Le gouvernement Legault veut étendre la portée de l’aide médicale à mourir aux personnes inaptes, comme celles souffrant d’Alzheimer.
La ministre de la Santé Danielle McCann attend les conclusions d’un comité d’experts chargé de se pencher sur cet enjeu pour décider du moment et de la façon dont cet élargissement se fera.
« Nous devons avancer dans ce dossier-là. Nous devons faire certaines étapes, nous devons nous en occuper, et la population s’attend à ça. Le Québec est rendu à se pencher sur cette question-là », a-t-elle soutenu mercredi, au lendemain de la condamnation de Michel Cadotte, reconnu coupable d’homicide involontaire pour avoir tué par compassion sa conjointe atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Processus de consultation
Mme McCann a promis qu’elle sera à l’écoute de la population dans ce dossier on ne peut plus délicat. La ministre a précisé qu’un processus de consultation sera mis en place dans les mois qui viennent.
« C’est sûr qu’on entend beaucoup dans la population qu’on souhaite qu’on élargisse, on entend ça, je pense qu’on ne peut pas le nier, mais on ne va pas s’avancer davantage sans attendre les recommandations de ce groupe d’experts », a-t-elle insisté, à l’entrée de la réunion hebdomadaire des ministres du Cabinet Legault.
Le groupe d’experts qui doit remettre son rapport sous peu doit éclairer les parlementaires québécois sur la question de la demande anticipée de l’aide médicale à mourir, à partir de ce qui se fait ailleurs dans le monde.
En campagne électorale, la CAQ s’était dite ouverte à étendre l’aide médicale à mourir aux personnes atteintes de démence et d’Alzheimer.
Témoignage de Bonnardel
L’actuel ministre caquiste François Bonnardel avait livré un témoignage touchant par le passé au sujet de sa propre mère, aux prises avec la maladie d’Alzheimer depuis une quinzaine d’années.
« Je l’ai vue dépérir, je l’ai vue ne plus me reconnaître, ne plus sourire, ne plus parler, ne plus apprécier la vie, être prisonnière de son corps, et, dans ce contexte, moi aussi, dans les trois dernières années, j’ai souhaité que le Bon Dieu puisse venir la chercher », avait-il confié en conférence de presse, alors qu’il était dans l’opposition.
La commission transpartisane sur la question de mourir dans la dignité qui a mené à l’adoption de la loi sur l’aide médicale à mourir avait recommandé qu’on permette à une personne majeure de faire une demande anticipée au cas où elle deviendrait inapte.