Quel espoir pour le PQ?

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Le PQ : pas fort, mais pas mort !

Les stratèges du Parti québécois ont passé l’été à se demander comment faire pour réintégrer le débat électoral.


C’est une des conclusions qu’on peut tirer, en regardant l’actualité des derniers mois. Le PQ et son chef traînent la patte dans les sondages et travaillent fort pour tenter d’attirer l’attention. Ils font des propositions, généralement considérées comme assez bonnes et touffues par ceux qui suivent les choses assidûment, mais les Québécois ne les écoutent plus.


C’est l’objectif de la campagne de communication lancée cette semaine où le Parti québécois reprend le concept des «jokes de papa» pour admettre ses difficultés et essayer de se remettre en jeu. Le ton de l’autodérision, peu utilisé en politique, ressemble beaucoup à Jean-François Lisée, qui n’a jamais hésité à l’employer.


À la fin, ceux qui n’aiment pas le PQ verront une autre occasion de s’en moquer et ceux qui souhaitent son retour en force auront raison de remarquer qu’il a au moins réussi à faire parler de lui, en plein vide estival.


Comparaison cruelle


En même temps, la comparaison est cruelle. Pendant que les péquistes attirent l’attention sur leurs malheurs, François Legault annonce de nouveaux candidats à toute vapeur et Québec solidaire lance une campagne sur l’indépendance. Quel espace reste-t-il alors pour le Parti québécois?


Peut-être plus qu’on ne le pense. Le PQ est présentement placé par les sondages sous son plancher historique. D’aucuns croient que son vote est sous-évalué par certaines firmes, ce qu’accrédite sa bonne récolte de financement. Lors du déclenchement, Jean-François Lisée reviendra dans l’actualité avec un temps d’antenne plus ou moins égal à celui de ses adversaires, ce qui pourrait suffire à lui faire reprendre quelques points.


François Legault était entré dans la campagne dans un état presque similaire, en 2012 et en 2014. Au soir des élections, il avait combattu assez vaillamment pour garder son parti dans le jeu à l’Assemblée nationale. La marque de la CAQ n’est pas aussi usée que celle du PQ, toutefois.


Du côté du PQ, on ne se fait pas d’illusions, d’autant plus que le moral des troupes a été affecté par le départ de plusieurs employés vers le privé ou la CAQ à la faveur de la saison chaude. Toutefois, on sait que Lisée peut se montrer très habile en campagne électorale et qu’il risque d’être bon en débat, ce qu’on évite de répéter trop souvent, pour ne pas faire monter les attentes.


Vivre un autre jour


C’est une évidence que de dire que le courant n’a pas passé entre le chef du PQ et les Québécois. En même temps, ces derniers respectent un politicien qui se relève pour continuer de se battre alors que tout le monde le croyait au tapis pour y rester.


À la fin, peu de gens gageraient ne serait-ce qu’un vieux deux sur une éventuelle victoire du Parti québécois le premier octobre. Mais qu’il reprenne assez d’élan pour survivre à cette campagne et vivre un autre jour, ça demeure dans le domaine du possible.


Plusieurs seraient déçus, remarquez. C’est avec beaucoup d’insistance que plusieurs annoncent la disparition du PQ depuis plusieurs mois, comme on le fait régulièrement depuis sa création. Peut-être que le vieux parti, fatigué, mais résilient, les surprendra encore une fois.


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Claude Villeneuve137 articles

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L’auteur est blogueur au Journal de Montréal et au Journal de Québec. Il a été président du Comité national des jeunes du Parti Québécois de 2005 à 2006 et rédacteur des discours de la première ministre Pauline Marois de 2008 à 2014.