Charest nomme, le 18 décembre 2008, Tony Tomassi ministre de la Famille; la responsabilité des Aînés relève depuis le décret de 18 décembre 2008 de la ministre Marguerite Blais (MFA). Tony Tomassi est élu depuis 2003 et son entrée au Conseil des ministres est désirée ardemment par la communauté italo-québécoise qui contribue de façon très importante à la caisse électorale du Parti Libéral du Québec (PLQ). Il connaît bien Jean Charest puisqu’il a été son adjoint parlementaire entre avril 2007 et novembre 2008 au ministère du Conseil exécutif dont le premier ministre est responsable. En outre, Tony a été et est un important « collecteur » de fonds au PLQ.
Tomassi est nommé à un ministère important qui gère, entre autres, tout le système des CPE et des garderies privées. C’est un budget de près de 2 milliards $. Tony Tomassi aura un règne plutôt court (18 mois) qui se terminera en congédiement, le 5 mai 2010 par Jean Charest, suite aux révélations plutôt étranges de l’utilisation d’une carte de crédit appartenant à Luigi Corretti, ami de Tony. Le passage de Tomassi a aussi été agité au MFA. Trois sous-ministres en titre se succéderont au cours de ces 18 mois. Sylvie Barcelo quitte en août 2009, pour être remplacée par Marie-Josée Guérette, qui quitte à son tour et c’est Louise Pagé qui devient sous-ministre en décembre 2009.
Louise Pagé a, dans les années 2000, un parcours qui démontre la perméabilité encore plus flagrante entre le politique et la haute administration depuis l’élection de Jean Charest. En 2003, madame Jérôme-Forget, dite la sacoche, veut entreprendre une «réingénierie » de l’État. Elle offre à madame Pagé, à la retraite depuis 2002, un poste de secrétaire associée au Conseil du Trésor. Dès cette date, elle reçoit et continue de recevoir une indemnité mensuelle de 920 $ pour frais de séjour à Québec alors qu’elle possède deux résidences à Québec. Selon un calcul sommaire fait par le journaliste du Soleil, Simon Boivin, cela fait près de 72 600 $ en six ans.
En 2005, la « réingénierie » de l’État étant mis sous le boisseau; Louise Pagé se retrouve sous-ministre au Tourisme. Plus étonnant et intéressant c’est sa nomination, en décembre 2009, comme sous-ministre au MFA, sous Tony Tomassi. Son salaire se chiffre alors à 187 865 $ avec toujours son allocation de séjour. Le MFA, c’est un ministère chaud et la gestion de Tomassi est de plus en plus contestée par l’opposition. Comme Charest aime à le dire, c’est lui le « boss ».
Suite à ce premier geste, Jean Charest nomme, en novembre 2009, Christian Charrette, son ancien attaché de presse, sous-ministre-adjoint au MFA. Cette nomination hautement partisane sera dénoncée dans les médias car Christian Charrette n’a qu’un diplôme d’études collégiales (DEC) et c’est son travail auprès de Jean Charest qui a pesé dans cet avancement de sa carrière.
De plus, survient une autre surprise en janvier 2010, Catherine Ferembach est nommée sous-ministre adjointe aux Aînés au MFA. Elle vient du Conseil exécutif (du bureau de Jean Charest) où elle a passé plus de 6 ans au secrétariat à la jeunesse en tant que secrétaire adjointe. Quelle versatilité, de la jeunesse aux Aînés en moins d’une nuit !! Il faut dire qu’en 2008-2009, Catherine Ferembach était dénoncée par la majorité de ses employés comme une administratrice trop partisane. Le climat de travail était tellement pourri que Gérard Bibeau, secrétaire général du Conseil exécutif, avait engagé un psychologue pour alléger les tensions.
Comme nous pouvons le constater, Jean Charest agit comme un potentat, Les ambitions de chacun lui servent dans sa gestion manipulatrice de la haute fonction publique. Comme Louis X1V, il pourrait s’écrier : « l’État, c’est moi ».
Somme toute, Jean Charest voulait avoir Tomassi à l'oeil en nommant deux bons soldats et un sous-ministre fiable et bien au fait de la machine administrative. Voulait-il le protéger contre lui-même ou bien cherchait-il à le coincer ? Il me semble, à la lueur des événements, que Jean Charest à chercher à le sauver et que des forces émanant de l’establishment libéral voulaient sa tête puisque la conduite de son ministère à la sicilienne avait un coût politique trop élevé. Dès le départ, la nomination de Tony Tomassi au MFA était une erreur stratégique car Jean Charest enfermait le loup dans la bergerie. Ce ministère continuait à se développer par la construction d’installations en garderie. Des travailleurs d’élections et des donateurs généreux pouvaient espérer un retour d’ascenseur. Trop suffisant, Jean Charest a persisté dans sa défense d’un ministre devenu indéfendable.
Cet exemple de la gestion à la Charest s’apparente à un exercice solitaire du pouvoir d’un homme cynique et orgueilleux. C’est un autocrate qui gère le Québec, d’où l’urgence de mener une mobilisation pour le faire démissionner le plus rapidement possible.
"Comme Louis XlV, Jean Charest dit "l'État, c'est moi".
"Bellemare n'a pas encore compris que c'est moi qui nomme les sous-ministres"
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