La loi des mines date de 1880. L'époque qui a produit le Klondike. Un "free mining act" qui donne tous les droits à celui qui "claim" et prospecte. Y compris celui de vous sortir de votre maison moyennant une compensation qu'un tiers décidera. Les richesses du sous-sol québécois sont, aujourd'hui encore, spoliées en vertu de cette loi. On aurait pu croire que le projet de loi 14 "sur la mise en valeur des ressources minérales dans le respect du développement durable" allait mettre fin à cette incongruité. Nenni. Elle la reconduit sur l'ensemble du territoire québécois à l'exception des zones urbanisées! Et s'il n'y avait que cela.
Décidément, ce n'est pas avec le gouvernement Charest que le Québec va rompre avec la nature profonde de son exploitation.
En plus de reconduire l'esprit et la logique du "free mining act" du 19ième siècle, Jean Charest persiste à ne rien modifier de la structure génératrice des revenus de l'État à partir de nos ressources naturelles. Il maintient le système de redevances, augmentées dit-il, calibrées sur les profits des compagnies. Depuis quand les entreprises minières font des profits?
C'est tellement vrai qu'entre 2002 et 2009 elles ont retiré du sous-sol québécois 37 milliards$ de minerais pour lesquels elles auront payé au trésor québécois 477 millions$. Pour la seule année de 2010 c'était 6.8 milliards$ pour lesquels elles auront payé 133 millions$. Et de ces sommes nous n'avons pas soustrait les subventions directes et indirectes, les coûts des infrastructures et les autres soutiens au secteur minier. Finalement, nous payons les compagnies minières pour qu'elles nous volent. Pour qu'elles nous volent des richesses qui, par dessus le marché, ne sont pas renouvelables.
Et ce n'est pas fini. Jean Charest, son plan Nord sous le bras, se promène de par le monde pour "vendre" le Québec. Au sens non figuré du terme. La preuve: le message est capté 10 sur 10 par les officines financières elles-mêmes qui reconnaissent que le Québec est le paradis des investisseurs miniers.
Maurice Duplessis se contentait d'"une cenne la tonne". En contrepartie il disait aux compagnies: "ne venez pas me têter pour que je vous paie des routes, des chemins de fer, des ports, des aéroports ou l'électrification de vos installations. Vous me donnez "une cenne" mais vous vous organisez tout seuls". Charest leur demande une demi-cenne et leur paie tout. Duplessis était payant! Charest nous coûte le bras!
Après la corruption, la dilapidation. C'est un projet économique? Non. Un projet politique. Celui de mettre le Québec à genoux pour toujours. Une manière libérale de régler la question nationale.
Quel farceur!
Décidément, ce n'est pas avec le gouvernement Charest que le Québec va rompre avec la nature profonde de son exploitation.
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