Quitter le Québec

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Suprématisme anglo-saxon





Nous avons tous déjà entendu des gens disant qu’ils quitteraient le Québec si jamais celui-ci se séparait du Canada, devenait un pays.


Je ne les crois pas vraiment, je pense qu’ils prendront le pont quand il sera là, si jamais il y est un jour.


Dans La Presse d’hier, un article relatant le déménagement à Toronto de l’acteur Jay Baruchel, où il expliquait les causes de son départ. «J’ai quitté Montréal à cause de la politique», mentionnait-il dans le Montreal Gazette, en expliquant que les élections de 2014 avaient été «traumatisantes.»


Parlait-il des élections de 2012 ?


Effectivement, ce a été traumatisant, la première ministre aurait pu être assassinée, de même que de nombreux partisans, le soir de son élection.


Ah! Non! Ce n’est pas ça qui a traumatisé Baruchel! C’est que le PQ ait été élu! Démocratiquement en plus!


Je ne sais pas si Baruchel est trop occupé par ses tournages pour suivre l’actualité québécoise, mais faudrait-il lui rappeler que le PQ n’est demeuré que 18 mois à la tête de la province et que ce sont maintenant les Libéraux qui sont au pouvoir? Suite à l'élection de...2014 ! 


Baruchel va plus loin dans ses propos, en affirmant que le projet d’indépendance serait «fou» et que les débats autour du projet de Charte étaient «un dialogue ethnique empoisonné» (je reprends les traductions de la Presse d’hier.) Un dialogue empoisonné? C’est comme ça qu’il appelle un débat d’idées? D’ailleurs, il n’a peut-être pas eu le temps de se mettre au parfum de ce côté là non plus, mais faut-il lui apprendre que le projet a pris le chemin des Calendes grecques?


Ce genre de discours me rend perplexe. Qu’y a-t-il de fou dans le projet qu’ont certains de faire de la nation québécoise un pays? N’est-ce pas légitime que de vouloir donner un pays à un peuple? Est-ce que les Catalans sont fous? Les Écossais aussi? On peut être fédéraliste, et c’est un projet qui se tient, qui est légitime et qui est censé pour ceux qui le soutiennent, comme l’inverse est aussi vrai : vouloir se donner un pays n’est pas fou, c’est une façon de gérer ses lois, son territoire et de prendre sa place dans le monde.


Il conclut l’entrevue en disant que «Notre-Dame-de-Grâce (NDG) est situé dans une région “difficile” du monde.» Effectivement, on peut comparer le Québec à l’Ukraine, où les bombes tombent, où au Sud-Soudan, où la famine tue ou encore à la Syrie, où sévit l’état islamique. Famine, terrorisme, guerre et indépendance du Québec: même combat.


Assurément, une «région» comme le Québec, où les gens parlent français est vraiment dangereuse. Préserver sa culture est vraiment dévastateur.


Baruchel se plaint finalement de la soi-disant «fermeture» à l’autre du Québec.


Mais lui est tellement fermé au Québec qu’il le quitte.


Je me demande bien qui, dans ce cas, est le moins ouvert à l’autre...




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