Malgré les dépassements de coûts et le retard qu'accuse la livraison de ses deux nouveaux traversiers, le gouvernement du Québec presse Ottawa de redonner de l’ouvrage au chantier Davie pour assurer le maintien de 800 emplois.
Davie s’apprête à compléter à la fin du mois la conversion d’un premier ravitailleur destiné à la Marine royale canadienne, l’Astérix.
Le ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean D’Amour, craint que 800 travailleurs se retrouvent sans emploi d’ici Noël si Ottawa tarde encore à confier un second contrat de conversion de navire, évalué cette fois à 650 M$, pour l’Obélix.
« C’est maintenant la date limite. Il faut que les décisions se prennent », a signalé le ministre D’Amour, aux côtés de sa collègue et ministre responsable de la région Chaudière-Appalaches, jeudi matin.
« Si on n’a pas ce contrat-là, on tombe dans le vide, et ce n’est pas ce qu’on souhaite. À mon sens, c’est très sérieux », a-t-il insisté.
L’intervention de Philippe Couillard réclamée
À l’instar du ministre D’Amour, en début de semaine, le député péquiste Harold Lebel a rencontré jeudi la direction et le syndicat des employés de Davie.
Le Parti québécois réclame maintenant l’intervention directe du premier ministre Philippe Couillard.
Le porte-parole du Chantier Davie, Frédéric Boisvert, réclame lui aussi «signal politique clair du premier ministre Couillard au premier ministre Trudeau».
Des employés du Chantier Davie et plusieurs de ses fournisseurs manifesteront devant l’Assemblée nationale mercredi prochain. Des entrepreneurs ont également confirmé leur présence lundi au conseil municipal de Lévis.
Durant la conception de l’Astérix, Chantier Davie a conclu des contrats avec plus de 900 entreprises canadiennes, dont près de 400 dans la région de Québec.
Les deux traversiers bientôt livrés
Par ailleurs, Davie tarde toujours à livrer les deux futurs traversiers de Tadoussac qui ont été commandés par la Société des traversiers du Québec (STQ) en 2011.
Les deux navires devaient être livrés il y a deux ans, mais le chantier maritime a dû réviser à quelques reprises les devis mal ficelés de la STQ. Les navires couteront finalement deux fois plus cher que prévu, soit 250 M$, alors que le contrat initial octroyé de gré à gré était de 120 M$.
« On a l’assurance qu’ils vont être livrés au cours des prochains mois, a fait savoir le ministre D’Amour. [...] Je ne peux pas vous donner de moment précis, mais une chose est claire, on parle de quelques semaines, quelques mois. [...] Un premier navire sera livré, et l’autre par la suite. »
Rappelons que pour résoudre le conflit, le ministère de l’Économie a finalement enlevé la gestion du contrat des mains de la STQ.
— Avec la collaboration de Dominique Lelièvre